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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une ville non identifiée, mais qui ressemble à une ville égyptienne. le nouveau gouverneur fait du zèle, fait pourchasse les prostituées, interdit les mendiants. Un groupe se dresse contre ses agissements. Mais ses armes sont ceux de la dérision. Des mannequins imitant des mendiants, des lettres aux journées chantants la gloire du gouverneur d'une façon tellement outrée, qu'il est ridiculisé, des affiches à sa gloire tellement exagérés que les passants sont pliés de rire, et enfin le lancement d'une souscription pour une statue du tyran.
Derrière ce complot de la moquerie se cachent quelques jeunes gens, qui ont choisi de refuser de prendre la vie au sérieux. Mais les révolutionnaires professionnels veillent, outragés par cette façon de faire la guerre, et bien décidés à provoquer des actions sanglantes.
Albert Cossery creuse la veine de la dérision et du rire comme arme suprême. Ses héros choisissent les plaisirs simples de la vie et la moquerie des puissants. Ceux qui veulent occuper le pouvoir en se prenant au sérieux, sont renvoyés dos à dos, les révolutionnaires idéalistes arrivés au pouvoir seront aussi féroces pour la population que les tyrans d'aujourd'hui. Alors la seule arme des faibles est l'amour de la vie, la capacité à apprécier les petites choses de la vie et surtout à se délecter du ridicule sous toutes ses formes.
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Un concentré de sarcasme à l'encontre des bourgeois et des dirigeants, ce livre est une heureuse découverte. Nous ne sommes pas dans un roman réaliste mais dans le monde romancé du conte philosophique : des personnages d'une bienveillance hors-du-commun prônent la distanciation par rapport à la misère, le droit d'être inutile et non-productif, et le rire face à des dirigeants mégalomanes qui veulent être pris au sérieux. La révolution ici se veut non-violente, loin des constantes de tous les régimes : la police et les révolutionnaires. L'humour omniprésent, on apprend à rire d'une humanité entièrement folle plutôt qu'à se lamenter sur son sort, et à "combattre la bêtise et la violence par la louange démesurée du bourreau", de manière à indigner même les plus fervents défenseurs de la bêtise, sans tomber dans le piège d'une révolte armée encourageant l'autoritarisme d'un pouvoir crédibilisé dans son image et justifié dans ses mesures de représailles.
Un conte qui m'a plus charmé que ceux de Voltaire ; ici le travail n'éloigne pas "l'ennui, le vice et le besoin" comme dans Candide, c'est même l'opposé.
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