AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 96 notes
5
4 avis
4
17 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis
Sur le ton de la confidence,avec des mots soigneusement choisis, Laurence raconte Sybil et dévoile un vécu profondément intime,de l'aube au crépuscule d'une amitié hors du commun.
Elle remonte le temps, raconte l'enfance,le partage,les moments privilégiés,fait un zoom arrière sur les années soixante,dans deux familles bien différentes.Les apparences et les valeurs de chacune vont jouer un rôle déterminant et ,à moment donné, les séparer inexorablement.
Laurence n'aura de cesse de comprendre pourquoi ces liens se sont distendus, le vivant très mal,comme un chagrin d'amour.
Sybil est devenue très belle,détachée,lointaine. Laurence se sent ordinaire, exclue,oubliée.
Les années vont passer,chacune va avoir un enfant,il y aura des rencontres épisodiques et de l'incompréhension jusqu'au dénouement final.
J'ai ressenti beaucoup d'émotions à cette lecture,j'ai senti la pudeur de Laurence Cossé à écrire sur cette amie,la nécessité de la raconter,de remonter le temps avec elle,de lui rendre un dernier hommage.
On ne connaît jamais vraiment quelqu'un et le poids des secrets peut révéler des choses qu'on n'aurait pas imaginées. Cette image fantasmée et ce que l'autrice va découvrir rend ce roman autobiographique bouleversant.C'est la naïveté de l'enfance,le paradis perdu,la cruelle vérité.

Un grand merci à Annette55 qui m'a donné envie de lire ce livre.
Commenter  J’apprécie          441
Ma meilleure amie, que je ne connaissais pas

Dans ce court roman Laurence Cossé raconte sa relation avec Sybil, de ses dix ans à sa mort. Une amitié très forte, mais aussi un portrait des femmes à la fin des années soixante. Et un parcours initiatique qui va virer au drame.

Comment se construit une relation? Comment se noue une amitié? Pourquoi finit-elle par s'étioler? Autant de questions qui hantent la narratrice au moment de raconter comment Sybil est entrée dans vie et y a occupé une place très importante. «C'est la sécurité affective dont j'ai le souvenir, la sécurité absolue nous baignant comme une mer chaude qui me fait appeler amour ce que nous avons partagé, Sybil et moi. Nous vivions là un privilège, une grâce que je ne pensais pas en ces termes mais dont toutes les fibres de mon être étaient sûres.»
De 10 à 14 ans, les deux amies vont s'entendre à merveille, au point même de voir leurs proches s'interroger sur cette complicité, cette proximité. En fait, c'est sur le plan intellectuel qu'elles se sont unies, échangeant leur savoir et leurs lectures. «Elle et moi, pendant des années, jour après jour nous avons parlé. le coeur de notre amitié était là. Nous parlions avec délice, des heures.»
Des échanges qui vont les conduire à des études brillantes, mais aussi à un nouveau constat. Elles ne grandissent pas à la même vitesse, Sybil devenant une beauté qui faisait tourner les têtes alors que son amie avait tout du vilain petit canard. Mais surtout leurs différences qui les enrichissaient au début de leur relation, vont devenir des obstacles. La famille bourgeoise vise l'excellence et a les moyens de ses ambitions. On soigne sa tenue et son apparence, on fréquente la «bonne société» et on impose des règles strictes auxquelles Sybil ne songe pas à déroger. En revanche Laurence jouit de davantage de liberté. Mais ne peut s'empêcher de penser que cet hédonisme n'est pas choisi mais contraint, qu'il cache bien des lacunes.
En plaçant son récit durant cette période qui marque la fin de l'adolescence où se détermine les choix de vie, Laurence Cossé fait coup double. Elle nous livre les réflexions les plus intimes des deux jeunes filles, leurs interrogations et leurs aspirations et leur soif d'identité. Dans ce contexte les mères jouent un rôle primordial, que ce soit comme modèle ou comme repoussoir. Mais elle dresse aussi un panorama de la France à la fin des années soixante. Les questions féministes avaient alors une tout autre dimension. La femme qui travaillait faisait figure d'exception. le compte en banque personnel n'est pas autorisé, pas plus que l'avortement. La pilule vient tout juste d'être légalisée.
Ajoutons-y un autre point fort, la construction du roman. du roman initiatique on bascule dans la tragédie, de l'envie de vivre à la mort. Un contraste fort qui met en lumière toutes les facettes de cette relation, de la fascination au rejet. de l'enthousiasme à l'incompréhension. Il est alors fascinant de constater combien leurs cheminements respectifs s'inscrivent dans une trajectoire assez semblable, chacune restant enfermée dans un schéma bien difficile à dépasser.
Commenter  J’apprécie          440
«  Les d'étaient dans le coup , nous pas, mais ils avaient des préjugés antédiluviens dont je découvrais l'existence . »

