En quelques mots :
Un ouvrage terrifiant sur ce qu'une simple sortie scolaire pourrait devenir. Ame sensible passer votre chemin, l'effroi est décrit de façon magistrale par
Grégoire Courtois qui nous emmène en forêt juste pour le pire : le pire de l'homme mais surtout le pire de l'enfant. Glaçant jusqu'à l'écoeurement, les amateurs de sueurs froides, de récits d'halloween cauchemardesques vous ne pouvez ignorer ce roman.
En beaucoup plus de mots :
Avertissement : ce roman n'est pas à mettre entre toutes les mains - le printemps arrive et vos enfants vont partir en classe verte : NE LE LISEZ PAS tout de suite, attendez qu'ils soient de retour, vous avez toujours la larme à l'oeil quand votre rejeton ou rejetonne vous quitte : NE LE LISEZ PAS tout de suite, attendez qu'ils grandissent, vous êtes Xylophobe, Hylophobe ou Ylophobe : NE LE LISEZ PAS du tout, vous êtes Achluophobe ou Nyctophobe : NE LE LISEZ PAS du tout, vous êtes Hématophobe : NE LE LISEZ PAS du tout ; en revanche, vous adoriez quand vous étiez enfants, les contes qui font peur au coin du feu, vous chercher le parfait roman pour Halloween, vous êtes accro à l'adrénaline livresque où vos doigts s'engourdissent parce que vous serrez trop fort votre livre, votre gorge est sèche car vous déglutissez trop souvent en lisant trop de mots terrifiants, vous voulez arrêter de respirer et avoir à retrouver votre souffle : LISEZ LE.
Ce roman est monstrueux : tous les synonymes de peur ne seront pas suffisants pour décrire ce récit : crainte, effroi, épouvante, frayeur, terreur, anxiété appréhension, aversion, cauchemar, bref de l'horreur à l'état pur.
Le pouvoir de l'imagination, le besoin de se faire peur. Comme le présente Philippe Stephan, pédospychiatre, le désir de se faire peur, c'est d'abord quelque chose qui vient confirmer notre existence. C'est une émotion intense, qui vous traverse et qui vous fait ressentir fortement le fait d'exister, précisément au moment où vous imaginez un danger qui vous menace.
Grégoire Courtois a parfaitement décrit ce besoin de se faire peur qui va péricliter.
Ce roman parfaitement glaçant, je l'ai dit âme sensible s'abstenir, montre la violence primale, la noirceur de l'âme même du plus jeune âge et l'obscurité profonde la nature. On parle de l'innocence de l'enfance : ces chers petits bambins fragiles et délicats : et si ce n'était pas le cas. Est ce que nos caractères sont déterminés par notre éducation ou par nos gênes ou encore façonnés par les rencontres, les difficultés ou facilités rencontrées et ça depuis le plus jeune âge ?
Ainsi Enzo, Emma, Yasmine, Lucas, Océane, Louis, Nathan, Jade, Raphaël, Lilou, Hugo, Louis et Mathis, des prénoms rependus qui peut être n'importe lequel de vos enfants vont connaitre la peur, l'obscurité, la perte de repères pour enfin se perdre dans la folie : elle qui se nourrit de notre rapport avec le monde qui nous entoure( ici un lieu inconnu, absence de la famille,...) et de notre incapacité à exister dans le monde tel qu'il est ou tel qu'on se l'ait créé.
J'ai adoré la structure qu'à donné
Grégoire Courtois à son roman : oeuvre polyphonique lorsqu'un personnage pose une question, la réponse est donné par une autre alors qu'ils ne sont pas ensemble physiquement, comme si l'esprit de chaque individu avait créé un esprit supérieur omniscient. C'est la première fois que je lis un texte rédigé de cette manière est c'est très efficace. L'auteur décrit avec les mots justes des sentiments ambivalents, un univers étouffant où la violence est décuplée. Chose également rare, de nos jours, les phrases sont longues, très longues mais donnent du corps au texte et un rythme essoufflant comme les personnages qu'on imagine dans leur souffrance psychologique et physique.
J'avoue que je n'ai pas pu lire les quelques avant-dernières pages, le point culminant de la nature sauvage était trop forte pour que je puisse le supporter, mais une chose est sûre, une fois lu le livre reste inoubliable.
Puis, arrivée à la fin du roman, je me suis demandée, si je n'aurai pas préféré que l'ordre du roman soit inversé, que la fin soit le début et le début la fin, mener l'enquête, puis je me suis dit que cette façon d'écrire était justement tout l'intérêt de l'oeuvre, mais j'ai une pointe de regret de n'avoir pas un suite qui referait l'histoire vue par la balistique.
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