AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,8

sur 40 notes
5
3 avis
4
13 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Difficile de croire que ce texte date des années 70 tant il semble actuel dans ses propos…
132 ans après l'explosion de l'étoile Briareus Delta, la Terre reçoit l'onde de choc : les radiations sont si intenses que le climat est complètement perturbé, que des mutations mystérieuses apparaissent et que toute l'humanité devient d'un seul coup stérile.
Calvin, ancien prof d'anglais, est hanté par des visions de neige. Pourquoi ? Où mènent-elles ? Quand se passent-elles ?

Je me suis laissée embarquée par cette quête, par cette ambiance délétère et froide, par cette fin du monde qui est à la fois une condamnation et une libération. Une condamnation à mort pour les individus, mais aussi une libération pour celleux qui ne supportaient plus cette vie moderne insensée. Je ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire une conversation entre Calvin et Margaret, son élève :
« — […] L'école. Les bonnes notes. L'université. Un diplôme. Un travail quelconque. le mariage, je suppose. Des enfants. La vieillesse. La mort.
— Ah ! La vie, quoi ?
— C'est ça, la vie ?
— Pour ceux qui ont de la chance, oui.
— Vous êtes sincère ?
— Je l'ignore. Sans doute. Ça me paraît sensé.
— Pour moi ça n'a aucun sens.
— Il y a une autre solution ?
— Je ne l'ai pas encore trouvée.
— Mais à part la vieillesse et la mort, rien ne vous oblige à faire tout ce que vous venez de dire. Personne ne vous y force.
— Tout le monde m'y force, répliqua-t-elle. En admettant simplement qu'il est normal, naturel de le faire. En rendant la chose si facile. Vous ne voyez pas ?
— Si vous entendez par-là que vous voulez échapper à vous-même, sans vous suicider, je ne pense pas que ce soit possible.
— Je veux être moi-même, voilà tout. »
Je me suis tellement reconnue dans cette jeune lycéenne qui sent sa vie lui échapper et les options disparaître. Qui n'a pas confiance dans sa vie d'adulte, qui ne voit l'avenir que d'un oeil désabusé. Ce passage m'a énormément fait penser à Donnie Darko : un film bouleversant dans lequel un lycéen lui aussi désabusé, trop intelligent pour ses proches, dénonce les limites de l'american way of life. Un film fantastique dans lequel le surnaturel touche à la science, mais aussi à la fatalité... Un peu comme le Crépuscule de Briareus.

Quoiqu'il en soit, j'ai été ravie de découvrir un roman de SF onirique et mystérieux, à la frontière du fantastique, qui laisse la part belle à une forme d'ésotérisme et réfute la froideur de la science pure.
Calvin est un narrateur touchant, loin d'un cliché machiste qu'on pourrait attendre d'un roman qui date d'une cinquantaine d'années (cf. Tau Zéro...). Sa relation aux femmes est pleine de douceur et d'empathie, raisonnable, chaleureuse. Au cours de l'histoire, il fait preuve d'une grande sensibilité : c'est cela qui fait de lui quelqu'un d'exceptionnel. C'est, en quelque sorte, un héros masculin doté de caractéristiques traditionnellement associées à la féminité, et c'est ce qui me l'a rendu sympathique.

Mais même si j'ai suivi avec un certain intérêt cette histoire post-apocalyptique, je ne m'y suis pas complètement plongée. Quelques longueurs m'ont refroidie, j'étais parfois confuse avec la chronologie : plusieurs timelines s'imbriquent et les personnages secondaires m'ont peu marquée.
J'ai aussi refermé ce livre avec une certaine frustration : toutes les réponses ne nous sont pas données (on ne saura jamais pourquoi la mutation entraîne une certaine frénésie sexuelle), et il nous faut accepter ce qu'on sait (qui est parfois déroutant), mais également ce qu'on ne sait pas.
Une bonne découverte, mais pas impérissable.
Commenter  J’apprécie          20
Auteur au succès discret par delà l'Angleterre, Richard Cowper voit son travail récemment réédité chez Argylle offrant ainsi, nous l'espérons, un spectre d'auditeur plus large à son travail somme toute unique.

