AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,63

sur 80 notes
Dans la version numérique, on trouve en préface l'analyse complète de cette oeuvre par Joshua Ferris.
J'ai choisi de la lire en dernier pour ne pas découvrir l'histoire avant que j'attaque la lecture.
Divisé en petits chapitres, le livre se lit vite, mais j'ai pris mon temps pour profiter un peu plus de la compagnie de Mrs Bridge. Les situations drôles et sa naïveté m'ont beaucoup amusé.
Mais si on réfléchit plus, on ne peut pas s'empêcher de voir dans ce portrait de femme, une vie sans attrait, de la solitude et une souffrance qui s'accumule avec les années.
Je sais que Mr.Bridge est disponible en numérique. Je vais le prendre en vacances pour faire sa connaissance. Il est très peu présent dans le premier livre.
Commenter  J’apprécie          52
Comme j'ai aimé ce roman ! L'auteur nous dépeint très bien la bourgeoisie des années 30 à travers la famille Bridge. La construction de ce livre nous partage des brèves du quotidien de Mrs. Bridge avec ses rencontres, ses discussions avec ses voisines, des petits commérages par-ci par-là, sa difficulté à comprendre ses enfants qui ne suivent pas toujours ses bonnes manières.
Mrs. Bridge est aussi une femme qui n'a pas vraiment d'opinions propres à elle, elle suit celles de son mari et elle se laisse aussi influencer par les nouvelles tendances qu'elle entend, entre autres lors des soirées mondaines et des réunions entre femmes.
L'auteur ne manque pas aussi de faire quelques touches d'humour dans certains passages où il y a parfois contradiction entre ce que souhaite Mrs. Bridge et ce qu'elle fait, ou bien, quand elle ne connaît pas un sujet d'une discussion et qu'elle donne son point de vue un peu au hasard.
Pour conclure, ce petit roman qui se lit très vite, m'a fait passer un très bon moment de détente et m'a bien fait sourire à des moments. C'est vraiment très bien écrit. Bref, une très belle découverte !
Lien : https://meschroniquesdelectu..
Commenter  J’apprécie          40
India Bridge n'a qu'une vingtaine d'années quand elle suit son mari Walter, avocat, à Kansas City, pendant l'entre-deux-guerres. Elle mène une vie bourgeoise, paisible et confortable avec son mari, donne naissance à trois enfants. Mais est-elle vraiment heureuse ?

Mrs Bridge est la dissection au scalpel de la vie d'une femme au foyer dans une ville américaine, au début d'une vingtième siècle. le roman est découpé en 117 chapitres concis, sans un mot de trop, qui raconte les petits et grands évènements qui jalonnent la vie de son héroïne, que l'auteur décrit avec justesse et ironie, mais aussi une certaine tendresse. Car les peurs et les regrets de Mrs Bridge sont les nôtres : qui ne craint pas de passer à côté de sa vie ?