«  Nous vivions là un privilège , une grâce que je ne pensais pas en ces termes mais dont toutes les fibres de mon être étaient sûres » ..

Les adolescents n'étaient pas écoutés, alors. » .

Quelques passages de ce récit autobiographique…
Mémoires d'une jeune fille des années 1960, L'auteure aurait pu utiliser ce titre pour son dernier livre .
Elle y conte l'idylle amicale , une sorte d'amitié platonique qu'elle a vécue avec une certaine Sybil D. qui se lézardera lors de leur adolescence….

Elle s'appelait Sybil , fillette aux longues et lourdes tresses brunes , durant plusieurs années , elle fut plus qu'une amie, un authentique amour , intense ,paisible , tout à fait confiant , «  Une sécurité absolue nous baignant comme une mer chaude » .
Laurence et Sybil ont en commun l'amour des livres .
Les deux collégiennes vont à l'école et vivent au coeur d'une banlieue bourgeoise .
Dans la famille de la première règne la bonne humeur, la fantaisie , la confiance, un mélange savant d'austérité de l'époque, de douceur et de tradition .

Chez les D.la famille de Sybil : les ambitions et les apparences comptent beaucoup plus «  Meilleur lycée, meilleur cours de tennis , meilleures marques de vêtements ……..meilleur dictionnaire de latin .Sybil eut le Gafiot , moi l'autre » .

L'auteure retrace ses années d'insouciance, d'adolescence, de bonheur , sa tendre amitié avec Sybil .
Pourtant leur éducation, leur famille devrait les séparer.

C'est justement l'entrée dans des lycées parisiens différents qui entraînera l'étiolement de leur amitié : éloignement, incompréhension, devant l'évolution de l'autre , inévitable et douloureuse séparation,.

Sybil est triomphante , brillante , séductrice , d'une grande beauté.
Laurence est plutôt effacée .
Bientôt Sybil sera consumée, accablée , sans se l'avouer bien sûr . Elle est belle et brillante mais comme empêtrée dans les fameuses ambitions de son éducation bourgeoise .

Bientôt mariées et jeunes mères , elles finissent par ne plus se donner de nouvelles . Laurence, son amie vit l'éloignement entre elles comme une blessure béante jusqu'à la fatale nouvelle.
C'était il y a très longtemps mais Laurence a su dès ce moment «  qu'elle écrirait sur elle » .
C'est un récit de jeunesse , subtil et fin, pétri d'observations justes et délicates , lui succède l'enquête douloureuse sur Le-secret de Sybil dont la flamboyante énergie semble s'être muée en un mal , une force délétère, dans les dernières années de sa vie, elle s'était fâchée avec toutes ses amies .
On découvre enfin ce qui la perdit …

Ce que l'on retient surtout de ce très beau livre c'est le sentiment poignant de l'inconsolable chagrin qui habite Laurence : mélancolie , regrets , l'humour n'est pas absent de cette profonde nostalgie .

Un texte délicat , la plume de l'autrice , ses mots judicieusement choisis , ajoutent un immense respect , une dignité , authenticité quant à la pureté de cette tendre amitié .

Un ouvrage tout en retenue , sobre , doux , sensible , généreux , douloureux , dans la dernière partie …

Grâce , ironie , infinie élégance , tendresse , humilité , sincérité, touchent au coeur de ce vibrant hommage à l'amie disparue .

Poignant , profond , authentique !

J'ai beaucoup aimé.
Je ne regrette pas de l'avoir acheté , connaissant l'auteure depuis longtemps.

«  Et la lecture était mon élément , m'a société d'élection, mon champ d'exploration , mon repos , mon délice, l'océan des romans , si proche et si vaste , toujours renouvelé . Que me faut - il encore ? » Je ne sais pas de qui je tenais cette phrase , de quel livre ? on la trouve chez Fénelon dans une prière » .




