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3,65

sur 796 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce court roman, publié dans le 19e naissant, est un bijou de style et de sensibilité. On a rarement aussi bien décrit les affres causées par la fuite du sentiment amoureux, observées chez celui qui la ressent et non chez celle qui la subit, ce qui fait toute l'originalité du point de vue. C'est toujours intelligent, parfois poignant, et quel bonheur de se replonger dans cette langue élégante héritée des Lumières !
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Un roman court qui pourrait, au premier abord, être interprété comme l'histoire d'un être égoïste et faible. Néanmoins, en analysant l'intrigue, on peut percevoir en filigrane l'incertitude d'Adolphe, le personne principal. Celui-ci n'arrive pas à vivre dans ce monde mouvant, fragile, et ne pouvant pas supporter les incertitudes, les souffrances de l'amour impossible. Dans ce roman, Benjamin Constant souhaitait introduire les maladies morales de son époque à savoir l'ennui et l'incertitude.
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''Adolphe'' est un court roman qui semble avoir été inspiré à Benjamin Constant par une histoire qui lui est arrivé. Pour résumer cette tragique histoire d'amour, je choisirai pour une fois une citation du roman: ''Ellénore était sans doute un vif plaisir dans mon existence, mais elle n'était plus un but : elle était devenue un lien''. Voilà donc en gros un jeune homme tombe amoureux d'une femme mariée, mais une fois qu'il la possède se rend finalement compte qu'il ne l'aime pas vraiment. Elle en revanche est follement éprise de lui, et Adolphe, afin de ne pas briser le coeur d'Ellénor, va faire durer cette relation qui lui pèse. C'est plus complexe que ça dans le texte, analysé avec une psychologie d'une grande finesse et d'une grande profondeur, une histoire d'amour enfin dans laquelle de nombreuses personnes pourront peut-être se reconnaitre (le coté classe social et réputation mis à part sans doute). Un roman très court qui se lit bien, mais à lire en restant bien concentré si on ne veut pas passez à coté de la beauté du texte.
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Adolphe
Benjamin Constant (1767-1830)
Ce bref roman autobiographique, qui est en somme la confession d'Adolphe, demeure un grand classique, peut-être le dernier de la période dite classique, précédant la période romantique. Autobiographique car il s'agit en effet de la transposition de la liaison orageuse de B. Constant avec Madame de Staël.
Benjamin Constant de Rebecque naquit à Lausanne en 1767. Après des études sérieuses à Oxford puis en Allemagne et en Écosse, il s'installe à Paris un temps, puis à la cour du duc de Brusnwick. Très épris de Madame de Staël en 1794, juste après s'être marié par ailleurs, il s'installe avec elle à Paris et entame une carrière politique, avant de rompre en 1808 et se marier secrètement avec Charlotte de Hardenberg. Un temps au côté de Napoléon, il s'exile en Angleterre après Waterloo et c'est à cette époque qu'il publie Adolphe (1816). Il rentrera en France par la suite et sera nommé Président du Conseil d'État Par Louis-Philippe.
Il est mort à Paris en 1830.
Adolphe, jeune homme timide et sensible, vient juste de terminer de brillantes études à Göttingen en Allemagne et veut découvrir l'amour. Mais pas n'importe quel amour. Être taciturne, mélancolique et indépendant, il décide par orgueil, vanité et amour propre de se faire aimer. Il a vingt deux ans et tout pour séduire : esprit vif et intelligent, cette vivacité se manifeste au dépens des qualités de coeur. C'est la belle Ellénore, son aînée de dix ans, maîtresse de son ami le Comte de P., qui va être la victime expiatoire.
« Je ne me voyais point aimer Ellénore ; mais déjà je n'aurais pu me résoudre à ne pas lui plaire. »
Adolphe va user de tout son charme : « Ellénore, rendez-vous à ma prière : vous y trouverez quelque douceur. Il y aura pour vous quelque charme à être aimée ainsi, à me voir auprès de vous, occupé de vous seule, n'existant que pour vous, vous devant toutes les sensations de bonheur dont je suis encore susceptible, arraché par votre présence à la souffrance et au désespoir. »
Et Ellénore va tout sacrifier à Adolphe qui lui, ne va que rechercher l'attention, l'amour et la sollicitude d'Ellénore, rien d'autre en fait. Jusqu'à ce qu'elle se donne à lui, il joue le jeu de l'amoureux éperdu. Elle oublie ses deux enfants, sa fortune, la considération dont elle jouissait dans la société. Mais cela ne dure qu'un temps. Vite il va se lasser de cette liaison qui le prive de sa liberté totale.
« Je comparais ma vie indépendante et tranquille à la vie de précipitation, de trouble et de tourment à laquelle sa passion me condamnait. »
