Il s’y vendait tout ce que ne vendait pas le Bon Roman, tous ces romans bâclés qui n’ont pas l’air méchant mais qui menacent de mort la littérature.
Toutes les subtilités de la vie sont la matière des livres.
Comme il en faut peu pour gâcher la vie de quelqu'un...Que ça va vite. Que c'est simple. Deux mots sur un papier, même pas menaçants, et on se méfie de tout, on rompt ses habitudes les plus anodines, on arrête de prendre sa voiture...
C'est que quatre-vingt-dix pour cent des romans qui se publient sont "des livres que c'est pas la peine", comme les appelait Paulhan.
Vous n'avez pas l'impression que la plupart des gens logent au fond d'eux-mêmes quelqu'un qui ne leur ressemble pas? dit Van. Et ce dans un sens ou dans l'autre, quelqu'un de beaucoup moins plaisant, ou de beaucoup plus sympathique.
Je me demande si on comprend jamais quoi que ce soit à autrui. Je veux dire : quand bien même on a la même langue maternelle, la même culture, le même âge. (p.195)
La littérature est source de plaisir, c'est une des rares joies inépuisables mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est. Toutes les subtilités de la vie sont la matière des livres.
Il. ´y a pas que les situations d'exception dans les romans, les choix de vie ou de mort, les grandes épreuves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banales; et en réponse, toutes les attitudes humaines, tous les comportements, des plus beaux aux plus misérables.
Lisant cela on se demande : Et moi, qu'est-ce que j'aurais fait ? Il faut se le demander : c'est une façon d'apprendre la vie à vivre. Des adultes vont te dire que non, que la littérature n'est pas la vie, que les romans n'enseignent rien. Ils auront tort. La littérature informe, elle instruit, elle entraîne.
L'idée était qu'on ne peut opposer littérature populaire et littérature élitiste, qu'il est même sans intérêt de vouloir les distinguer, outre que c'est bien difficile. L'une et l'autre comptant quantité de livres anodins et quelques chefs-d'oeuvre, la seule distinction qui vaille consiste à promouvoir les grands livres, dont certains sont très simples et d'autes difficiles.
La littérature est source de plaisir (...) c'est une des rares joies inépuisables, mais pas seulement. Il ne faut pas la dissocier de la réalité. Tout y est. C'est pourquoi je n'emploie jamais le mot fiction. Toutes les subtilités de la vie sont la matière des livres.(...) Tu notes bien que je parle de roman ? Il n'y a pas que les situations d'exception, dans les romans, les choix de vie ou de mort, les grandes épreuves, il y a aussi les difficultés ordinaires, les tentations, les déceptions banales ; et en réponse, toutes les attitudes humaines, tous les comportements, des plus beaux aux plus misérables. (p176-177)
La répétition, il n'y a pas plus difficile à manier. Mal fait, c'est balourd, c'est bête. Bien fait, c'est un petit écho, un ressac, la poésie même.