AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 272 notes
5
37 avis
4
63 avis
3
21 avis
2
3 avis
1
0 avis
Elle voulait croire que le pire était derrière elle, que plus rien ne pourrait les séparer ni se mettre entre eux à présent. Doux rêve qu'Aurélien massacre sans ménagement d'une phrase assassine, au bout de sept ans de bonheur partagé : « Je suis chez moi, quand même, alors ferme ta gueule une bonne fois pour toutes, connasse, si tu veux pas que je la réduise en miettes. » Alors le cauchemar reprend et, à nouveau, il faut faire un choix : partir ou rester ? le compte à rebours est lancé.

D'abord surpris par ce récit à la deuxième personne du singulier, le lecteur se laisse finalement happer par le parfum inquiétant qui règne sur ce foyer pourtant bien sous tous les abords. Ce « tu » à la fois tolérant et accusateur, ce « tu » de la confession intime, ce « tu » qui pourrait être toi, moi, vous, nous, ce « tu » ne permet pas de rester indifférent au drame qui se joue entre ces lignes. En tant que femme, je me suis identifiée à ce « tu », je me suis demandée ce que ça me ferait de prendre en pleine face tous ces noms d'oiseaux, toutes ces remarques vicieuses, toutes ces insultes gratuites. Comment peut-on supporter pareil traitement au quotidien?

Mais surtout, comment peut-on aimer un homme capable de nous parler de cette façon, de nous traiter de cette façon? Il m'a été difficile de suivre le cheminement du personnage, de comprendre cette décision, celle de se donner du temps, d'attendre jusqu'au 3 janvier pour se décider, pour trancher entre rester ou partir. Pour une femme ayant déjà fait une dépression (rapide) à cause de la violence verbale de son mari, c'est surprenant qu'elle reste, qu'elle attende de voir si ça va s'arranger, qu'elle attende de savoir si elle pense pouvoir supporter ça pour ses enfants. Même si j'imagine que c'est assez proche du cheminement de pensées des femmes victimes de ce type de violence, j'ai eu du mal à accrocher au récit, ayant tellement de difficultés pour comprendre la logique du personnage. Je me suis laissée happée par la première partie du récit, celle de l'historique, celle qui raconte la souffrance déjà vécue et la rechute d'Aurélien. le compte à rebours par contre m'a laissée perplexe, c'est très intellectualisé, toutes ces références littéraires, cinématographiques ou musicale et ces recherches dans le dictionnaire, j'ai trouvé tout ça hors propos, loin de la réalité de cette femme encore amoureuse en train de se diriger par à coups vers la fin de son mariage.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
Commenter  J’apprécie          143
Elle est mariée à Aurélien depuis 20 ans. Après une dépression il y a 7 ans, elle pensait la violence verbale de son mari guéri grâce à une thérapie. Mais un jour, devant les enfants, il s'emporte de nouveau et le cauchemar recommence. Elle a beau l'aimer, elle n'en peut plus. Elle se fixe un ultimatum à elle même pour rester ou le quitter mais elle va devoir refaire un choix.

Un texte sur le quotidien d'une mère de famille qui essaie de ne plus flancher devant la violence des mots de son mari. Mais donne aussi la vision et les réactions des enfants face à ce déluge de violence verbale. Un roman court qui se lit d'une seule traite.
Commenter  J’apprécie          140
« Grosse vache dégueulasse » , « Sale putain ». Ces insultes, elle les encaisse, les liste dans l'application « notes » de son téléphone.

Ces mots sont ceux d'Aurélien, son mari. Bel homme, brillant, cultivé, et sans doute malade.

Il profère ces insanités devant leurs enfants, sans prévenir du jour ni de l'heure. de loin, ça ressemble à une variante du syndrome Gilles de la Tourette, mais de près, c'est beaucoup moins drôle. Quels maux font les mots ? Des blessures invisibles, secrètes, enfouies, qui durcissent l'âme et détruisent le couple et la famille.