S'adressant à Ellénore : « L'amour, ce transport des sens, cette ivresse involontaire, cet oubli de tous les intérêts, de tous les devoirs, Ellénore, je ne l'ai plus. »
Cependant, par lâcheté, il ne rompt pas. Lâche effectivement, cynique même, capricieux, odieux souvent, égoïste et désinvolte, il va torturer mentalementEllénore ; il est déjà un héros romantique, un être faible, hésitant, velléitaire.
Un jour il est sur le point de quitter Ellénore, le lendemain il s'écrie : « Si Ellénore eût voulu se détacher de moi, je serais mort à ses pieds pour la retenir. » La tension va croissante et on sent le drame couver. Ellénore va tenter de rendre Adolphe jaloux en se laissant courtiser déci delà. Et Adolphe, fin observateur songe : « Elle croyait ranimer mon amour en excitant ma jalousie ; mais c'était agiter des cendres que rien ne pouvait réchauffer. » Et plus loin : « Notre vie ne fut qu'un perpétuel orage. »
Ce qui est assez remarquable dans l'attitude d'Adolphe, homme qui vit sans passion, c'est sa capacité exceptionnelle à l'introspection et l'autocritique. Il est capable de prendre du recul et d'être parfaitement lucide dans sa conduite.
« On vit dans ma conduite celle d'un séducteur, d'un ingrat qui avait violé l'hospitalité, et sacrifié, pour contenter une fantaisie momentanée, le repos de deux personnes, dont il aurait dû respecter l'une et ménager l'autre. »
« Je la sentais meilleure que moi ; je me méprisais d'être indigne d'elle. C'est un affreux malheur de n'être pas aimé quand on aime ; mais c'en est un bien grand d'être aimé avec passion quand on n'aime plus. »
Auteur d'une très belle écriture, Benjamin Constant nous offre un des chefs-d'oeuvre de la littérature du XIX é dans le genre roman d'analyse. La psychologie des personnages est complexe, fouillée et véridique. Son style est assez sobre et dépouillé et la syntaxe d'une grande rigueur.
Une oeuvre brève mais dense dont le héros atteint d'une sorte de mal du siècle annonce la période romantique.
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Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est oui, j'ai adoré parcourir ses pages du début à la fin. le style est fluide, riche, et l' histoire absolument prenante. Je recommande fortement !
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Adolphe est un petit récit romantique que j'avais déjà lu étant plus jeune. J'ai pu retrouver avec plaisir l'intrigue bien ficelée de cette histoire d'amour non réciproque ; Ce livre présente un amour qui ne fait que se désagréger avec le temps, quand les sentiments ne sont plus ressentis.
Adolphe est un personnage lâche, qui se laisse dominer par Ellénore, qu'il n'ose quitter, par peur de la blesser. Il s'impose donc cette relation qui le rend malheureux, l'empêche d'être libre. Comme tout héros romantique, il se sent seul, incompris, on a beau le conseiller, il ne suit pas les conseils et préfère la position attentiste. Seulement, à vouloir attendre et préserver l'autre, on souffre, on ne rend pas l'autre heureux, on s'enlise.
Adolphe représente les dangers que l'on a à vouloir se forcer à rester avec un être que l'on n'aime plus. Il faut savoir arrêter la relation quand elle s'étiole... Il faut savoir laisser partir l'autre...
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Cette lecture fut une révélation pour moi. Je ne connaissais pas l'auteur, son écriture, son oeuvre... Juste son nom, résidu mémoriel de mes années de lycée (lycée au demeurant technique !). Bon, le sujet est du "déjà lu, entendu, vu,..." : La cour, la séduction, la conquête amoureuse comme prise de guerre, l'ennui du quotidien... L'intérêt se trouve, me semble-t-il, dans le descriptif psychologique à la fois chez la "proie" et le "prédateur", et dans la temporalité des événements, leur enchaînement.
Que cherchent-ils à la fin, ces séducteurs invétérés ? quels moyens usent-ils jusqu'à la corde ? Sont-ils des voleurs ? des voleurs de quoi au fait ? Qui trompent-ils ?... et... Pourquoi "ça"? Pour quelles raisons cela recommence-t-il à chaque génération, puisqu'on en connaît tous l'histoire et l'issue ? Croyance collective, illusion ? L'égalité homme/femme va-t-elle empêcher, amoindrir ou résoudre ces situations ?
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Découvert après avoir vu le film le prénom. ce roman est une merveille qui parle d'amour, de désamour et de trahison,...
Un personnage principal naïf et attachant au début du roman, je m'y identifiais, mais qui petit à petit se laisse aller vers le vice, le mensonge et devient détestable.
Un de mes livres préférés.
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Egoïste, imbus de lui-même et désoeuvré, Adolphe est un jeune bourgeois qui erre entre les salons. A vingt-deux ans, un avenir prospère s'ouvre devant lui. Il fait la connaissance d'Ellénore, mère de deux enfants, elle partage sa vie avec le comte de P.

