Ma mère m’a élevée dans l’horreur du mensonge. La vérité, rien que la vérité, levez la main droite et dites « je le jure » a été sa devise suprême depuis le jour où son mari, mon père, avait dit « oui ça va, merci », deux heures avant de se tirer une balle dans la tête. Lorsque j’ai eu onze ans, maman, conseillée par tante Violette, a tenté de m’inculquer un autre principe : Tout vérité n’est pas bonne à dire. Mais c’était trop tard. La nuance m’échappait et ça m’a valu de nombreuses heures de colle au collège.
Le simple mot bonjour, qu'on entend si souvent tous les jours, dit des choses si compliquées qu'il peut réveiller le coeur ou le piétiner sans pitié. Pourtant, c'est toujours le même mot avec ses mêmes sept lettres merdiques.
J'ai découvert une substance plus puissante que tous les collagènes et acides hyaluroniques : l'imagination !
Mon petit, dans la vie, ce qu’il y a de plus beau, ce n’est pas la possession, c’est le désir.
- Bah oui, et puis, un mort, ça a du bon. ça laisse des souvenirs. Alors qu'un déserteur, ça laisse des regrets, des remords, et plein de colère. (p.169)
"Le réel ne lui vient pas naturellement. Ce qui lui vient naturellement, c'est le mensonge. Spontanément, elle ne fait pas appel à sa mémoire mais à son imagination."
(Besson, "De là, on voit la mer"
citation liminaire
Quand on est jeune, on a des rêves. Quand on est vieux, on a des regrets.
C'est pas qu'on n'est pas sérieux, à dix-sept ans (pour le coup, je parle d'expérience), c'est qu'on ne sait pas tout. On est très sérieux mais c'est un sérieux réduit. (p.136)
J'ai eu le bobard sans conséquence ! (p.123)
En fait, oui, c'est ça, elle me donnait le goût de l'âge que je n'avais pas encore atteint. Elle m'enjolivait le présent et ça me donnait envie pour la première fois de connaître l'avenir. (p.108)