Un classique américain subtil et désenchanté, qui m'a donné envie de découvrir le second roman qui compose ce diptyque, consacré à Mr Bridge. Merci à Babelio et aux éditions Belfond pour la découverte.
Commenter  J’apprécie          40
117 très courts chapitres pour découvrir la vie de Mrs BRIDGE, ses enfants, son mari, ses amies. La construction de ce roman est assez surprenante car au fil des pages il ne se passe rien de très extraordinaire dans le quotidien de cette Américaine, mais on se laisse entraîner dans ses réflexions sur ce monde qui bouge peut être trop vite pour elle. Ecrit par Evan S. CONNEL dans les années 50 et l'histoire se déroulant avant la deuxième guerre mondiale, il faut je pense le resituer dans son époque pour pouvoir l'apprécier et se plonger effectivement dans une "bulle" très vintage.
Mrs BRIDGE a un petit côté désuet et suranné avec des réflexions parfois drôles, notamment lors de son voyage en Europe avec son mari.
Merci à Babelio et aux éditions Belfont pour ce moment reposant de lecture.
Commenter  J’apprécie          40
C'est un livre assez étonnant, fait de très courts chapitres dans lesquels ils ne se passent finalement qu'assez peu de choses, mais qui font un tout. Ce tout c'est la vie de Mrs Bridge, "tout pour être heureuse" selon l'expression consacrée et qui s'approche en fait du gouffre.
C'est une manière habile de nous intéresser à ce personnage qui passe sa vie sans vraiment la vivre.
Evan S. Connell dresse le portrait d'un couple petit-bourgeois dans l'Amérique des années 30 à 50; et à travers ce portrait il nous interroge sur l'existence.
Commenter  J’apprécie          30
Déçue, déçue, déçue. Voilà ce que j'ai ressenti en refermant ce roman dont j'avais lu des critiques très élogieuses.
L'idée est bonne, pourtant, le procédé intéressant. Il s'agit d'illustrer la vie d'une femme au foyer américaine dans les années 1930.
Mrs India Bridge a épousé Mr Bridge assez jeune et celui-ci lui a promis une vie magnifique mais pour cela, il lui faut travailler beaucoup. Il passe tout son temps au travail, il est avocat. Elle le voit à peine, le soir au dîner et le dimanche.
Ils ont eu trois enfants / Ruth, Carolyn et Douglass.
Le roman est composé d'une centaine de saynètes issues de la vie quotidienne de Mrs Bridge. C'est d'un ennui ...
Il ne se passe pas grand chose dans sa vie car elle n'a aucun souci à se faire vu que son mari gère tout, qu'elle a des domestiques.
Il ne lui reste plus qu'à occuper ses journées en prenant le thé avec des connaissances, en faisant des courses, en préparant des soirées...
Le problème c'est qu'elle m'a semblé "bête", cette femme : on a l'impression qu'elle n'a rien dans la tête, elle est incapable de penser par elle-même, de prendre une quelconque décision, quand elle décide d'apprendre l'espagnol par exemple, elle ne va pas au delà de la première leçon, elle ne lit pas, ne s 'intéresse pas à grand chose.
N'ayant éprouvé aucune empathie pour elle, je n'ai pas réussi à m'intéresser à sa vie. Il faudrait lire "Mr Bridge" pour avoir une vision complète de leur couple mais j'avoue que je n'en ai pas envie.
Je vais passer à une lecture plus addictive j'espère !
Commenter  J’apprécie          30
Avec ce roman, nous entrons dans l'intimité de Mrs. Bridge. S'il y a très peu de pages sur son enfance et son adolescence, la vie de l'épouse, de la mère au foyer constituent l'essentiel.
Nous sommes à Kansas City dans les années 1920-1930 lorsqu'elle se marie. Son époux avocat passe beaucoup de temps à son cabinet. Mrs. Bridge s'occupe tout naturellement de l'éducation de leurs trois enfants et veille au confort domestique. Les bonnes convenances et son manque de confiance font que Mrs. Bridge se noie facilement dans un verre d'eau. Incapable de prendre une décision par elle-même ou d'avoir un jugement, elle se range du côté des idées de son mari. Bien sûr, elle a des amies mais jamais elle ne se confierait à l'une d'entre elles. Que ce soit la lecture ou l'apprentissage d'une langue, elle a le don d'abandonner très vite tout ce qu'elle entreprend.
Les enfants grandissent et Mrs. Bridge s'ennuie de plus en plus souvent. Et par cette faille, les questions existentielles surgissent.

En 117 courts chapitres, l'auteur nous dépeint des situations de la vie de Mrs. Bridge. Alternant des scènes assez drôles (notamment avec ses enfants ou des personnes de la bonne société), ironiques mais également d'autres où l'on ressent ses angoisses.
Avec une écriture où l'observation est très fine, Evan S. Connell nous dresse un portrait très réussi de cette femme dans son contexte. Ce roman possède un charme suranné mais il sait également nous toucher et j'ai éprouvé de l'empathie pour Mrs.Bridge.

Merci à Babelio et à l'éditeur.

Lien : http://claraetlesmots.blogsp..
Commenter  J’apprécie          30
Il est des livres dont on n'entend jamais parler, jusqu'à un beau jour où ils sont réédités et où le lecteur découvre un roman mythique d'une génération, fondateur d'une littérature.
C'est le cas avec "Mrs. Bridge" d'Evan S. Connell, auteur précurseur d'un Richard Yates dont j'apprécie énormément la plume.
Publié en 1959, "Mrs. Bridge" présente en 117 brefs épisodes l'histoire d'une famille bourgeoise de la classe moyenne Américaine dans l'entre-deux guerres dans la ville de Kansas City.
Cette tranche de vie est racontée du point de vue d'India Bridge, l'épouse et mère de trois enfants qui va devoir s'adapter à sa vie de bourgeoise de la classe moyenne et aux changements d'époque et générationnel à travers ses trois enfants.

