AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 301 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Bérengère Cornut est écrivaine et correctrice dans la presse et l'édition. Suite à un voyage en Arizona à la rencontre du peuple Hopi, elle publie « Née contente à Oraibi » en 2016. Fruit d'un travail recherché et d'une documentation très réaliste et respectueuse sur la peuplade Hopi, le roman nous emporte dans un univers à part, hors du temps, hors de notre société.
Le style est de l'ordre du conte, l'héroïne est Tayatitaawa, une petite fille qui nait contente à Oraibi.
Pourquoi ce prénom ?
Car lorsque nourrisson, elle est présentée au soleil, elle rit alors que la plupart des autres enfants pleurent (celle qui salue le soleil en riant).
La fillette vit au sein d'une famille appartenant à un clan et va parcourir les chemins en quête de sa vie intérieure jusqu'à l'âge adulte.
Les valeurs du peuple Hopi sont loin des nôtres, orientées vers le respect de la nature, des animaux, des êtres et de leurs capacités maîtresses, vers la spiritualité, les dons naturels de chacun et l'entraide.
L'écriture est très agréable, fluide, l'histoire est contée et l'on est pris dans les aventures de cette contrée sauvage néanmoins organisée selon des rites, des coutumes bien particulières.
La présentation du livre est tout aussi enchanteresse que son contenu, les pages ont la texture du papier à dessin, la couverture celle d'un délicat carton illustré d'un dessin naïf qui invite à la rêverie et aux pays lointains.
Enfin, un recueil de photos en fin de récit nous ouvre vers la réalité d'un peuple qui sait sourire à la vie, qui n'hésite pas à danser, à se réunir pour célébrer des rites.
Cette lecture m'a transportée, m'a fait prendre conscience d'une autre dimension qui habite chacun de nous.
Commenter  J’apprécie          342
C'est parce qu'elle a ri aux éclats face au soleil levant lorsqu'elle lui fut présentée, vingt jours après sa naissance, qu'on l'a appelée Tayatitaawa. Celle-qui-salue-le-Soleil-en-riant est une indienne Hopi. Née à Oraibi il y a environ un siècle, elle appartient au joyeux clan du Papillon. Sur les plateaux arides de l'Arizona, le labeur est rude. Bien des efforts sont nécessaires pour cultiver les différentes variétés de maïs, base principale de l'alimentation. Les travaux agricoles qui rythment l'année sont précédés de longues périodes rituelles préparées au sein des kivas. le père de Tayatitaawa, originaire du clan de l'Ours est particulièrement chargé de l'une des cérémonies qui a lieu au coeur de l'hiver. Elle requiert calme et gravité et s'accorde à son caractère taiseux et austère. Bien qu'elle n'y ait pas été initiée et qu'elle n'en ait pas la responsabilité, Tayatitaawa, par respect et amour de son père, s'évertue elle-aussi, durant cette période à adopter une attitude calme et grave.
Vous l'aurez compris, avec Née contente à Oraibi, Bérangère Cournut nous propose de découvrir la culture et les croyances des Hopis. Elle le fait avec une écriture douce et respectueuse. Ce très beau texte dont on devine tout le travail de documentation sans que cela ne soit pesant n'oublie pas de ménager une histoire intime. Au sein du clan, avec ses rites et ses croyances, c'est bien l'histoire de Tayatitaawa que nous suivons. Une alternance réussie entre des thèmes universels et un itinéraire personnel, entre la communauté et l'individu qui fait de cet ouvrage, un texte talentueux.

