Les gens ils disent c’ la pauvreté, mais c’pas la pauvreté. Au village, y a l’pain. Çui-là est noyé, il aurait mieux fait d’rester l’village. Mais les gens ils veulent plus avoir rien qu’à manger, ils veulent la grosse voiture, la grande maison, tout ça.
Elle ne semble par souffrir de la difficulté de l’apprentissage, c’est peu dire. Quand elle vient s’asseoir à côté d’Edith pour lui faire savoir qu’elle est prête à travailler avec elle, ce qui ne se produit pas chaque fois, loin s’en faut, elle est détendue. Tout son être l’est. Cette équipée lui plaît.
Une demi-heure serait le minimum, une demi-heure tous les jours. Comment demander cela à une femme lasse et révoltée qui se voit comme une vieille femme ? Une femme déracinée, seule le soir dans une chambre minuscule, qui ne peut pas éteindre la télévision sous peine d’être happée par l’angoisse.
- C'est pour tout le monde pareil, vous savez, ce qu'on n'entretient pas, on l'oublie
- Les hommes s'fatiguent pas pour le rangement . Il s'cassent pas la tête
- J'rd'hui les filles ils courent partout
- Etre analphabète est plus qu'un handicap, c'est une honte
- On dit au revoir quand on part en voyage! On sait pas ce qui peut arriver, on peut mourir. On dit au revoir.
- Chez nous au Maroc les filles ils doivent tout faire pour la mère
- On ne dit plus analphabète mais non scolarisé
- Ce que vous faites les parents, les enfants vous le fait
- Les problèmes, la famille c' très, très grave. Parce que les gens d'dehors on peut fermer la porte, mais la famille on peut pas fermer la porte
- Les belles filles et les belles mères sont rivales. Elles aiment le même homme. Et en général les maris donnent la préférence à leur femme.
- Ce qu'on voit tous les jours, on le retient
- Faut toujours dire la vérité, comme ça y a pas d'ennui après
- C'est pas facile d'être toute seule
- Les filles, faut s'marient jeunes, sinon ils courent à droite à gauche, ç'va pas