Unique, car Cowper développe ,au travers de son récit post-apocalyptique, une histoire de fin du monde pleine d'émotions et intimiste, où le rôle d'une humanité devenue stérile est remis en cause sur le plan mondial. Des dérives sectaires émergent, des tentatives de sauver le genre humain échouent, mais que reste-il alors, quand tout paraît au bord du gouffre ? Si l'histoire reste entièrement cloisonné sur le point de vue du professeur Calvin, on sent l'envie de l'auteur d'explorer des thématiques alors très en vogue dans les années 70, tel que le transfert de conscience et l'apparition d'entités supérieures existant sur un plan différent du nôtre.

La lecture de ce genre d'oeuvre donne une impression complexe à déchiffrer, car si le style de l'auteur est poétique et agréable, il n'en demeure pas moins difficilement à la portée de tout le monde, tant il explore une approche humaine et spirituelle de la SF.

Commenter  J’apprécie          20
Le Crépuscule de Briareus est un roman de science-fiction postapocalyptique écrit par Richard Cowper et tout récemment réédité par les éditions Argyll.
L'auteur met en scène, à travers le manuscrit inachevé de Calvin Johnson, un personnage écrivain, une Terre en proie à un changement climatique intense et une espèce humaine frappée par la stérilité à cause des radiations émises par l'explosion de l'étoile Briareus Delta. le parcours de Cal montre comment la société se reconfigure, pour le meilleur comme pour le pire, puisque les autorités tuent de manière systématique les individus Zêtas, des êtres humains dotés de pouvoirs psychiques, qui s'avèrent pourtant la clé de la survie de l'espèce humaine.
J'ai beaucoup aimé ce roman, et si vous vous intéressez au genre postapocalyptique, aux pouvoirs psychiques et aux personnages écrivains, je vous le recommande !
Chronique complète et détaillée sur le blog.
Lien : https://leschroniquesduchron..
Commenter  J’apprécie          20
Ce n'est pas un roman post-apocalyptique dans l'action, mais dans la réflexion et la poésie que je vous conseille vivement !
Lien : http://unpapillondanslalune...
Commenter  J’apprécie          20
John Middleton Murray JR. écrivait ses romans de Science-Fiction sous pseudonyme. Démarrant sa carrière dans les années 50, il a d'abord écrit sous le nom de Colin Murry ( Colin en référence au surnom que lui donnait sa grand-mère), quatre romans, ne faisant pas partie de la littérature de genre. Ce n'est qu'à partir de 1967 et son roman « Les cavernes du sommeil » qu'il optera pour le nom de Richard Cowper et entrera ainsi dans le domaine qui nous intéresse ici, la science-fiction.

En France l‘auteur eut une première fois sa chance grâce au travail de la maison d'édition Denoël qui publia entre 1976 et 1985 cinq de ses romans (dont “Le crépuscule de Briareus”, ainsi que la trilogie de “L'oiseau blanc de la fraternité”) ainsi que trois recueils de nouvelles. En parallèle, d'autres maisons tentèrent leur chance ( Presse de la cité, Lattès et Opta), sans pour autant réussir à inscrire l'auteur dans le panthéon des incontournables de la science-fiction.

Ainsi, Richard Cowper était tombé dans l'oublie, jusqu'à l'arrivée de la maison Argyll. le Crépuscule de Briareus, bénéficie dans cette présente édition d'une révision prestigieuse de la traduction original ( Claude Saunier) par Pierre-Paul Durastanti, ainsi qu'une postface passionnante de Christopher Priest et une interview de l'auteur tout aussi intéressante.

Le crépuscule de Briareus, c'est l'histoire d'une supernovae, à 132 années-lumière, qui va bouleverser la vie sur Terre lorsque l'onde de choc va frapper notre planète. Outre les conséquences climatiques, un effet secondaire, et inattendu, va frapper l'espèce humaine. L'humain est devenu stérile, et nos sociétés s'écroulent suite à cette découverte. Entre dérive autoritaire, fatalisme et quête de sens, les conséquences sont tout autant désastreuse que l'air glaciaire provoqué par la mort de l'étoile Briareus. C'est dans ce contexte que nous découvrons et suivons, Margaret et Calvin, qui tentent de survivre dans une Angleterre dévastée. Un périple qui va les mener chez Elizabeth, une jeune femme née peu après les conséquences de la supernovae.

Comment décrire une société en déroute, c'est le pari ici mené avec intelligence par Richard Cowper, en déconstruisant ce qui fait de nos civilisations des civilisations, l'auteur recentre la catastrophe et ses conséquences à une échelle plus humaine, voir intime. Ici nous vivons la catastrophe et ses conséquences sur nos sociétés et notre environnement à échelle humaine.