Lien : https://leschroniquesdepetit..
Commenter  J’apprécie          150
Quel voyage au pays des Hopis. Encore une belle et intéressante lecture, vers la découverte d'un peuple. de la naissance jusqu'au seuil de son départ vers sa vie de femme, la jeune amérindienne nous fait vivre une belle aventure. On y apprend beaucoup, tant au sein de la famille, que les croyances, les coutumes. C'est assez surprenant par moments, tous ces voyages vers un pays dont normalement on n'y revient jamais. L'écriture est plaisante, un peu comme un conte, et la jeune fille est attachante.
Vraiment intéressant de s'immerger au sein de ce peuple. A la fin du livre, il y a plusieurs photos de ces gens dans leur vie quotidienne ou lors d'une danse rituelle. Elles datent un peu, et je suppose que l'auteure s'est appuyée sur ces archives pour positionner son histoire dans le temps. Je serais curieuse si à notre époque ce peuple pratique toujours les même coutumes et croyances.
L'animal a une grande place dans ces peuplades, puisque chaque clan porte le nom d'un animal, nous serons dans le clan des papillons, puis de l'ours gris et l'ours noir tout un programme !
Commenter  J’apprécie          130
Ce texte est merveilleux, il fait du bien dans ce monde qui perd son rapport à la nature humaine et sauvage. Nous découvrons le peuple hopi et ses traditions ancestrales aux côtés de Tayatitaawa. Mais nous découvrons aussi le paysage intérieur de cette enfant devenant jeune femme.
L'écriture a une grande force dans sa pureté, sa simplicité.

Tayatitaawa m'a touché au coeur.
Commenter  J’apprécie          100
J'espère me tromper mais j'ai comme la conviction que ce roman restera en première place de mes coups de coeur de l'année 2021✨
🔸
J'en profite pour exprimer mon immense gratitude à ces proches qui prennent des risques en m'offrant comme cadeau ce que j'aime le plus : des livres. La rencontre d'un lecteur avec un livre qui va le toucher au coeur est pour moi une des plus belles choses qui soit et j'aime infiniment provoquer ces rencontres ! Mais quand c'est à moi que ça arrive, j'en reste sans voix.
🔸
Je vais tout de même tenter de la retrouver pour vous raconter cet ouvrage :
J'avais entendu parler de l'autrice pour son roman « de Pierre et d'Os » (dans ma PAL mais que je n'ai toujours pas lu) mais pas de celui-ci paru en 2016.
🔸
Il raconte l'histoire de la jeune Tayatitaawa, que nous suivons dès sa naissance, au sein du peuple Hopi, Amérindiens d'Arizona. L'histoire de cette attachante gamine est rythmée par la magie, les croyances et les rituels de son peuple. Fonctionnant en harmonie avec la nature, les Hopis accordent une importance majeure aux saisonnalités et célèbrent chaque nouvelle lune et tous les esprits qui y sont associés. Moitié conte, moitié récit ethnologique, divertissant et parfois drôle, ce roman est une véritable évasion dans un monde qui n'a que peu en commun avec le nôtre.
Une gourmandise !
🔸
Lu intégralement à deux voix et à voix haute, ce récit s'est parfaitement encré dans une lecture d'hiver tel une légende racontée au coin du feu.
Commenter  J’apprécie          80
« Avant de découvrir les terres et la culture hopi, j'écrivais en quatre couleurs. le jour où j'ai plongé dans leur univers, j'en ai découvert quarante-huit supplémentaires. Beaucoup leur appartiennent, quelques-unes sont les miennes, que je ne connaissais pas ».
Bérangère Cournut a écrit ce mot en préface de son livre. Cela correspond à ce que j'ai ressenti en lisant les aventures de Tatatitaawa, « Celle-qui-salue-le-Soleil-en-riant ».
Pendant ma lecture, j'ai vécu dans son village hopi Oraibi, dans le clan des papillons, le clan maternel. Son père est issu du clan de l'Ours noir.
Tatatitaawa a un foutu caractère. Elle sait ce qu'elle veut, elle est intrépide, audacieuse, indépendante, curieuse. Elle est toujours avec son père, il la fascine et lui aime l'avoir près de lui, lui montrer les herbes, l'aguerrir, l'éduquer.
« de temps à autre, la journée, il m'emmenait marcher avec lui. J'étais alors la plus heureuse du monde, car mon père savait tout et l'avoir pour moi seule était un privilège. Il m'apprenait à suivre la trace des animaux et, pour peu qu'il soit disposé à parler, me décrivait leurs habitudes aussi bien que s'il avait été l'un des leurs. Il m'enseignait à n'en craindre aucun et ne jamais rien faire qui puisse les déranger. »
Quand son père meurt alors qu'elle est encore jeunette, c'est le grand désespoir. Depuis, elle le porte en elle, dans son corps. Elle vie quotidiennement son absence, elle s'isole. Il faudra qu'elle aille dans le « Quatrième monde » pour permettre à son père d'y refaire sa vie et à elle de vivre sans le poids de son père sur son âme. Une partie du livre qui m'a quasi envoûtée.
Un jour, l'intrépide décide de suivre son frère aîné, Mankwasti, celui-qui-sait-s'y-prendre-avec-les-filles, toujours absent. Mankwasti devient, après un rite initiatique, Mahukisi et sera affilié au clan du Serpent. Elle voit sa meilleure amie tomber amoureuse mais elle, ne veut pas se marier. Elle veut connaître le monde que son père a connu. Il est allé à l'étranger, c'est-à-dire, plus loin derrière les montagnes, se cogner à une autre civilisation, elle a cette curiosité.
Elle porte en elle un besoin, un respect des rites et une envie de modernité, de liberté. La suivre dans ses pérégrinations diurnes et nocturnes fut un grand plaisir.
Dans ce livre, Bérangère Cournut est à la fois ethnologue, poétesse, romantique, raconteuse d'histoires. Avec des mots simples, limpides, elle montre le chamanisme, la transe, celle de Tataitawa lorsqu'elle va chez l'homme du clan de l'ours noir qui va l'aider à trouver l'équilibre, laisser partir son père mort vers sa nouvelle vie., accepter l'absence.
Quelles belles descriptions d'un monde réel et onirique, intérieur et extérieur. Moi, lectrice, je voyage sur la crête qui sépare ces deux mondes, un voyage qui m'apaise.