Commenter  J’apprécie          437
Années 60. Deux filles, Laurence et Sybil, deux amies très proches, issues l'une et l'autre de familles catholiques de l'Ouest parisien, abonnées aux collèges et lycées destinés à former une certaine élite. Il y a cependant une différence : la famille de Laurence est moins conformiste et sans doute moins aisée que celle de Sybil.
Sybil brille par son intelligence et plus encore par sa beauté. Elle brûle du feu de parvenir à l'excellence. Les années, le statut social, les ambitions les sépareront, jusqu'au drame.
Voilà un livre profond, écrit avec clarté et classicisme, sur l'amitié, sur la condition féminine dans le cadre des années 60 parfaitement suggérées.
Commenter  J’apprécie          280
Ce roman relate l'histoire d'une grande amitié entre deux petites filles dans les années 1960. Nous sommes en banlieue parisienne, Sybil est issue d'une famille bourgeoise. Laurence a une famille moins conventionnelle avec une grande fratrie. Les deux amies sont inséparables durant le collège, elles parlent beaucoup, lisent l'une à côté de l'autre. Lorsque Sybil part au lycée à Paris, Laurence se retrouve seule et les deux amies s'éloignent. Sybil devient une très belle femme mais ne semble pas épanouie. Les deux amies se marient en même temps et ont leur premier enfant. Puis Sybil meurt brutalement à 30 ans. Son amie va alors mener une enquête sur les raisons de la mort de Sybil.
J'ai bien aimé ce roman, cette histoire d'amitié absolue dénuée de jalousie. J'ai aimé aussi être plongée dans les années 1960. Un roman très profond.
Commenter  J’apprécie          170
Une amie d'enfance, ce n'est pas toujours une amie pour la vie. En grandissant, on se perd parfois, l'adolescence fait naître des jeunes femmes qui ne se reconnaissent pas.
C'est ce qui est arrivé à la narratrice, admirative et aimante de Sybil, cette enfant avec qui elle a tant partagé.
Mais voilà, alors qu'elles sont inscrites dans deux lycées différents, la distance s'installe. Plus tard, la narratrice cherche à comprendre et découvre le secret de son amie, un secret qui explique notamment leur éloignement.
J'ai préféré la première partie à la seconde, celle dans laquelle la vie en banlieue parisienne dans les années 1950 sert de décor, celle dans laquelle le quotidien d'alors dans les familles est contée au lecteur.
La seconde partie est davantage journalistique et pour moi, avec beaucoup moins d'émotions. Ce n'est pas le cas des personnages mais j'avoue que ça m'a laissé froide.
Pour autant, le style est agréable et j'ai passé un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          130
L'histoire de ce roman se déroule dans le microcosme de la bourgeoisie de l'ouest parisien des années soixante. Laurence Cossé en maîtrise tous les codes. Cela ne pourrait intéresser qu'un petit nombre si ce livre n'évoquait les amitiés fortes entre dix et quinze ans, que tout un chacun a pu expérimenter et qui s'approchent des premiers sentiments amoureux. Des amitiés qui se nouent à la vie à la mort et se dénouent de façon subite, souvent subie et douloureusement ressentie car incomprise. Dans ce livre il est question également de la part du secret et même des secrets qui peuvent s'accumuler dans une famille, en raison d'adoption ou de maladie psychique, voire des deux. L'auteur du récit se devait de lever le voile pour comprendre et rendre justice à Sybil, son amie qui fut son soleil durant cinq ans. Ce roman finit par toucher. Il est écrit dans un style classique et épuré qui convient parfaitement au cadre et à l'époque.
Commenter  J’apprécie          90
Un livre très personnel, où l'autrice évoque son amitié idyllique avec Sybil. Elles se rencontrent sur les bancs de l'école primaire, et s'entendent très bien tout de suite. Laurence est fascinée par la chevelure de Sybil qui porte des tresses brunes, épaisses et très longues ; personne ne l'a jamais vue avec les cheveux détachés, c'est le mystère de Sybil. Les deux fillettes partagent un appétit féroce pour la lecture, le savoir et les longues discussions. Ces moments de partage scellent leur relation qui va durer jusqu'au lycée. Dans la famille de Sybil, on est sensible aux apparences, on fréquente la haute société. Il faut donc être parfait, irréprochable ! La mère de Sybil a de l'ambition pour ses enfants. La famille de Laurence est plus fantaisiste, plus libre, plus douce aussi ; il faut trouver sa voie qui n'est pas forcément celle de l'excellence. Au lycée, leur milieu social va les séparer, elles intègrent deux établissements différents. Leur amitié s'étiole, les rdv s'espacent, les jeunes filles s'éloignent. Sybil ne semble pas en souffrir contrairement à Laurence qui gardera un vide qu'elle cherche, dans ce roman, à comprendre. Devenues femmes et mères, elles se revoient une fois ou deux mais Laurence peine à reconnaitre son amie flamboyante dans la triste et fade Sybil adulte. Jusqu'à ce jour, où elle apprend la mort brutale de son amie. L'auteure sait à ce moment qu'elle écrira un jour sur Sybil ; des années plus tard, elle dévoile enfin le secret et son inconsolable chagrin.