Mrs. Bridge, c'est une femme d'une autre époque que la nôtre, elle a épousé par amour un homme qui l'aime aussi en retour et qui pourtant n'est pas démonstratif : "Son mari n'avait jamais été démonstratif, même aux premiers temps de leur mariage. Elle n'attendait donc pas trop de lui, mais il y avait des moments où elle se sentait envahie par un besoin terrifiant, indicible.", l'auteur se contente même de le faire apparaître dans l'histoire sous la forme d'une apparition qui ne dira pas plus de quelques mots.
Il faut dire que cette oeuvre est en réalité un diptyque et que son pendant, "Mr. Bridge", vient d'être réédité et raconte la même histoire mais du point de vue de l'époux. Avant de referme cette parenthèse je tiens d'ailleurs à dire que je suis désormais très curieuse de lire cette histoire de son point de vue tant il est quasi absent ici, j'ai hâte de découvrir son point de vue et ses réflexions sur les mêmes situations après avoir eus ceux de madame.
Mrs. Bridge, c'est une femme qui se retrouve vite mère de trois enfants différents les uns des autres et surtout d'elle-même, à l'exception de sa cadette, sans emploi bien évidemment car son mari se tue au travail pour ramener de l'argent et leur permettre de vivre dans un beau confort, une insouciance et une forme d'oisiveté qui finissent par peser sur Mrs. Bridge, sans qu'elle ose jamais le dire à son mari : "Comment lui expliquer que son désoeuvrement - cette exquise oisiveté qu'il avait provoquée, lui procurant le nécessaire et le superflu - la rendait folle ?".
C'est donc une femme qui connaît une forme d'ennui récurrent dans sa vie mais qui pressent aussi un certain nombre de changements lorsqu'elle laisse ses pensées vagabonder : "Tout allait bien, semblait-il. Les jours, les semaines, les pois passaient, plus rapidement que dans l'enfance, mais sans qu'elle ressentît la moindre nervosité. Parfois, cependant, au coeur de la nuit, tandis qu'ils dormaient enlacés comme pour se rassurer l'un l'autre dans l'attente de l'aube, puis d'un autre jour, puis d'une autre nuit qui peut-être leur donnerait l'immortalité, Mrs. Bridge s'éveillait. Alors, elle contemplait le plafond, ou le visage de son mari auquel le sommeil enlevait de sa force, et son expression se faisait inquiète, comme si elle prévoyait, pressentait quelque chose des grandes années à venir.".
Mine de rien, derrière le style léger et les courts chapitres se cache un portrait cinglant de cette femme qui passe littéralement à côté de sa vie et de ses envies.
Il y a elle, entité distincte, et le train de la vie qui circule en parallèle et dans lequel jamais elle n'arrivera à monter.
C'est à la fois terrible et cruel, cette Mrs. Bridge est une femme qui ne réfléchit pas par elle-même, qui est dénuée d'imagination, qu'un rien ne choque, qui ne cesse sa vie durant de se conformer à l'image qu'elle doit refléter en société ou dans son propre foyer et qui a tellement peur de passer à côté de sa vie que c'est sans doute ce qu'elle finit par faire.
D'ailleurs, l'une de ses filles le lui fait justement remarquer à l'occasion d'un échange : "Ecoute, maman, aucun homme, jamais, ne me fera marcher comme papa le fait avec toi.", de tels mots venant de la bouche d'un de ses enfants est sans doute le revers le plus cruel que la vie peut infliger à une mère.
Dans tout le roman, il n'y a qu'un personnage féminin qui lutte contre sa condition et essaye de s'en affranchir, en vain malheureusement, celui de Grace Barron.
Cette femme est à l'opposé, ou presque, de Mrs. Bridge, mais là encore l'auteur n'est pas tendre avec elle et elle aura beau faire, elle sera perpétuellement habitée par une forme de dépression latente qui ne lui permettra pas d'atteindre son but : la liberté, la vraie.
Evan S. Connell est certes dur avec sa Mrs. Bridge, il n'en demeure pas moins qu'il éprouve à son égard une forme de tendresse et que jamais il ne la présente comme une pauvre victime quémandant la sympathie du lecteur.
En fait, il réussit même à la rendre proche de celui-ci, ce qui est un remarquable tour de force.
Pour ma part, j'ai réussi à parfaitement saisir l'essence de cette personne, ce qui n'était pas chose gagnée de par la forme du récit : de courts chapitres sur un événement bien précis.
Ce roman se démarque également par toute l'ironie qu'il recèle, c'est d'ailleurs l'une de ses marques de fabrication, et permet ainsi à l'auteur de dépeindre sans concession le portrait d'une Amérique bourgeoise de l'entre-deux guerres.
D'ailleurs, le conflit de 1939-1945 n'est qu'esquissé dans le récit, tout au plus contraint-il le couple Bridge à écourter leur voyage en Europe et encore, la guerre n'est pas encore déclarée à ce moment-là.
Ensuite plus rien, le lecteur n'en entend plus parler, tout cela se passe bien loin du quartier bourgeois de Kansas City et de la vie de Mrs. Bridge.
Il y a également beaucoup d'humour dedans et certaines anecdotes sont vraiment savoureuses.
J'ai beaucoup apprécié cette lecture qui fut une très belle découverte, notamment parce que j'ai retrouvé dans ce roman un thème qui m'est cher : la vie bourgeoise de la middle-class Américaine, ainsi que le ton pour le décrire : une certaine ironie sans concession envers les personnages, comme je peux le lire chez Richard Yates.
Dans le même temps j'ai découvert la collection Vintage chez Belfond et j'ai grandement apprécié la présentation et la mise en page du roman.
Il me reste désormais à découvrir, outre "Mr. Bridge", l'adaptation cinématographique faite par James Ivory en 1990.

