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« Pourquoi tu restes ? »

Pourquoi supportes-tu ses insultes – ces coups volatiles qui te frappent en plein coeur, douloureux et indélébiles ? Pourquoi acceptes-tu ses mots qu'il te crache au visage, toi qu'il prétend aimer ?

Tu courbes l'échine pour les enfants, pour l'amour auquel tu t'accroches. Des souvenirs. Des illusions. Il n'est pas méchant. Pas toujours. Et puis, il a su s'arrêter. Sept ans, ce n'est pas rien.

Elle accepte, se tait. Il a recommencé. Des jets de mots qu'elle a pris en pleine face, qui la torturent, qui l'effacent, elle qui n'est plus rien. Un fil la retient. Ténu mais solide.

Amélie Cordonnier décortique l'amour, écale la violence. Elle parle de Toi, te tutoie. Tu es toi, elle, nous, n'importe quelle femme. Une anonyme derrière une porte, derrière les murs. Celle qui endure et qui reste. Il faut cependant trancher. Pour toi, pour eux – tes enfants qui souffrent. Partir, le quitter. Trancher. Couper. Rompre. Il ne t'aide pas, sait se faire agneau, t'enveloppe, te câline. Tu replonges.

C'est toute la complexité des sentiments qui s'écrit. L'auteure la partage. Son texte est court, intense, accrocheur. Sa plume vive. Tout est juste.

Un beau roman 


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Lancez le compte à rebours. Rester ou partir il va falloir trancher... Avant ses quarante ans, la narratrice (anonyme) va devoir prendre une décision. Une décision difficile, de celles qui chamboulent une vie. Son histoire avec Aurélien dure depuis vingt ans, et deux enfants sont nés de leur union. Il y a sept ans elle a fait une terrible dépression, les mots d'Aurélien la frappaient comme des coups de couteaux au coeur. Des mots terribles, insultants, dévalorisants, des mots qu'on ne prononce jamais. Aurélien a fait une thérapie, s'est amélioré et n'a plus prononcé d'horreurs depuis ces sept années.

Mais un matin, sans réelle raison, cela lui reprend, violemment, et devant les enfants. Et c'est reparti, des insultes de plus en plus fortes et fréquentes, pas toujours en privé, suivies parfois d'excuses, parfois d'ignorances. La narratrice est pétrifiée, désemparée, elle note toutes ces insultes dans les notes de son téléphone, entre les listes de courses et de choses à faire. Elle ne va pas pouvoir rester dans ce flou et va devoir prendre une décision.

Mais est-ce si facile ? Pourquoi tu restes ? Mais quitte-le voyons. Des phrases faciles à prononcer lorsqu'on ne vit pas la situation. Tout le monde est si sûr d'avoir la force nécessaire... Pourtant rien n'est tout blanc ou tout noir, et ce livre est celui du gris. de cette situation floue où elle met dans la balance les violences psychologiques versus son histoire depuis vingt ans et la séparation avec ses enfants qu'elle n'aura plus à plein-temps. Ses enfants on y pense et on se demande quel impact cela peut-il avoir ? Vont-ils continuer à respecter leur mère, les femmes, à force d'entendre leur père la rabaisser ? Et surtout on pense à ces 127 putain de guerrières mortes sous les coups de leur conjoint depuis le début de l'année...

Le sujet est d'actualité, brûlant, et l'autrice y inscrit toute sa rage et sa douleur. Elle écrit à la deuxième personne, ce qui pour moi, m'a donné l'impression qu'on me forçait à prendre part à cette histoire. À réfléchir à ce que je ferais si j'étais cette femme ou si l'une de mes proches vivait cela. On tremble en tournant les pages. C'est un tour de force, un roman court qu'on lit dans l'urgence. Bravo.
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Partir ou rester ? voilà le dilemme de la narratrice qui subit depuis des années les violences verbales de son mari. Aurélien est malade, il aime sa femme mais des pulsions incontrôlables lui font humilier celle-ci de manière épisodique. Elle aime son mari et ne se décide pas à le quitter, un jour un mot de trop la fait réfléchir et elle se donne un ultimatum, la date de son anniversaire pour "trancher", partir ou rester.
Un beau livre sur ces femmes battues, humiliées qui résistent et subissent en silence. Souvent on ne comprend pas, pourquoi restent-t-elles, pourquoi ne pas se révolter, agir, partir ? Ce livre ne donne pas les réponses à ces questions mais nous démontre le quotidien de ces femmes, leurs réflexions, leurs cheminements. A la fin on se demande " Et nous, que feriez nous dans cette situation ? "
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Trancher, par les mots, le corps et l'esprit...
Voilà ce que vit une jeune femme depuis plusieurs et longues années avec son mari, Aurélien. Il l'insulte, la traite de moins que rien pour un rien et devant leurs enfants.
Aurélien avait changé et puis le mal est revenu pour une histoire de miettes. Alors elle décide de partir.. enfin, elle essaye...

