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De la maladie d'Ebola, je ne connais que ce que j'ai pu lire ou entendre à travers les actualités et les reportages : plus de 10 000 morts, une fièvre hémorragique, des vaccins en cours d'étude, et une origine de la maladie incertaine.

La première hypothèse serait que le patient 0 était un enfant qui aurait eu l'habitude de jouer dans sous un arbre dans lequel vivait une colonie de chauve-souris, porteuses du virus. La seconde serait que le virus aurait été transmis à l'homme par les singes, eux-mêmes contaminés par des chauves-souris.

Paule CONSTANT dans cet ouvrage retrace cette origine possible sous la forme d'un conte narrant l'histoire d'Olympe, de ses frères et de son village africain.

La fillette, exclue par ses frères qui partent chasser, se retrouve à jouer seule sous un manguier. Elle y trouve une chauve-souris, qu'elle recueille et ramène à son village.

Quelques temps plus tard, ses frères reviennent de la chasse avec le cadavre d'un énorme singe qu'ils prétendent avoir tué. S'ensuit un énorme festin composé de la victuaille ramenée par les enfants.

Mais peu de temps après, des morts inexpliquées apparaissent … on croit au mauvais oeil, au mauvais sort qu'il faut briser … il s'agit en réalité du début d'une épidémie, dont le nom commun d'Ebola n'est jamais donné mais que l'on devine sans difficultés.

Paule Constant nous raconte par ce roman, sa vision du développement de la maladie et nous force à nous interroger sur les bienfaits de la présence occidentale en Afrique ces dernières années, à travers les échanges d'Agrippine, une humanitaire venue en Afrique pour pratiquer une vaccination de masse de plusieurs villages et de Virgile, un chercheur normalien venu dénoncer ces pratiques, notamment pendant l'époque coloniale. Ce conte nous en montre en effet certaines limites, notamment quant aux problèmes d'hygiènes des aiguilles.

Ceci étant dit, la fin du l'ouvrage semble donner tort à Virgile : qu'est-ce qui pourrait sauver le peuple africain de cette terrible épidémie qu'un vaccin ?

Cette épopée est passionnante, décrite par certains lecteurs comme un thriller, mais dans lequel il n'existe aucun coupable à l'origine de l'épidémie.
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Voici un beau livre, assez bref, qui tient à la fois du thriller médical, de l'essai scientifique (mais combien plus efficace qu'un volumineux essai !), du roman d'aventure où les forces du mal et celles de la vie se combattent sourdement.

Vous y découvrez les prodromes du virus Ebola, autour duquel s'articule le face à face de populations exsangues et d'une troupe d'occidentaux que les solutions au drame qui apparaît opposent. C'est au fond un nouveau type de colonialisme que Paule Constant dépeint, où la seringue a remplacé le fusil.

Il y a des scènes saisissantes (l'épisode du grand singe que l'on se partage lors d'une gigantesque ripaille est d'anthologie). On apprendra entre autres choses, dans le creux du récit, les conséquences de la culture extensive de l'hévéa, et les dérapages de la médecine coloniale quand celle-ci luttait à grands coups de vaccinations contre la maladie du sommeil...

