Citations sur Les chroniques saxonnes, tome 4 : Le chant de l'épée (10)
On ne doit jamais confier à autrui ses crimes, sauf s’ils sont trop grands pour être dissimulés – et dans ce cas, on les qualifie de politiques ou de mesures d’État.
Il est difficile de forcer l’obéissance, sans nourrir la rancune.
L’amour est aussi un voyage, dont la destination est la mort. Mais c’est un voyage bienheureux.
-Soumises! hurla de nouveau Erkenwald en contemplant le ciel comme si ce simple mot avait été la solution de tous les tracas de l'humanité.
Le roi opina : non seulement il soutenait ce discours, mais il avait aussi dû le solliciter. Peut-être pensait-il qu'une admonestation publique épargnerait à Aethelflaed d'être battue en privé. Le message s'accordait, certes, avec la philosophie d'Alfred, car il croyait qu'un royaume ne peut prospérer que régi par la loi, soumis à un gouvernement et à la volonté de Dieu et d'un roi. Pourtant, pouvait-il regarder les marques de coups de sa fille et approuver? Il avait toujours adoré ses enfants. Je l'avais vu jouer avec eux. Sa religion lui permettait pourtant d'humilité une fille qu'il aimait? Parfois, quand je prie mes dieux, je les remercie avec ferveur de m'avoir permis d'échapper au dieu d'Alfred.
L'amour est chose dangereuse.
Il avance masqué et change nos vies. Je croyais aimer Mildrith, mais c'était du désir que j'avais pris pour de l'amour. Le désir est une illusion qui bouleverse nos vies au point que rien n'existe plus hormis celle que l'on pense aimer, et en proie à ce sortilège nous tuons pour l'aimée, nous lui donnons tout. Puis quand nous avons eu ce que nous voulions, nous découvrons que ce n'est qu'une illusion et qu'il n'y a rien.
Le désir est un voyage vers nulle part, vers une contrée vide, mais certains hommes aiment tout simplement voyager sans souci de leur destination.
Puis, j'empoignai le cadavre et le hissai sur le banc. L'un des enfants ne pleurait pas. Un garçon d'une dizaine d'années qui me fixait, bouche bée, et me rappelait celui que j'étais à son âge. Que percevait-il ? Un homme de métal, car j'avais rabattu les plaques de mon casque mes joues. On voit moins bien ainsi, mais on parait plus redoutable. Et cet enfant observait un homme de haute taille au visage d'acier, qui arpentait le navire, vêtu de mailles et ensanglanté. J'ôtai mon casque et libérai mes cheveux avant de le lui lancer. (...)
-Celle de vous, dis-je aux femmes qui veut tuer celui qui l'a violée, qu'elle le fasse ! Je donnai mon épée à deux femmes qui voulaient vengeance et massacrèrent leurs victimes. L'une frappa plusieurs fois, l'autre déchiqueta, et les deux hommes moururent lentement.
J'effleurai de nouveau mon épée qui me sembla frémir. Parfois, je me disais que la lame chantait. C'était un chant délicat, presque inaudible, celui de la lame qui appelle le sang: le chant de l'epee.
Il devait faire froid cette nuit-là. Le fleuve en crue avait envahi les fossés dans les champs et laissé de la glace, mais je ne me rappelle pas ce froid. Je me souviens de l'impatience. J'effleurai de nouveau mon épée, qui me sembla frémir. Parfois, je me disais que la lame chantait. C'était un chant délicat, presque inaudible, celui de la lame qui appelle le sang : le chant de l'épée.
Les fils valent plus que les filles.
- Qui veut vendre truie ne la bat point avec des épines, non ?
- Certes.
Battre un cochon avec un bâton de houe laissait des marques si profondes que la viande de la bête ne pouvait plus être séchées au sel.