Aurélie Cordonnier, pour son premier roman, met en scène une femme prisonnière de violences non pas physiques mais verbales de l'homme avec qui elle partage sa vie, le père de ses enfants, l'homme de sa vie. L'auteur écrit dans un style assez déroutant, voire violent en utilisant le pronom "tu" pour parler de la protagoniste dont le lecteur ignore le prénom.
Comme un compte à rebours, qui en est un d'ailleurs, nous suivons le dilemme et la tristesse de cette femme. le thème est très intéressant et très bien traité. J'ai continué ma lecture malgré l'écriture de l'auteur qui m'a peu touché.

Un livre qui reste à part, qui interpellera certaines femmes et hommes qui vivent ou ont pu vivre cette situation.
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Ma huitième lecture pour la session Rentrée littéraire 2018 des 68 premières Fois : Trancher d'Amélie Cordonnier… Un premier roman axé sur la problématique de la violence verbale au sein du couple.

D'abord c'est le titre qui frappe l'esprit : trancher, c'est diviser, séparer, interrompre… parfois aussi, trancher, c'est résoudre... Mais que l'on privilégie le sens propre ou le sens figuré, quand on tranche, c'est toujours assez brutal ; pour trancher la viande, on utilise un instrument dur et fin, bien aiguisé…, pour trancher un différend, il faut souvent employer les grands moyens, agir avec autorité. Celui ou celle qui tranche doit être énergique, ne pas trembler dans son geste, ne pas vaciller dans ses résolutions. Et puis, il y a l'expression « trancher dans le vif » pour dire que l'on est prêt à couper dans la chair encore saine pour éviter que la gangrène ne s'y étende…
Quand un titre m'intrigue à ce point, j'ai besoin d'avoir recours au dictionnaire pour peser le mot. de plus, j'ai découvert au fil de ma lecture que l'héroïne s'y plonge aussi assez souvent pour mesurer le sens des mots qui lui sont adressés par son mari.
Ensuite, il y a cette forme nominale du verbe à l'infinitif présent, qui exprime l'action de trancher mais sans indication de personne ou de temps et surtout sans complément. C'est neutre, pas très explicite, inaccompli… Il nous manque un contexte ou une ponctuation pour bien comprendre l'action en cours de réalisation : qui tranche ? Qu'est-ce qui est tranché ? Ce verbe a-t-il ici une valeur impérative ?
Au fur et à mesure que l'on va avancer dans la lecture, ce verbe va prendre sens, trouver sa place entre un passé, un présent et un possible futur, s'intercaler dans la chronologie : l'héroïne a décidé de trancher, dans tous les sens que j'ai évoqués, le jour de ses quarante ans. Ce roman est le récit de sa prise de conscience.

Le récit est à la deuxième personne : le narrateur ou la narratrice semble s'adresser à celle dont il (elle) nous raconte les déboires… Ce n'est que bien avancée dans ma lecture que je comprends que ce TU est en fait un JE qui se parle à elle-même, qui se regarde vivre et souffrir, qui commente le récit de sa propre histoire : « tu as failli écrire… »
Il y a un profond pessimisme dans ce roman : la tranquillité est devenue une utopie car le répit n'est qu'un sursis, un genre de trêve ; le bonheur apparaît comme inaccessible ou alors sous la forme de « chagrin qui se repose » ; la violence verbale peut être mise en sourdine ou en veilleuse mais jamais disparaître pour de bon. L'insulte est un acte qui offense profondément, qui atteint gravement à la dignité humaine, c'est cet outrage que ce livre met en lumière, sur un ton factuel, dynamique dans un chapitrage court, sans temps mort, dans une langue où chaque mot est pesé, listé, où chaque parole insultante se fait claque, « torgnole » et fait aussi mal qu'un coup porté mais sans trace visible.
Sans pathos excessif, Amélie Cordonnier observe, constate, relate, décode, en immersion totale dans le quotidien de son personnage, détruite de manière invisible, improuvable. Dans cette sorte de huis-clos familial où seuls les enfants assistent au calvaire de leur mère se pose aussi la question de la transmission, de l'hérédité. L'auteure ne porte aucun jugement de valeur sur l'attitude du mari ou sur l'image qu'il montre à ses enfants, mais elle donne à voir et surtout à entendre une question terrible : pourquoi cette femme reste-t-elle ?
Enfin, je dois avouer que j'ai été sensible à l'intertextualité musicale et télévisuelle de ce livre qui convoque Barbara ou Léo Ferré ; enfant, je croyais moi aussi que Zorro pouvait résoudre toutes les injustices et vaincre à chaque fois…