Dans un style plutôt direct, privilégiant les moments de tensions et les dialogues pour rythmer son histoire, Richard Cowper parvient à plonger son lecteur dans un univers d'une vraisemblance glaçante, et ce, malgré quelques passages ou propos qui font grincer des dents en 2021. le roman est le produit de son époque, et au-delà d'une science-fiction totalement réussie, avec notre regard d'aujourd'hui, forcément ce qui n'allait pas à l'époque nous saute aux yeux aujourd'hui.

Malgré ces défauts qui attestent d'une période autre, le crépuscule de Briareus est un excellent roman de Science-Fiction, témoin d'une littérature de genre anglaise, des années 60/70 qui fut trop souvent reléguée au second plan par l'imposante abondance d'outre antlatique. Il est intéressant, amusant et intriguant même, de redécouvrir cet auteur aujourd'hui, d'un côté pour l'originalité de l'histoire, mais aussi pour son style, moderne et efficace qui n'a rien à envier aux auteurs actuels.

Enfin, saluons l'audace de la toute jeune maison d'édition Argyll, qui ose se lancer dans la redécouverte d'un auteur qui était tombé dans l'oubli en Hexagone. Ainsi avec la publication de ce titre puis de l'intégrale de « L'oiseau blanc de la fraternité », Argyll ose l'aventure et prend un grand risque en se lançant avec un titre de SF/New age d'un auteur anglais oublié chez nous.

Le crépuscule de Briareus est une belle redécouverte et espérons-le un pari gagnant pour Argyll, en tout cas nous leur souhaitons.
Lien : https://www.undernierlivre.n..
Commenter  J’apprécie          10
J'avais très hâte de découvrir ce texte autant pour l'attrait de l'ancienneté que pour celui de la nouveauté de la maison d'édition qui le réédite.
Et si le texte est singulier et accuse parfois le poids des années, force est de constater que ce choix audacieux pour une première publication paie ; les quelques aspects volontiers "vintage" sont très largement compensés par des fulgurances de modernités qui expliquent largement la confiance placée dans le texte par ses éditeurs.
Un excellent texte dans un écrin à sa hauteur. Ça promet pour la suite.
Lien : https://syndromequickson.com..
Commenter  J’apprécie          10
Beau voyage que ce récit ! La plume de Richard Cowper, habilement traduite par Claude Saunier et Pierre-Paul Durastanti, nous transporte dans l'Angleterre des années 80/90 avec conviction pour y suivre les aventures d'une humanité bouleversée par l'explosion d'une supernova située à 132 années-lumières de la Terre.

Bien qu'atypique, la narration m'a beaucoup plu et je dirais même qu'elle donne à ce roman une touche unique, même si certains passages m'ont fait penser à Ravage dans la forme utilisée.

Une très sympathique lecture dans l'ensemble, d'un roman ancien qui reste toutefois très actuel par les thèmes abordés et la façon dont ils sont traités.
Commenter  J’apprécie          00
C'est à un périple initiatique sur fond apocalyptique que nous convie Richard Cowper : en 1983, les radiations engendrées par l'explosion de l'étoile Briareus, devenue supernova, atteignent la Terre. D'impressionnants bouleversements climatiques s'ensuivent et les États font le gros dos, jusqu'à la découverte de la véritable catastrophe, beaucoup plus insidieuse et dévastatrice : l'humanité est devenue stérile. Parallèlement, on découvre chez certains individus, dénommés "Zêtas", de nouvelles capacités mentales, peut-être un don de vision. D'abord considérés avec incrédulité, les Zêtas cristallisent bientôt les espoirs de gouvernements en déroute : ne porteraient-ils pas en eux une dernière chance contre le déclin qui s'annonce ? L'Homme étant ce qu'il est, l'espoir ne tarde pas à dériver vers bien autre chose...
"Le crépuscule de Briareus" est une SF intimiste, où l'on partage les états d'âmes et interrogations de Calvin, l'un de ces supposés "Zêtas", au long de son périple semé de visions oniriques et des panoramas enneigés d'une Angleterre soumise à un nouvel âge glaciaire. C'est aussi l'un de ces livres qui font réfléchir, posant des questions sur ce que c'est que l'Homme, sur le destin, la conscience collective... Questions auxquelles je suis sensible, même si je le suis un peu moins au mysticisme qui pare la fin du roman.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (159) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4899 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}