Moderne et insolite, ce petit édifice est l’oeuvre de Bruno Giacometti (1907-2012). Mort au bel âge de 104 ans, l’architecte n’a jamais connu la célébrité de ses frères Alberto et Diego, mais a laissé dans la région plusieurs bâtiments. On lui doit notamment la Poste de Maloja (1949-1951), les écoles de Vicosoprano et de Stampa (1956-1964), plusieurs maisons pour les employés de la société EWZ à Castasegna (1959), et ce pavillon rouge de la Douane suisse, à la frontière italienne. Construit en 1958-1959 à Castasegna, il abrite aujourd’hui des expositions d’art contemporain et de photographies.
2019 L'ANNÉE VINCI
Génie absolu de la Renaissance, Léonard de Vinci (1452-1519) sera à l’honneur tout au long de l’année. Le Palazzo Strozzi, à Florence, a choisi d’évoquer ses débuts, dans une exposition dédiée à Andrea del Verrochio, dont Léonard fut l’élève (8 mars-14 juillet). Au Royaume-Uni, plus de deux cents dessins du maître issus de la Royal Collection seront présentés en plusieurs lieux, du 1er février au 6 mai. En France, l’École nationale supérieure des Beaux-Arts sort ses dessins de Léonard et de la Renaissance ialienne du 25 janvier au 19 avril, la Région Centre Val-de-Loire prévoit de multiples célébrations dès le printemps, notamment au château d’Amboise et au Clos-Lucé, où l’artiste a rendu son dernier souffle, tandis que le domaine de Chantilly proposera, à partir du 1er juin, un accrochage autour de l’énigmatique Joconde nue. Enfin, du 24 octobre 2019 au 24 février 2020, le musée du Louvre devrait, malgré les tensions autour des prêts des musées italiens, battre des records de fréquentation avec une grande exposition autour de celui qui fut peintre et dessinateur, philosophe, ingénieur et inventeur.
CHAGALL ENTRE OMBRE ET LUMIÈRE
Marc Chagall (1887-1985) apparaît comme un moderne paradoxal. Il reste profondément attaché à la peinture religieuse quand tant d’autres ont proclamé la mort du sujet au profit de la forme. Il se fait le chantre inlassable de l’amour romantique quand ses congénères glosent au mieux sur l’irrémédiable solitude de l’individu contemporain, au pire sur la brutalité des rapports humains, jusque dans la sexualité. Et pourtant, en dépit de ses prédilections archaïsantes, l’art de Chagall s’enracine profondément dans la modernité la plus pure, celle qui brise les frontières disciplinaires. Peintre, l’artiste de Vitebsk aura aussi été graveur, sculpteur ou céramiste, à l’instar de Picasso et Miró, ou Gauguin avant eux. Si cette polyvalence s’affirme après la Seconde Guerre mondiale, elle trouve ses prémisses dans les décennies précédentes.
Gilgian Gelzer le roi du crayon
Intriguant, cet immeuble cubique en bois entouré d’arbres parmi les tours du XIIIe arrondissement. Îlot solitaire au milieu du béton, cet ensemble d’ateliers d’artistes signé Yann Brunel masque les fulgurances de Gilgian Gelzer, artiste né à Berne, en Suisse, en 1951. Longiligne, le visage émacié d’un Samuel Beckett, les mains puissantes, il travaille à un triptyque de dessins grand format (deux mètres sur quatre mètres vingt), un entrelacs de traits au graphite et crayons de couleur bleu, rouge et jaune, qui prendra place au musée des Beaux-Arts de Caen en mars prochain. En témoigne la maquette de l’exposition, où quatre triptyques colorés sont installés dans un puits de lumière. A light year away (À une année-lumière) donne son nom à cet ensemble inédit de douze dessins à l’échelle du corps.
Mitchell & Riopelle, à la ville comme à la scène
Leur vie commune sera scandée par leurs nombreuses expositions à travers le monde, leurs succès, leurs voyages, notamment aux États-Unis et au Canada. Riopelle, qui a une grande exposition au Musée de Québec en 1967, amorce un retour vers son pays d’origine, confirmé, quelques années plus tard, par la construction d’une résidence-atelier à Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson, au nord de Montréal, où il fait des séjours de plus en plus prolongés. Dès lors se forme, chez sa compagne, un sentiment de solitude et d’abandon, qui fragilise le couple jusqu’à ce jour de 1979 où l’abandon devient réel, Riopelle quittant Vétheuil au bras d’une jeune peintre américaine amie de Joan.