Trancher est un premier roman fort, original dans sa forme, moins sur le fond mais il est publié très à propos pour donner à réfléchir sur les violences invisibles. Ce n'est pas un livre qui plait, mais plutôt qui interroge.
Il va figurer parmi mes lectures « très intéressantes » de cette rentrée.
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Pour ne pas sombrer comme la dernière fois, il y a sept ans, sous le poids de la dévalorisation et de la dépression, une jeune femme qui va bientôt fêter son quarantième anniversaire décide d'écrire.
Écrire les slaves de mots hideux qu'Il lui balance comme ça, sans qu'elle puisse anticiper. Écrire pour mettre à distance. Écrire pour ne pas se laisser engloutir dans le magma de la honte.
Et, puis au fur et à mesure, qu'elle complète son fichier sur le dossier « Note » de son téléphone, écrire pour se rappeler. Écrire pour ne plus faire semblant. Écrire pour ne plus se taire. Écrire pour enfin pouvoir dire. Écrire pour essayer de s'en sortir. Écrire pour tenter de trancher.
« Trancher » est le réveil d'une femme qui, de la honte à la liberté, va trouver la force de sortir de l'engrenage mortifère dans lequel son amant, son mari et le père de ses enfants essaye de l'entraîner. La première fois, elle avait un bébé à protéger. Maintenant, le bébé est devenu ado et une petite merveille de 5 ans est venue compléter la famille. Lui aussi a changé, il est devenu le mari affectueux, le père attentif et disponible. Bref, une famille idéale! En apparence…
Une faille affective permet à l'autre de pouvoir exercer son sadisme, de s'y prélasser comme une bête se vautre dans la boue, avec délice et culpabilité, de museler la colère qui devrait éclater, de statufier toute envie de mouvement et d'en assumer l'entière responsabilité.
Les amis (es) ne voient rien et même s'ils voient, ils ne comprennent pas pourquoi rien n'est fait pour faire cesser le processus. le »Pourquoi tu restes ? » inacceptable rajoutant le sentiment que la victime est bien consentante à son martyr. du coup, elle se tait à jamais. Marie son amie, elle, écoute et dit « qu'importe ce que tu décides, je serais toujours là ».
Et, alors seulement, la victime peut retrouver moyen de relever la tête. de se révolter. de crier. D'exiger. de trancher!
Mais, trancher est-il forcément rester ou partir? Cela peut être aussi de faire comprendre à l'autre que ça suffit ! Comme une barrière « Défense d'entrer » mis dans la relation nauséabonde ! Ne plus entrer dans cet abîme qui renvoie l'autre à des excuses lamentables toujours à postériori et la victime à l'espoir insensé que se sera la dernière fois !
Le premier roman d'Amélie Cordonnier, responsable culture d'un magazine féminin, est d'une qualité indéniable : à partir de chapitres très courts qui permettent au lecteur de souffler et une écriture au langage parlé, le cheminement de cette jeune femme est décrit de façon très efficace. Ce « tu » employé tout au long du roman, est comme une voix intérieure qui permet au lecteur d'être au coeur du ressenti et de son évolution.
Ce court roman est un coup de poing donné aux situations de violences conjugales. Il raconte la renaissance d'une jeune femme se délivrant de ses chaînes sur le chemin de sa liberté. Ne passez pas à côté !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Il y a quelques temps, j'ai eu la chance de lire un des romans qui paraîtra pour la rentrée littéraire. Et je tiens à remercier les éditions Flammarion.

Trancher c'est l'histoire d'une femme. Ou de plusieurs. Ou de vous. Ou de moi. C'est une histoire d'aujourd'hui ou d'avant. Une histoire pour tout le monde. Une histoire pas si unique et pas si jolie.

