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Après avoir lu  « Mémoires » de Jean-Noël Hallé ( 1754-1822), premier médecin de Napoléon, ardent promoteur de la vaccination, et de l'enseignement de l'hygiène, Alain Corbin, a souhaité travailler sur un ouvrage consacré à l'histoire de la perception olfactive du milieu du XVIIIe siècle à la fin du XIXe siècle. En exploitant une abondante documentation , il retrace l'évolution des sensibilités et des attitudes face aux odeurs, certaines symbolisent le sale, le malsain, le péché, le danger, la mort, la pauvreté , d'autres, l'harmonie, le sain, la bonne santé, la pureté, la vie, l'aisance.

En ce siècle des Lumières, et ceux à venir, les odeurs nauséabondes ne sont plus tolérées, les parfums capiteux sont proscrits car ils occultent l'air putride , en revanche, les effluves légères deviennent à la mode.
Cette évolution aura une répercussion importante sur la société et les comportements , sur l ‘urbanisation, le mode de vie.
Ouvrage éloquent avec un vocabulaire riche, savant, quelque peu prolixe certaines fois – une lecture avec un dictionnaire à portée de main - un champ lexical foisonnant. A relire , à compulser de façon plus opportune quand l'occasion l'exigera.

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Alain Corbin, professeur à la Sorbonne, dont on dit de lui qu'il est « l'historien du sensible », nous montre comment, depuis Hallé, la perception des odeurs a changé.

L'eau suscite la méfiance ; les médecins l'associent à la notion de malsain.
A partir de 1750, les hommes d'occident cessent peu à peu de tolérer l'excrément et d'apprécier les lourdes senteurs du musc. Alors commence une fascinante et inquiétante entreprise de désodorisation des lieux et du corps.
Pour la suite, voir la belle critique du lecteur Seblac, je ne ferai pas mieux.
Chef-d'oeuvre de l'histoire des sensibilités, le Miasme et la Jonquille a été traduit dans une dizaine de langues.

Une documentation très fournie. de belles tournures de phrases sur les excréments (du beau style sur la saleté et la puanteur : tout un art !). A ne pas lire le jour où un livre nous enverra les odeurs décrites (lol).
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Susskind a beaucoup respiré ce livre. Moi je trouve que Corbin a de l'inspiration et du style, qu'universitaire et historien, il écrit remarquablement bien sans jamais être ennuyeux, au contraire de l'auteur du roman, que je finis par avoir dans le nez.
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Un sublime ouvrage retraçant l'histoire sociale de l'odeur, objet aujourd'hui frappé de nombreux tabous . On y voit comment l'odeur a, parmi d'autres objets, permis d'ériger des frontières entres des groupes: entre les hommes et les femmes, entre les prolétaires et les bourgeois... Ce livre vient dépeindre un univers où l'évolution des pratiques en matière d'hygiène en lien avec les progrès de la médecine viennent se mêler à tout un imaginaire social qui nous apporte des réponses quant à la place que nous accordons aujourd'hui à cet objet sensoriel dans notre société. Magnifique.
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Alain Corbin continue à explorer le grand XIXème siècle sous un angle non politique mais culturel, à travers l'histoire des sensibilités. Et ici, ses recherches sont difficiles en soi, puisqu'il travaille sur ce qui est pas essence évanescent et éphémères, les odeurs.
Mais justement, ces odeurs laissent des traces, dans les textes scientifiques qui cherchent à neutraliser leur pouvoir nocif dans la propagation des miasmes, dans les lois qui veulent réglementer le sort des déjections animales et humaines, dans les murs des hôpitaux, des prisons et des casernes qui conservent l'odeur de la maladie et de la misère, dans les fantasmes des amants aux tendances fétichistes, dans la littérature baudelairienne ou naturaliste...
Cette étude érudite permet donc de revaloriser l'odorat, dégradé dans l'esthétique kantienne, pour lui donner une fonction à la fois politique et poétique.
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Ecrire un texte comparable à un thèse de doctorat dans un style narratif qui ressemble à un roman, c'est assez remarquable. Ouvrage très intéressant, très complet, très bien écrit, très .... Bref, un petit chef d'oeuvre. Visiblement, c'est une référence dans la matière qu'il traite et cela est totalement compréhensible.
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