De dix ans son ainée, Elléonore est insaisissable et inaccessible. Adolphe éprouve pour elle un sentiment amoureux emprunt d'un désir de conquête. Malgré les réticences de ses proches, Adolphe charme peu à peu Eléonore qui s'éprend éperdument de lui.

Face à cette passion assouvie, les besoins d'indépendance et de liberté d'Adolphe se révèlent. Tout à coup, cet amour démesuré freine son ascension sociale et sa réussite.

A travers cette tragédie amoureuse, Benjamin Constant dessine un amour faisant face aux obstacles de la société. Avec une très belle écriture, cette oeuvre psychologique révèle l'indécision amoureuse et l'inexorable délitement d'un couple.

Je vous invite à découvrir ce classique qui donne à réfléchir sur le sentiment amoureux.
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Pourquoi Adolphe est-il allé crier aussi loin son malheur , dans les montagnes de la Calabre , arides comme son coeur ?
Son éternelle timidité , son inconstance , son désir enfantin et capricieux pour une maîtresse plus âgée que lui , n'ont-ils pas été influencés par le manque d'une mère , décédée bien trop tôt .

Qui mieux que lui pouvait décortiquer ses vrais penchants et ses réflexions dans un écrit , au soleil brûlant des Hauts Plateaux , dans lequel il détaille la montée cruelle du tourment de sa belle face à sa galanterie friponne , opposée à son émoi qui décroit pour devenir de plus en plus froid .

" Mais que peut , pour ranimer un sentiment qui s'éteint , une résolution prise par devoir ? "

Sa rage et son désespoir , il les hurle et puis laisse l'écho en dicter tous les trémolos qui s'abandonnent dans une cassette au milieu de vieilles lettres , memento d'une passion passée , aux pieds des pins géants de Sila Piccola .

Cela raconte cette courte mais exubérante existence où Ellénore prit consistance ce fameux jour :
Ah ! Comme elle est bouleversée ! Tout son corps et ses pensées plongent , déjà et inéluctablement , vers ce brasier brûlant de passion , à l'écoute de ces mots divins qu'ose lui murmurer ce fieffé galopin .

" Enfin , je vous vois , je vous vois et je respire , et je vous contemple , et je m'arrête comme le fugitif qui touche au sol protecteur , qui doit le garantir de la mort . "

Même la plus grande puritaine sourirait , intérieurement , à cette fredaine . Cela Adolphe le sait , et , il poursuit sans vergogne son compliment . Car comment apprivoiser cette femme au charme slave dont les manières sont la grâce incarnée et la retenue juste démesurée .
Il suffit de palabrer , de vanter sa bonté . le tour est joué .

Mais Adolphe est vite dépassé par un amour aussi puissant . Il voulait juste conquérir un coeur , il en a avalé l'âme et la vie ; il désirait satisfaire son orgueil en acquérant les faveurs de la belle Polonaise , il n'en a retiré que rancoeur vis-à-vis de lui ; lui , qui jamais n'a su exprimer les mots cachés au plus profond de soi , à l'instar de son père , éternellement statufié à la seule idée de divulguer un seul sentiment .
Un jeu de séduction qui s'est refermé en un piège mortel pour ce couple improbable .

Ellénore s'est consumée d'amour-passion pour un gamin versatile , désoeuvré , fragile , qui a enflammé son esprit plus par des paroles romanesques que par des actes virils et concrets .
Elle l'a aimé plus que ses enfants , plus qu'elle-même , pendant qu'Adolphe admirait son tempérament mais refusait cette passion autoritaire , intransigeante , dévastatrice , trop parfaite .

" Je voulus réveiller sa générosité , comme si l'amour n'était pas de tous les sentiments le plus égoïste , et , par conséquent , lorsqu'il est blessé , le moins généreux . "

Il est rarissime que deux personnes s'aiment aussi violemment , en même temps .
Adolphe a réalisé trop tard qu'il était surtout dépendant du qu'en dira-t-on de la société qui n'accepte pas que l'on s'écarte de ses normes .
Il ne s'est pas vraiment permis d'être heureux .
A-t-il fui la civilisation pour un repère de brigands où , peut-être , la règle d'or s'appelle liberté !

Ce roman sublime m'a émue comme jamais encore tant par le thème que par l'écriture magique .

Lecture par édition électronique FREDA et ebooksgratuits.com

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