Il l'aime lui dit-il, il s'excuse profondément, il suit des thérapies.

Elle l'avait déjà quitté une première fois, quand Vadim, leur petit garçon, avait huit ans. Elle était alors en dépression. Lui l'attendait, lui souriait, implorant son pardon. Devant son sourire, son amour, elle avait replongé, elle a « refait sa vie avec le même ». Les années suivantes ont été les plus belles, ils ont même eu un autre bébé, une jolie petite fille prénommée Romane. Pas une seule insulte en sept ans.

Jusqu'à ce fameux matin, elle aide Vadim à ses devoirs, Aurélien pousse le volume de la musique, elle lui demande de baisser et alors il explose « Je suis chez moi je fais ce que je veux, ferme ta gueule connasse si tu ne veux pas que je te la réduise en miettes ».

Elle se donne quinze jours, jusqu'à son anniversaire, pour prendre une décision. Après elle sait qu'elle n'en sera plus capable.

Dans cette histoire d'amour passionnelle et pathologique, c'est le lecteur qui va trancher.

Mon avis
J'ai découvert Amélie Cordonnier, journaliste de formation, lors de son interview vidéo de Diane Ducret pour Femme actuelle, j'avais aimé sa sensibilité et les questions qu'elle avait posées à l'auteure du Flamant rose. Quelques jours plus tard, je la rencontre à une soirée de Prix, elle m'annonce qu'elle sort un roman à la rentrée de septembre. Quelque chose me disait que je n'allais pas être déçue et je guettais avidement sa sortie.

C'est un coup de coeur absolu pour cette histoire de violence conjugale verbale, traitée par une narration parfaitement maîtrisée, celle d'une femme qui se parle à elle-même : «Tu attends, en silence, que la violence retombe» comme si elle voulait se forcer à réaliser, à ouvrir les yeux et prendre du recul sur ce que son couple est devenu. Les enfants et leurs réactions m'ont émue aux larmes, notamment lorsqu'un soir, ils s'insèrent des petits pois dans les oreilles comme paratonnerre aux insultes de leur père à leur mère. C'est brillant, c'est violent et subtil à la fois, c'est la vie qui gagne, et c'est, « malgré tout » une histoire d'amour.