Racontée à la seconde personne du singulier, on découvre une femme. Une mère lançant un appel à l'aide. Depuis 17 ans, elle aime un homme qui lui fait mal. Un mari violent. Violent verbalement. Jamais physiquement. Psychologiquement elle est à bout. Des mots comme des couteaux . Et les mots sont encore pire que les coups. Elle, fait partie de ces femmes qui s'en prennent plein les dents chaque jour. Aurélien, son mari, est un poison. Un poison qui gravite autour d'elle chaque jour. Insultée devant ses enfants. Devant la chair de sa chair. Et eux non plus n'en peuvent plus. de cette constance violence. de ce quotidien devenu pesant. Devenu autre. L'air est pesant. La dépression approche à grand pas. Elle est à bout. Et elle le sait, elle doit partir. Tout quitter. Se reprendre en main. Tout recommencer ailleurs. Une nouvelle vie s'offre à elle. Lui tend les bras.

Trancher est un premier roman qui vous prend aux tripes. Un roman aussi réaliste que violent sur le poids de l'amour et des les mots tranchants. Les mots qui vous découpent en morceaux et qui vous font du mal. Un mal incurable. On s'énerve, on s'insurge devant dans de paroles lancées comme des je t'aime. Trancher est, très certainement, le livre qui nous fait nous remette en question. Amélie Cordonnier a cette plume unique qui vous enivre dès le début. Ce récit sur la relations toxique que subit cette femme…vous ne l'oublierez pas. Ces mots marquants, violents et tellement puissants vous hanterons pendant encore un long moment. C'est mon plus gros coup de coeur de cette rentrée littéraire et j'espère que vous l'aimerez autant que moi.
Lien : https://leslecturesdhatchi.w..
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Comment rester avec un homme qui vous insulte ?
Parce que vous vous dites qu'il ne vous frappe pas et qu'il ne l'a pas fait depuis 7 ans.
Jusqu'à ce dimanche matin banal, lorsque les enfants font leur devoir sur la table de la cuisine et que vous tentez de lire deux lignes de votre roman entre deux exercices, la phrase claque comme une gifle.

le texte est écrit à la deuxième personne, la narratrice se parle et note scrupuleusement chaque moment, chaque mot, chaque heurt. Elle écrit pour se raccrocher, elle présente sa rencontre avec Aurélien, raconte leurs débuts, la passion et les premiers mots troublants. Apparaissent un jour, sans qu'elle n'est rien vu venir, les insultes, les mots trop forts et rabaissant. La valse des colères et excuses a alors sonnée. Mais un matin, elle décide que le jour de son anniversaire sera celui où elle choisira, le jour où elle tranchera. Reste plus qu'à attendre et refaire le chemin à l'envers...

Trancher est un texte dont on ne ressort que le souffle court, le coeur battant et les mains moites... Amélie Cordonnier explore les profondeurs d'un couple, ses moments les plus intimes, les plus fragiles et désordonnés. On ne sait jamais ce qu'il se passe une fois les portes fermées. Ici nous assistons à ces instants suspendus, à ce qu'on laisse bien caché. Un tour de force, une prouesse littéraire qui force l'admiration tant les phrases banales et les sentiments amoureux maintes fois décrits sonnent juste et profond.

Trancher est sorti au format poche en 2019.
Lien : https://topobiblioteca.fr/
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Amélie Cordonnier signe avec "Trancher" un premier roman incisif, sur le fil du rasoir, où l'on manque d'oxygène à mesure que l'on tourne les pages. "Trancher" c'est cette femme dont on ignore le nom qui raconte son histoire où le parti pris de la narration à "tu" fonctionne à merveille. C'est cette femme dont le mari, Aurélien, a rechuté, après 7 ans d'abstinence et s'est remis à éructer les pires horreurs qui se déversent sur elle comme un flot continu. C'est cette femme qui enclanche un compte à rebours avant de prendre une décision: partir loin de son bourreau ou rester avec ce même tyran qu'elle aime. Cette femme encore qui refuse que ses enfants, Vadim et Romane se construisent avec une image dégradé du couple et de la femme.
"Trancher" ou comment la violence faite aux femmes, à cette femme passe par la brutalité verbale, les coups sans trace des mots, les cicatrices invisibles qui s'ouvrent à nouveau les unes après les autres.
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Roman incisif ,qui permet de mieux comprendre l'emprise que peut avoir un homme sur la vie d'une femme.
Les violences physiques succèdent aux violences psychologiques,l'héroïne lui trouve des excuses,le quitte,revient et finalement prend la seule décision humainement valable.
Je souhaite sincèrement que ce roman coup de poing (sans mauvais jeu de mots) puisse faire prendre conscience à certaines femmes de ce qu'elles vivent.
Vous en connaissez tous,donnez-leur ce roman,écoutez-les et aidez-les comme vous le pouvez et le devez.
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