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Critique de Graloup


Ce n'est pas la Sainte trinité Baudelaire , Rimbaud, Verlaine qui fut pour moi la révélation , parmi les poètes de la deuxième moitié du XIX° mais Corbière, Laforgue, Charles Cros, Lautréamont, Germain Nouveau. Chez Corbière tout n'est pas réussi, mais quand il fait mouche quelle fulgurance! Il utilise à merveille tous les registres de la langue: de l'infinie délicatesse des "Rondels pour après" à la langue populaire hachée du Cap' taine Ledoux. Il peut se passer de ponctuation pour accroître la tension de son "Cris d'aveugle" , mais le plus souvent, il l'emploie abondamment , pour marteler ses vers. Ses longs poèmes (litanie du sommeil) nous submergent de déferlantes d'images. Il manie , l'ironie, l'auto-dérision .
Et quelle musicalité (au vieux Roscoff. Berceuse en Nord-ouest mineur).
A l'emphatique "Dormeur du val" de Rimbaud, je préfère "La pastorale de Conlie" (illustrée dans une édition des années trente par des eaux-fortes de ...Jean Moulin, sous le pseudonyme de Romanin).
Aux chromos avec lesquels Rimbaud barbouille les images de son très surestimé Bateau Ivre (amusez-vous, comme je l'ai fait à relever tous les adjectifs de couleur présents dans les 25 strophes du poème) je préfère la crudité du "Bossu Bitor".
Le France l'a longtemps ignoré: jamais au lycée , je n'ai entendu un prof prononcer son nom. Par contre en Angleterre, T.S. Eliot et Ezra Pound avaient reconnu son importance: ce dernier voyait en l'auteur des "amours jaunes" "peut-être l'écrivain le plus poignant depuis Villon"
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