Lien : https://agathethebook.com/20..
Commenter  J’apprécie          130
Un premier roman mené d'une main de maître où une femme s'interroge sur la pertinence de rester avec un mari qui la maltraite verbalement. La langue est belle et les interrogations subtiles. Un beau texte !
Commenter  J’apprécie          120
Après 7 ans de calme, Aurélien recommence son harcèlement moral, des insultes devant les enfants , puis les excuses pour recommencer encore et encore jusqu' à l'ultimatum : ses 40 ans .
Le roman est écrit à la seconde personne du singulier ce qui donne une proximité avec cette femme.
Ce qui est difficile c'est qu'il y a de l'amour , cette femme aime encore son mari. Toute la difficulté des violences verbales conjugales.
Commenter  J’apprécie          100
Trancher. Le jour de ses quarante ans elle doit trancher, reste-t-elle avec cet homme ou cesse-t-elle cette relation toxique ? Elle a quelques jours pour se décider. La réponse semble évidente vue de l'extérieur, mais ce n'est pas si simple...
La narratrice vit avec Aurélien avec qui elle a deux enfants. Ils s'entendent bien et c'est un couple sans histoire pour quiconque les côtoie.
Sauf que Aurélien est en proie à des crises de violences verbales le poussant à déverser des insultes sur sa femme, parfois même devant les enfants.
Il y a sept ans, la narratrice a décidé de le quitter, mais elle a fini par revenir, succombant à la personnalité charmante d'Aurélien. On revient sur leur rencontre, leur relation, la naissance de leurs enfants... Pendant 7 ans, rien. Elle a cru que c'en était fini des insultes et a profité de ces belles années avec son mari.
Mais ça a repris soudainement, il a suffit d'une fois pour ouvrir la brèche. L'humiliation au quotidien, au sein du foyer. Pas de coup, non, mais des mots qui font très mal et qui la démolissent. La narratrice semble plus forte qu'il y a sept ans. Va-t'elle se libérer de son emprise ? Va-t'il enfin réussir à se "soigner" ?
Ce roman écrit à la deuxième personne, ce qui surprend au début, est une claque. Il y a une tension permanente et l'on est dans sa tête à elle, avec ses doutes, sa vie au quotidien, son espoir d'un avenir meilleur.
J'ai beaucoup aimé ce roman. L'écriture de Amélie Amélie Cordonnier est très fine et intelligente. Un roman juste sur un thème pas si présent.
Commenter  J’apprécie          100
Je dois dire que ce premier roman ne me laisse pas indemne. J'ai adoré alors que le sujet est bien triste. Il est particulièrement bien traité. Il faut dire que l'auteur est journaliste et qu'elle sait donc écrire.
De façon brève et percutante Amélie cordonnier nous parle d'une femme qui subit des violences verbales dans l'intimité de son foyer et doit trouver la force de « Trancher » entre partir ou rester.
Alors que son couple semble parfait, les mots qui font mal la détruisent. C'est une femme anonyme qui est mariée à Aurélien, qui a pour amie Marie, pour soeur Anna et pour enfants Vadim et Romane. Pourtant elle semble n'être personne. Elle vit dans la peur d'être insultée par Aurélien, traitée plus bas que terre, par un homme qu'elle aime mais qu'elle déteste quand sa colère déborde contre elle. C'est un carnage même si le sang ne coule pas. Elle montre la difficulté de parler, de prendre la décision d'agir.
Il y a une forte tension psychologique et un ton qui est juste. J'ai vécu une situation proche et j'ai retrouvé les moments de doute et d'incompréhension face aux dérapages (que se passe-t-il dans la tête de l'autre ?) mais aussi cette volonté de vouloir aider à surmonter les crises et en même temps à ne pas vouloir les subir.
De plus, j'ai aimé la narration à la deuxième personne du singulier et le rythme du texte d'autant plus que des références musicales de la chanson française ponctuent les propos (Barbara, Leo Ferré, Arthur H...).
Et puis je trouve que c'est important de parler de sujets qui peuvent encore être considérés comme tabous.

Commenter  J’apprécie          101
Trancher : Séparer, détaché d'un tout, en coupant net, à l'aide d'un instrument.
Trancher, c'est agir, le contraire donc de l'indécision mais pourquoi est-ce à elle de le faire ? Pourquoi lorsque l'on est victime est-ce à nous de réagir ?
En apparence le tableau est idyllique : une maison, un mari, un travail et même deux beaux enfants. Dans la réalité les choses sont tout autre, une dépression sept années plus tôt, une longue accalmie puis une tempête qui gronde doucement au début et s'amplifie.
Ce mari c'est Aurélien il est beau, brillant mais son vrai visage révèle un homme impitoyable, violent, exécrable !
Pendant de longues années, le monstre en lui s'est tu jusqu'au jour où il a ressurgit et là notre narratrice est dos au mur. Elle se donne alors trois semaines pour régler la situation.

