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Citations sur Seule en sa demeure (168)

La terre fait ce qu'elle souhaite de nous et de ce que nous lui enfonçons dans le ventre [...].
(p. 23)
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Physiquement, elle ressemblait à ce que son instrument avait fait d'elle : de hanches, de taille et de bouche étroites, les cheveux tirés en arrière jusqu'à en allonger le front, la joue relevée, et deux grands yeux glacés, d'un gris de pierre et de métal. Quand elle parlait, sa voix surprenait ses interlocuteurs : très basse, pour une femme, presque masculine. Pourtant, aucune agressivité ne pointait : sa parole était nette et profonde. Sous cette poitrine assez plate un animal sauvage se réveillait quand elle parlait et le timbre si grave ajouter à sa légende une ligne supplémentaire.
(p. 99)
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Un cheval avança vers elle des naseaux brûlants (...). Elle sentait l'extrême douceur de son mufle.
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Aimée occuperait, sagement et éternellement, la place qu'il avait voulue pour elle. Elle porterait un jour son enfant, elle remplirait son ventre et fermerait son coeur au souvenir qu'elle abandonnait là. Peut-être que son cousin viendrait, dans un mois, dans dix ans, peut-être que sa mère lui demanderait, au clos Deville, de retrouver, une journée, l'étang et la vitrine du commandant, peut-être qu'elle aurait, dans l'année, un moment ailleurs qu'ici, ou elle apercevrait d'autres vies que la sienne, où Candre n'était pas, où il ne maîtrisait rien. Entre la salle de musique et le salon, il lui restait quelques minutes de solitude absolue, de silence et de prières, pour enfermer, une bonne fois pour toutes, Émeline dans son coeur
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La lettre était courte. L’écriture minutieuse et tremblante. Celle d’une bonne élève fatiguée par son devoir. Aimée devinait la maladie qui immobilisait le bras, elle imaginait cette jeune femme aux yeux mauves, dans ce décor à la fois sublime et cauchemardesque. Les premiers sanatoriums, ouverts une dizaine d’années plus tôt, faisaient parler d’eux : on envoyait les malades en montagne pour les habituer au paradis.
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En cette saison, les arbres se rapprochaient des hommes, leurs doigts attrapaient les cheveux froissaient les pantalons, les feuilles rousses dessinaient sous le ciel un deuxième toit pourpre, les ouvriers marchaient sous une mer de sang suspendue aux branches, l’air circulait à peine, prisonnier entre les troncs larges comme des cercueils. La terre suffoquait...
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Elle apprenait la flûte à de jeunes élève de première et deuxième année qui n'étaient pas nombreuses. Les petites de familles bourgeoises se succédaient, envoyées là par leurs parents pour qu'elles sachent divertir les invités, lors de soirées mondaines ou de repas familiaux. Les jeunes femmes capables de maîtriser un instrument, en général le piano ou la flûte, trouvaient plus facilement un mari. De bonnes élèves feraient de bonnes épouses et, la plupart du temps, une fois mariées, elles abandonneraient l’instrument, poussant à leur tour, leurs enfants à apprendre la musique, comme on apprend à multiplier des chiffres, à monter à cheval, à lire à haute voix des romans moraux.
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- Je ne saurais quoi dire des femmes, répondit calmement Candre. Ma mère est partie bien tôt et ma femme fut heureuse chez moi avant de tomber malade. Henria est dévouée. Les femmes sont meilleures en ce monde que le meilleurs des hommes.
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A Genève, les rues étaient larges, les manteaux longs et le soleil cuisait les façades. Ici, il lui semblait que les hommes se ratatinaient sous les branches, que les arbres effleuraient la maison comme des animaux sauvages flairent une proie. Le sentiment de liberté qu'elle avait ressenti sur la route s'estompa, et le désir profond, impérieux, de se soumettre à ce lieu la submergea.
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Le fils Marchère prenait son temps pour répondre, on eût dit que sa pensée faisait deux fois le tour de son crâne avant d'être mise en paroles. Sa voix, moins flouette que son corps, moins transparente que sa peau, étais assurée, d'une précision chirurgicale, quand il parlait on ne lui posait pas la même question une seconde fois.
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