Une lecture bénie des dieux hopis, un moment de grâce, d'immense plaisir. Et toujours la qualité des publications des éditions du Tripode. Ce livre est augmenté d'un cahier de photographies datant de 1900 qui montrent de superbes jeunes femmes.
Un coup de coeur. Un seul regret de taille : il faut que je rende le livre à la bibliothèque !

Lien : http://zazymut.over-blog.com..
Commenter  J’apprécie          80
Née contente à Oraibi est un beau roman initiatique au style soigné et à la thématique originale. On y marche dans les traces de Tayatitaawa, jeune amérindienne indépendante de la tribu hopi, de sa naissance au début de l'âge adulte. J'ai passé un excellent moment de lecture, poursuivi avec un autre conte dans la même veine et que je recommande à tous ceux qui ont apprécié Née contente à Oraibi, Enfant-pluie de Marc Graciano.
Commenter  J’apprécie          80
Lire Née contente à Oraibi c'est d'abord et avant tout un effectuer un plongeon en saut de l'Ange en plein coeur de la culture des Indiens Hopis d'Arizona, et découvrir, grâce à ce qui s'apparente tour à tour à un roman, un conte et un roman d'apprentissage, la culture, les rites, la cosmogonie, les traditions orales et les croyances de ce peuple pluricenentenaire.

Tayatitaawa, c'est son nom, c'est celle qui est née contente face au soleil en riant, tandis que les autres enfants pleurent de coutume lors de la cérémonie de naissance.
Ce récit, c'est d'abord et avant tout le sien, celui de son apprentissage au sein de cette communauté répartie en plusieurs clans, chacun possédant des capacités et des qualités complétant celles des autres, formant un tout solide grâce aux connaissances et aux rites ancestraux, au respect de la nature, des animaux, des esprits, du monde souterrain et des entités divines.

Ce développement que l'on suivra tout au long de l'ouvrage nous fera découvrir son chemin de vie exceptionnel, de petite fille à véritable femme, dans une quête de connaissance intérieure au travers de voyages spirituels brillamment retranscris par l'auteure.
Le livre nous transmet une quantité d'informations impressionnantes sur le mode de vie des Hopis, sur les capacités des hommes-médecine, sur les différents « Dieux » Indiens et la possibilité d'entrer en contact avec eux dans ce qu'ils appellent « le paysage » intérieur (scène inoubliable à ce propos).

Encore une fois le Tripode se démarque grâce à un texte d'une beauté rare et à la portée des thèmes qui y sont traités.