Le sujet ici abordé est dur mais traité d'une manière très réaliste, on vit aux cotés de cette narratrice, on souffre avec elle, on a envie de la protéger, de la soutenir tellement elle nous semble proche.
Une chose est certaine : cette lecture ne vous laissera pas indifférente !
Commenter  J’apprécie          101
Premier roman de l'auteure, déroutant tant par le fond que par la forme..
La forme: narration à la deuxième personne du singulier, j'ai mis quelques pages à m'y faire.
Le fond: Je veux parler du sujet en fait: une femme confrontée à la violence verbale de son mari.
A bout, elle l'avait déjà quitté une fois déjà, 7 ans plus tôt et avait affronté une profonde dépression.
Après 7 années de vie de couple normale et un deuxième enfant, les insultes reviennent d'un seul coup, sans prévenir, et s'installent...
S'instaure alors une tension sourde, une peur et une douleur qui serre la poitrine, une violence vicieuse et sans trace visible... et malgré les excuses, les insultes reviennent, toujours plus violentes et soudaines...
Il va falloir faire des choix malgré l'amour, malgré les enfants et malgré les remords.
Le sujet est d'actualité et bouscule forcément mais je n'ai pas été 100% conquise par le style et le déroulé que j'ai trouvé un peu trop convenu....
Commenter  J’apprécie          91
"Il est absolument impossible de vivre sans oublier" - Nietzche

La narratrice se parle à elle-même et nous raconte ainsi son histoire. Sept ans plus tôt, elle a traversé une grave dépression à cause du comportement de son mari Aurélien. Elle s'en est remise, l'a quitté puis a tenté de reconstruire une vie de couple avec lui "Tu l'avais quitté, il t'avait rattrapée". Ils ont même eu un deuxième enfant. Aurélien a suivi une thérapie et a réussi à canaliser ses colères.

Jusqu'au jour de septembre où la violence resurgit, sans aucun signe annonciateur, Aurélien insulte sa femme devant leurs enfants ahuris alors qu'elle croyait qu'il était guéri de sa violence verbale. Insultes et mépris réapparaissent comme sept ans plus tôt. Aurélien admet qu'il est en train de tout détruire à nouveau, il s'excuse, promet... "Ma violence me dégoûte et me détruit"... "C'est toujours la même chanson : tu ne t'y attends pas, c'est une irruption soudaine de colère et de haine qui te surprend et écrase tout. " Il semble qu'ils parviennent un peu à communiquer sur le problème d'Aurélien qui par contre n'a jamais recours à la violence physique. Sa femme, quant à elle, liste dans son portable toutes les injures qu'elle subit, tente de limiter les dégâts de ces mots assassins sur leurs enfants et de répondre à leurs questions. Mais quelles conséquences cette violence aura-t-elle sur eux? Comment peuvent-ils se construire en ayant tous les jours cette violence sous les yeux? Quelle image de femme leur renvoie-elle? "Il parait que le plus terrible avec la violence, c'est qu'on en hérite malgré soi."

Elle va surtout devoir Trancher entre partir ou rester. Elle va avoir quarante ans le 3 janvier et se promet d'avoir trancher pour son anniversaire.

Ce premier roman a pour thème un sujet qui a souvent été traité dans la littérature, l'emprise d'un homme sur sa femme mais il va au-delà en traitant de la confusion des sentiments de la femme. La violence conjugale ici évoquée est verbale, c'est une violence qui ne laisse pas de traces visibles et qui surgit dans une famille "normale". Avec des mots forts et puissants, l'auteure nous livre, sans jamais porter aucun jugement, une histoire qui prend aux tripes. La narration à la deuxième personne du singulier renforce la force de ce récit en plongeant le lecteur dans la tête de la jeune femme. L'auteure nous fait toucher du doigt la difficulté qu'il y a à trancher dans une telle situation quand l'amour est encore là, nous laisse entrevoir des éléments de l'enfance de l'héroïne qui nous permettent de mieux la comprendre. Un roman très bien maîtrisé et qui se termine d'une façon qui m'a beaucoup plu.
Une belle réussite...
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          90




Lecteurs (491) Voir plus



Quiz Voir plus

Famille je vous [h]aime

Complétez le titre du roman de Roy Lewis : Pourquoi j'ai mangé mon _ _ _

chien
père
papy
bébé

10 questions
1430 lecteurs ont répondu
Thèmes : enfants , familles , familleCréer un quiz sur ce livre

{* *}