Sentinelle

David Coulon à frapper très fort ,Sentinelle et un roman trash, noir, glauque, lugubre et tout un tas d'autres termes.

Avant tout, c'est un roman dans lequel je ne peux pas le ranger dans une case bien précise parce que cette histoire va me marquer profondément à un degré puissant, l'écriture de l'auteur et terriblement incisive et percutante.

Quant à la couverture, eh bien, je crois qu'à proprement parler, il ne faut pas s'attendre à une lecture cosy, punchy, où à l'eau de rose, non ici, il faut s'accrocher et avoir le petit palpitant bien solide pour lire ce roman qui bien évidemment reste pour public vraiment bien avertit.

L'auteur arrive toujours à sortir des sentiers battus, là où ne l'attend jamais, il nous bouscule avec des romans auxquels n'est jamais prêt en fait, à temps, de dureté et je pèse mes petits mots.

Il arrive toujours à disséquer des personnages complètement barre, à insuffler en nous une peur, des poils qui se hérissent, et une histoire presque proche du réel.
Car quand on voit le nombre de cinglés qui il y a un peu partout, sur internet, dans les journaux, dans les flashs info, cette histoire peut être celle qu'on aurait pu entendre partout et continuer notre vie tranquille puisque ce n'est pas à nous que cela et arriver, alors continuons à nos occupations et puis passons à autre chose bah, c'est le propre de l'être humain, on ne va pas se mentir.

Et pourtant…

Cuisinière de métier, j'ai vraiment eu la bonne idée de commencer ce roman à l'heure du goûter avec mon cappuccino et mes twix, j'ai failli avaler tout de traviole et tout recracher et tout envoyer valser parce que je me suis retrouvé face à des scènes avec lesquelles moi quand je prépare, je note tout pour faire mes fiches techniques afin de garder une trace pour mes préparations et pourvoir également aider les stagiaires, les apprentis afin qu'ils puissent refaire seuls et mémoriser pour une prochaine fois, donc du coup, je me suis retrouvé comme la salade dans l'essoreuse à tournoyer et perdre pied.

Je fais ce petit parallèle, le personnage principal, ça peut être ton voisin, un prof, un mec dans le métro, etc.

Un véritable psychopathe tordu, où on peut trouver tout un tas de qualificatif sans en jamais trouver le terme exact, mais on peut tout de même dire qu'il est complètement ravagé à un degrés très extrême.

Cette histoire, elle m'a piqué à vif, j'ai eu la sensation de me prendre une porte en pleine face et de mettre du temps à émerger, tellement je suis ressorti de cette lecture en émince de poulet.

Voilà, David Coulon nous livre un récit à la fois spectaculaire sans mauvais jeu de mots et tout autant le dire effroyablement dément et à chaque fois, je me dis comment sera sa prochaine histoire, ce roman ne peux définitivement pas passer ni à la trappe ni aux oubliettes.

À bon entendeur passer votre chemin si vous n'avez pas votre petit coeur bien accrocher, ce roman déboîte sévère et laisse quelques séquelles irréversibles à l'âme et surtout, je vous recommande de ne pas manger où vous risqueriez de vous étouffer.

“ Ma mort est comme une sentinelle, lasse de tout ce qu'elle a pris. ”
André Brochu

Si tu as envie de passer quelques heures dans la tête d'un malade et que tu n'as pas froid aux yeux, alors il te faut lire Sentinelle, de David Coulon.
Mais attention ! Tu ne dois VRAIMENT pas avoir froid aux yeux !
Parce que Sentinelle peut profondément choquer.
Je ne t'en dirai pas plus, tu n'as qu'à jeter un oeil à la couverture, tu comprendras certainement.
Le récit commence quelques jours avant Noël, période abrutissante et dégoulinante de bons sentiments et de surconsommation – très révélatrice de la futilité qui envahit notre société.
Le narrateur est présenté comme étant en rupture sociale, mais tu vas vite apprendre à le connaitre.
Si Sentinelle est terriblement trash et violent, il n'en est pas moins une critique féroce de la bien-pensance de notre monde superficiel et épidermique qui sur-réagit, s'indigne à la moindre contrariété, et oublie vite pour passer à autre chose. Et ironiquement, tu t'apercevras vite que toi aussi tu es comme ça. Tu te croyais au-dessus du lot ?
Le narrateur, est un paradoxe à lui tout seul : il est comme toi, il pense qu'il est différent des autres, mais on s'aperçoit qu'il est parfaitement « intégré » dans cette société moutonnière qu'il abhorre.
Sentinelle est un véritable uppercut, servi par une plume syncopée, séquencée, saccadée parfois. Il y a de l'obsessionnel, de l'abominable, de l'épouvante dans ce texte.
J'ai aimé.
Mais je ne sais pas si toi, tu aimeras.

J'ai dévoré ce livre avec une certaine avidité, je n'en suis pas encore à me lécher le bout des doigts, mais de suite, je préfère vous le dire : "Âme sensible, vous feriez mieux de passer votre chemin. Optez pour un Martine a oublié son cartable", ça sera mieux.
La couverture vous donne un indice, le quatrième (de couverture évidemment) vous laisse entrevoir l'idée générale du bouquin.
Cet ouvrage de David Coulon, c'est une putain de mixture, un savant mélange (fallait s'en douter un peu) de Kafka, de Tobe Hooper, de Herschell Gordon Lewis, mais aussi de Anthony Burgess (je vais vous laisser chercher un peu qui ils sont).
En gros c'est foutrement déjanté, mais quelque part tellement possible, tellement plausible. L'humain devient fou, déviant, lobotomisé, l'humain ne fait que ce qu'on lui dit de faire, ce que sa pseudo conscience lui ordonne... Toujours le nez plongé dans son smartphone sans même regarder ce qui se trame autour de lui.
Si vous, après réflexion, vous plongez dans cet oeuvre purement imaginaire, accrochez votre ceinture, ça envoie dès les premières pages, c'est violent, horrible, atroce, c'est insoutenable ! Alors.... c'est parti !
A retrouver aux éditions Magnus https://editionsmagnus.fr/

Fallait sortir un tel roman en France, après BIOTOPE qui avait déjà été une claque pour moi, ce Sentinelle n'est pas à mettre dans toutes les mains car c'est violent, cru et certaines scènes du livre sont gravées en mémoire comme la scène du bar et du centre commercial et la fin également . Pour moi c'est un sans faute de David Coulon . Bravo