Le tout est porté par un style évocateur et envoûtant. A lire, assurément !
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Paule Constant connait bien l'Afrique et le milieu épidémiologique. Par cette connaissance maîtrisée le lecteur est embarqué pour un voyage initiatique à la découverte des rites, des pensées et culture de ce pays. Vous serez alors guidé au fil de l'eau par ce fléau qui ravage ce continent.
L'oeuvre est construite comme une intrigue policière où les mots vous emportent, vous bercent ou vous claquent au visage. Tout en pudeur Paule nous offre un livre plein de poésie, subtil et parfois humoristique.
Les images et les odeurs s'impriment en nous et continuent de nous suivre après la fin du livre.
Un roman magnifique écrit tout en finesse.
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Je suis arrivé au bout de ce voyage lointain mais ce ne fut pas un long fleuve tranquille. Les choses se sont enchainées sans que je réussisse vraiment à m'en imprégner. Je m'attendais à quelque chose d'autre, c'est donc une déception.
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Septique au début de l'histoire, j'ai finalement été emballée par ce roman. Une dure réalité du virus de l'Ebola qui a décimé une nombreuse population au Congo puis dans les pays voisins. Au début de l'histoire, je ne voyais pas quel sujet, l'auteur voulait aborder. Ce n'est qu'au fil de la lecture qu'on comprend qu'il s'agit d'une contamination du virus qui commence par l'ingestion de la viande d'un grand singe, probablement un gorille, animal soi-disant chassé par les jeunes du village qu'ils ont en fait trouvé mort. D'ailleurs lors de leur arrivée au village, la viande étaient déjà avariée et bien que cette odeur soit insupportable, les villageois affamés, décident de le faire cuire.
Une petite Olympe qui recueille une chauve souris, touchante.
Une histoire magnifique mais difficile qui nous parle de l'Afrique, de ses moeurs et croyances ancrées depuis trop longtemps dans leur culture.
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Ce roman de Paule Constant est l'une de mes plus belles découvertes de l'année 2016. J'ai souvent pensé en le lisant au roman "Notre-Dame du Nil" de Scholastique Mukasonga (Rwanda), dont les thèmes sont absolument distincts, mais qui tous deux m'ont marquée par leur approche particulière du sujet et le style d'écriture.
J'ai été conquise par ce livre qui aborde énormément de sujets de fond en filigrane : l'histoire bien sûr, le passé colonial évoqué ici et là, les ressources naturelles qui s'appauvrissent, la culture de l'hévéa et les saigneurs de caoutchouc, la présence chinoise (évoquée par la seule mention d'un paiement en yuan...), la mondialisation, les pratiques de l'industrie pharmaceutique, les médecins humanitaires...
Tout cela en contrepoint de la vie dans un village congolais sis près de la rivière Ebola. Quelques cases, quelques familles, une bande de garçons qui jouent les gros bras et se moquent d'Olympe la gamine. La visite du vendeur de pacotilles. Les pirogues qui vont et viennent pour transporter voyageurs, paquets... ou cadavres vers leur dernière destination. Les croyances et coutumes. le White Spirit à tout faire. La suprématie de la gente masculine dans les fratries. le dispensaire et ses religieuses belges, dévouées et pragmatiques.

En fait, le roman est structuré autour de deux histoires qui convergent à la fin.

Nous suivons donc la vie du village, les gamins qui font les fiers et disent avoir tué le gorille "dos argenté" qu'ils rapportent au village : de la viande de brousse, quelle aubaine royale ! Ce sera un vrai banquet, quasi orgiaque. La petite Olympe pour sa part se console de sa solitude en ramassant une petite chauve souris, qu'elle ne quitte plus. A chacun son trophée : le gorille pour les gars et la chauve-souris pour la gamine.
"Olympe se résigna, les garçons étaient les plus forts. Ils l'avaient complètement éclipsée, elle et la chauve-souris qu'elle tenait dans la main comme un éventail dont elle ouvrait et fermait les ailes mécaniquement, une marionnette qu'elle agitait entre ses doigts, qu'elle déployait, qu'elle pliait, qui se soulevait et s'effondrait. Un animal devenu un jouet déjà un peu usé, un jouet qui allait casser." (p.45)

Parallèlement, Paule Constant met en scène Agrippine, une Belge médecin sans frontière, désabusée par le monde actuel et cette course à tout et rien, qui part en Afrique faire une campagne de vaccination. Elle est stoïque devant les petits aléas, s'inquiétant pourtant de la bonne conservation de ses vaccins coincés à la douane. En attendant, elle partage la vie du petit dispensaire où elle est effarée d'apprendre qu'il n'y a pas de seringues jetables. Partage aussi temporairement la vie de ce dispensaire : Virgile, jeune français normalien parti "méditer" sur les traces de son grand-père jadis médecin des armées.

Le récit est remarquablement bien écrit : à la fois éthéré et d'une grande puissance évocatrice.
Il y a du suspense, car le roman est construit autour du mystère des premières contaminations par le virus et de sa propagation. Nous ne connaissons pas la date des événements du récit, qui s'achève sur cette phrase : "Les jours suivants, le nom d'Ebola se répandit en lettres rouges dans la presse du monde entier."

