La vieillesse est un naufrage… Ou pas.
Alors que Harry Bosch, soixante-dix printemps, en est réduit à compter ses pilules, l'inspectrice Renée Ballard se présente à son domicile pour une nouvelle association. On vient de lui confier la direction des Affaires non résolues, le service de police monté de toute pièce par Harry lui-même avant qu'il ne soit démantelé sans faire de bruit et Harry poussé vers la sortie.
Ballard doit cette promotion à un conseiller municipal, Jake Pearlmann dont la soeur a été assassinée il y a des années. Un dossier toujours non élucidé. Elle appâte le vieux flic avec une ancienne affaire qu'il a traitée et dans laquelle il n'a jamais pu prouver, avant sa mise en retraite, la culpabilité d'un certain Finbar McShane, assassin d'une famille entière. Une écharde qui titille toujours sa conscience professionnelle… de fait, elle lui confie également le dossier Pearlmann, celui qui l'intéresse vraiment.
Après une mise en place rapide et efficace,
Michael Connelly déroule comme il sait le faire depuis de nombreuses années. La mécanique est bien huilée, rodée à l'ouvrage.
Bosch, malgré son âge, n'a pas perdu son sale caractère ni cette manière bien à lui de se foutre des règles, c'est un peu comme sa marque de fabrique.
Parmi l'équipe de bénévoles qui constituent l'unité, Coleen Hatteras fait figure d'élément perturbateur. Embauchée pour gérer l'approche généalogique des dossiers, elle se révèle également comme une sorte de médium ou télépathe des objets. Tout pour plaire à Harry et à son esprit cartésien…
Michael Connelly maîtrise sa musique et délivre sa partition « annuelle » avec toute la précision qu'on lui connaît en matière d'enquête policière. Sa crédibilité ne peut être remise en cause et depuis trente ans que ça dure, on sait plus ou moins où on pose ses valises lorsqu'on ouvre un de ses romans.
En dehors de Harry Bosch, quelques personnages sont venus renouveler la série, comme l'inspectrice Renée Ballard avec qui il fait « équipe » depuis quelques années, ou son demi-frère avocat, Mickey Haller. Dès lors, à chaque parution, on a quelque part envie d'y retourner, de retrouver cette « famille » lointaine qui donne de ses nouvelles de temps en temps. Mais du coup… pas trop de surprises. On a frissonné avec eux, désormais on tremble un peu moins.
Loin de moi l'idée de dénigrer la qualité des romans de
Michael Connelly, c'est de la belle ouvrage et une machine bien huilée. Mais c'est justement ce côté « machine » qui, lorsqu'on approche du terme de sa lecture, peut faire penser que ce nouvel épisode n'a pas apporté grand-chose aux précédents et qu'on oubliera sans doute cette Etoile du Désert alors qu'on se souviendra longtemps des Egouts de Los Angeles.
Mais ce serait sans compter sur un final dont l'auteur a le secret et dont, bien sûr, je ne vous dirai rien, sinon que cette étoile restera sans doute dans les annales.
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