Un roman à la plume délicate, aux souvenirs d'un autre temps pourtant pas si lointain. L'autrice parle de son amie, de leur relation, mais aussi des femmes et de leur place dans la société des années 60. Un roman en deux parties plutôt égales, agréable à lire même s'il n'est pas aussi lumineux que les tresses de Sybil.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
Commenter  J’apprécie          90
Encore une rencontre de bibliothèque, encore un choisi faute de mieux, un peu au hasard. Et voilà que ce petit livre, dès ses premières lignes, m'a totalement captée, happée.
Déjà, il y a le talent de l'écriture. Comment en quelques mots tout est dit, posé, et on se sent transporté (e) dans le passé.
Je me suis demandée si un lecteur homme y trouverait le même intérêt. Parce qu'il me semble que ce type d'amitié, si entier, si absolu, est propre aux jeunes filles à l'entrée de l'adolescence. Mais tout y est dit avec tant de justesse que, même si avec un autre regard, une autre écoute, je suppose que oui.
Bien que manifestement née à la même époque que l'auteur, mais pas dans le même milieu, je n'ai pas senti ce poids des traditions, cette place déjà toute désignée de la femme épouse au foyer, si révoltant. Mais le livre ne se limite pas à cela, loin de là. Même si je l'ai trouvé peut-être un brin reducteur sur la fin il parle aussi de destinée, et du poids des squelettes dans les placards. du poids des mots aussi. Ceux que l'on dit ou que l'on ne dit pas. Un grand petit livre.
Commenter  J’apprécie          80
Un éblouissement pour une amie d'enfance qui tient de l'amour (l'aspect charnel en moins), du type de l'attirance de la lune pour le soleil. Inséparable ou presque de dix à quatorze ans, l'autrice et Sybil finissent par se perdre de vue lorsque cette dernière devient une beauté époustouflante. A la mort de son amie, Laurence Cossé s'attache à retracer son histoire pour y découvrir sa part d'ombre. Par les récits de la mère de Sybil, le témoignage de proches, l'autrice constate amèrement combien son amie était en réalité une inconnue.
Sur le ton de la confidence, presque murmuré, le voile se lève peu à peu sur les failles d'une femme, les creux d'une existence et le silence des proches face à une vérité par trop effrayante.
Un roman-récit intime et pudique à la fois, porté comme toujours par un style littéraire impeccable.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (220) Voir plus



Quiz Voir plus

LNHI-44259

Qui chantait ceci en 1977? On a tous dans le coeur une petite fille oubliée Une jupe plissée, queue de cheval, à la sortie du lycée On a tous dans le cœur un morceau de ferraille usé Un vieux scooter de rêve pour faire le cirque dans le quartier Et la petite fille chantait (et la petite fille chantait) Et la petite fille chantait (et la petite fille chantait) Un truc qui me colle encore au cœur et au corps Everybody's doing a brand-new dance now Come on babe do the locomotion I know you gonna like it if you give it a chance now Come on babe do the locomotion

Alain Souchon
Laurent Voulzy
Eddie Mitchell

12 questions
85 lecteurs ont répondu
Thèmes : chanson française , années 60 , enterrement , animauxCréer un quiz sur ce livre

{* *}