Après ma lecture, j'ai consulté le site de l'OMS, selon lequel "le virus Ebola a été nommé ainsi en référence à une rivière passant près de la ville de Yambuku, dans le nord du Zaïre (aujourd'hui République démocratique du Congo). C'est à l'hôpital de cette localité que le premier cas de fièvre hémorragique Ebola est identifié, en septembre 1976." le virus avait alors touché aussi le Soudan. La nouvelle flambée du virus depuis 2014 touche l'Afrique de l'Ouest et en particulier la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia.
C'est en poursuivant mes recherches que j'ai appris que les chauves-souris frugivores sont les hôtes naturels ("réservoirs") du virus Ebola. "Celui-ci s'introduit dans la population humaine après un contact étroit avec du sang, des sécrétions, des organes ou des liquides biologiques d'animaux infectés comme des chimpanzés, des gorilles, des chauves-souris frugivores, des singes, des antilopes des bois ou des porcs-épics retrouvés malades ou morts dans la forêt tropicale. (OMS)"
Les populations humaines sont notamment infectées en consommant de la viande d'animal lui-même infecté.
J'ai fini par comprendre (ce n'était pas toujours explicite pour les néophytes) que la chauve-souris frugivore, qui est le "réservoir" du virus, contamine les mêmes fruits que mangent les gorilles. Eh non, les chauves-souris ne se mettent pas à chasser et mordre les gorilles... (pas encore du moins, dans un futur dystopique ?).

Le virus Ebola a fait plus de 11 000 victimes humaines et il a aussi particulièrement affecté la population de gorilles d'Afrique de l'Ouest, devenue espèce « en danger critique d'extinction ».

En conclusion : un roman passionnant, très bien écrit, qui nous interpelle sur un problème de santé publique sous un angle insolite mais instructif.
Lien : https://coquelicoquillages.b..
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Au Congo, dans un village situé sur la rive du fleuve Ebola, Olympe est une fillette de 7 ans qui aime jouer avec les garçons.
Un jour, ces derniers refusent qu'Olympe les suive alors qu'ils partent à la chasse.
De cette partie de chasse, ils ramènent un gorille mort tandis qu'Olympe, restée seule au village, trompe l'ennui et la solitude avec une petite chauve-souris qu'elle en trouvé lors de sa promenade.
Du gorille on fera un festin au village.
Pendant ce temps, dans un dispensaire voisin, Agrippine, medecin dans l'humanitaire prépare une campagne de vaccination.
Et puis, très rapidement , les habitants du village tombent malades et décèdent les uns après les autres.
Les croyances africaines vont rapidement trouver un coupable.
Ce livre nous explique comment naissent les épidémies ainsi que le processus de propagation d'un virus.
A une époque où les vaccinations sont très controversées chez nous en France, Paule Constant nous fait part d'une réflexion sur l'intervention de médecins humanitaires en Afrique.
Le virus Ebola, qui crée une hécatombe bien réelle nous est ici dépeint sous forme de conte.
L'écriture de Paule Constant est travaillée et poétique, le sujet intéressant et pourtant, je n'ai pas réussi à m'accrocher vraiment à cette histoire.
Hormis Olympe, qui est un personnage attachant, j'ai trouvé tous les autres ennuyeux.
Bref, un livre encensé par la critique qui personnellement me laisse un goût de vite lu et vite oublié.
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L'auteure Paule Constant est une découverte pour moi. Depuis longtemps ce livre était dans ma PAL. Eh ben, voilà c'est fait.
Cette lecture m'a permis de voyager en Afrique, au Congo, sur les bords du fleuve Ebola. Peu de personne connait ce fleuve mais qui n'a pas entendu parlé du virus "Ebola".
Paule Constant nous conte les ravages de cette épidémie. Une fillette joue avec une chauve-souris pendant que les garçons de ce village africain vont à la chasse dans la forêt. Ils reviennent avec le cadavre d'un magnifique singe argenté. Aprés avoir mangé ce dernier, commence une série d'événements.
Enfants et adultes meurent tour à tour, que ce soit les habitants dans les villages, que les personnes qui conduisent les pirogues, les bûcherons dans les bois, même la jeune docteur Agrippine venue faire une campagne de vaccinations. Les accusations vont bon train. Virgile, jeune photographe va rendre visite à sa mère à Paris mais à son arrivée à l'aéroport, il doit être hospitalisé. le verdict tombe, Ebola !
Un magnifique livre que je vous conseille vivement.
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Ce livre n'est rien d'autre que l'histoire d'une contamination par le virus Ebola au départ d'un village d'Afrique. Mais avec un style, les amis, un style ! Et tout en démontant les stéréotypes avec une ironie qui n'a pas l'air d'y toucher. Et une tendresse folle pour tous les acteurs de cette tragédie à la fois immémoriale et moderne. Immense réussite.
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Une façon très poétique d'aborder la propagation du virus Ebola. Un livre qui pose beaucoup de questions
Très belle découverte
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