Ça m'a rappelé James Welch, en moins violent et plus poétique, car les «gentils Blancs » sont (quasiment) absents de ce livre.

A noter une dizaine de pages de photos à la fin de l'ouvrage qui donne un cachet supplémentaire à ce très bel ouvrage et à ce bel objet.
Commenter  J’apprécie          80
NÉE CONTENTE À ORAIBI : le titre à lui seul est solaire. Nous voilà partis dans la tribu des Hopi, peuple de la paix, un peuple amérindien d'Arizona. Nous allons suivre le destin de Tayatitaawa, celle qui salue le soleil en riant. Tout un programme!
Au sein de ce peuple le respect des traditions constitue la base de l'éducation. Les hommes vivent au plus près de la nature et des animaux : chaque clan porte le nom d'un animal. Un monde où les clans ne s'opposent pas mais sont au contraire solidaires.
Bérengère Cournut livre dans ce roman un texte très poétique dont la lecture se savoure, une éloge à la vie, dans une vie rude ou le réel côtoie parfois le spirituel. Mais où l'espoir, la volonté, l'acharnement, la quête de changement de soi et de liberté, le caractère intrépide de Tayatitaawa trace son sillon et lui permet de venir à bout de ses questionnements intérieurs. Ce roman m'a conquise tant par son style que par l'univers et le dépaysement dans lequel nous transporte Bérengère Cournut pour aborder des questions clés liées à l'appartenance, à la vie, à la liberté, à la mort. Sans parler des illustrations insérées à la fin du livre : elles s'harmonisent parfaitement avec l'imaginaire que le lecteur a pu créer au fil des mots. Merci à Bérengère Cournut pour cette lecture telle une parenthèse suspendue, et aux éditions le Tripode pour sélectionner toujours aussi bien vos auteurs, à la fois éclectiques et de qualité.
Lien : https://accrochelivres.wordp..
Commenter  J’apprécie          70
Pour commencer, je voudrais remercier les Éditions le Tripode de m'avoir envoyé ce merveilleux livre en service presse.

Tout à la fois conte, roman, récit initiatique, le livre de Bérengère Cournut, paru ce mois ci, nous plonge chez les Hopis, peuple amérindien d'Arizona, et dans leur cosmologie. Et plus précisément, sur les pas de Tayatitaawa, « celle-qui-salue-le-soleil-en-riant ».

Entre harmonie et spiritualité, la marche de cette jeune fille sur les traces de ces ancêtres, et de ceux de son père en particulier, la conduira à un voyage intérieur intense à la rencontre d'elle même. Une odyssée pleine de poésie, qui interroge la question du deuil et de la vie malgré tout. Une étrange descente aux enfers, où le « diable » est tout à la fois bienveillant et menaçant.

Sans jamais chuter dans la facilité exotique qui menace tout(e) écrivain(e) se frottant à ce type de sujet, Bérengère Cournut nous offre un texte qui flirte, parfois, avec l'étude ethnographique (on apprend quantité de choses sur les coutumes et l'organisation sociale complexe du peuple Hopi) mais ne renonce jamais à la sensibilité poétique et lumineuse de son écriture.

Tayatitaawa grandit, et nous grandissons avec elle, entre apprentissage et découverte du monde, de la nature et des haricots qui, oui, finissent par pousser.
Lien : https://bonnesfeuillesetmauv..
Commenter  J’apprécie          62




Lecteurs (642) Voir plus



Quiz Voir plus

Les indiens d'Amérique du Nord

Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, ce livre de Dee Brown retrace les étapes de la Conquête de l'Ouest et les massacres des indiens entre 1860 et 1890 :

Enterre mon corps Wounded Knee
Enterre mon cœur à Wounded Knee
Enterre mon âme à Wounded Knee
Enterre mon esprit à Wounded Knee
Enterre mon scalp à Wounded Knee

10 questions
190 lecteurs ont répondu
Thèmes : conquete de l'ouest , far-west , western , ute , navajos , Nez Percé (Indiens) , comanche , Apache (Indiens) , Cheyennes (Indiens) , Sioux (Indiens) , indiens d'amérique , littérature américaineCréer un quiz sur ce livre

{* *}