"Mrs. Bridge" est un roman au charme suranné porté par une plume impitoyable, une fort belle découverte et un livre qui va rejoindre sur mes étagères d'autres petits bijoux du même genre de la littérature Américaine.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
Commenter  J’apprécie          30
Mrs Bridge ou l'archétype de la Desperate Housewife. Difficile de s'attacher totalement à ce personnage et à son côté un peu « gentillet ».
Caricature de la femme au foyer américaine des années 30, cette Mrs Bridge semble dépassée par tout : son mari, ses enfants, ses amis et la vie en général. Préoccupée par le sens des convenances et de la bienséance, enfermée dans le respect des conventions, elle a du mal à suivre les évolutions de la société. Son côté : « je veux être gentille avec tout le monde et je m'adapte aux opinions des autres » peut un peu taper sur les nerfs. Heureusement, d'autres personnages féminins émaillent le livre et amènent à espérer que leur contact permettra à Mrs Bridge de mieux appréhender son époque et ses changements. D'ailleurs, elle-même s'interroge parfois fugacement sur le vide de sa vie. L'écriture est agréable. le découpage en chapitres très brefs (117 chapitres en 310 pages) donne un rythme vif au livre et l'humour est présent constamment notamment dans le descriptif de ses rapports avec ses enfants. Un livre intéressant dans la mesure où il est un bon instantané d'une époque.
Commenter  J’apprécie          20
Ce livre est particulièrement terrible à sa manière : selon moi, c'est une sorte de drame domestique ordinaire (mais je suppose que ça pourrait juste s'appeler : "la vie quotidienne des femmes il y a plusieurs décennies"). Mrs Bridge n'a pas d'avis, pas de personnalité, si jamais elle fait preuve de jugement, elle en est épouvantée. Son mari doit penser à sa place, prendre les décisions, et surtout, il est inenvisageable qu'elle aille à l'encontre de ça ! Quelle horreur ! Mais comme je le disais, il s'agit là sans doute d'une condition ordinaire en 1930.
Le drame réside dans ce vide qu'est la vie de Mrs Bridge, une espèce de vacuité de l'existence qui, personnellement, m'a glacé jusqu'aux os. Vers la fin, elle commence d'ailleurs sérieusement à désespérer de son désoeuvrement, nostalgique des années où elle avait un rôle, c'est-à-dire celui de mère, puisque c'est visiblement la seule chose importante pour une femme.
On pourrait penser que lire l'ennui d'une femme sur 300 pages est forcément ennuyeux, mais l'écriture est suffisamment fine et intelligente pour qu'au contraire, on y trouve un électrochoc, une critique acerbe de ce statut de potiche domestique, justement par cette absence de jugement formulé : il s'agit juste d'une succession de scènes, qui prennent partie par leurs nombres et leurs apparente banalité. On y trouve également, histoire de faire les choses bien, des petites piques de racisme, et un côté très conservateur qui va avec le reste.
Bref, c'est à la fois terrible et passionnant, mais ça fait surtout réaliser qu'on est bien mieux à notre époque !
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (170) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1822 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}