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EAN : 9782207302590
256 pages
Denoël (05/09/1978)
3.79/5   7 notes
Résumé :
À l'abbaye de Hautaire, en Provence, se succèdent depuis le Moyen-Âge des moines qui ont le don de lire dans l'avenir. Connaissant à l'avance le destin de l'humanité pour les cinquantes annés suivantes, ils sont les « gardiens » du monde. Leur devoir est de donner l'alarme quand un danger se présente. Toujours, juste avant leur mort, un successeur vient les relayer. Et, en effet, le jour où le dernier gardien en date fête ses quatre-vingts ans, une jeune fille son... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je viens de relire ce splendide recueil de nouvelles, et je suis ravi de l'occasion qui m'est donnée de mettre un peu en avant un auteur de l'imaginaire beaucoup trop méconnu.

Richard Cowper est le pseudonyme de John Middleton Murry Jr, ce qui, j'imagine, n'éclaire pas votre lanterne. Cet Anglais n'a pas écrit beaucoup – les quelques romans et recueils de nouvelles ont été publiés en France chez Denoël, collection Présence du Futur, et n'ont pas été réédités par Folio qui a repris le fond de PdF, shame ! On ne peut donc plus le trouver que d'occasion (argh !).

Les récits de Cowper sont à la lisière de la fantasy et de la science-fiction. Ils mettent toujours en scène des personnages emprunts de zénitude, qui ne maîtrisent pas les évènements mais en absorbent le choc avec grâce et poésie. Poésie, imagination : les maîtres mots de son oeuvre. J'en frémis encore.

« Les Gardiens » contient quatre nouvelles, certaines très bonnes, d'autres excellentes. Il date de 1976.
La nouvelle éponyme nous fait découvrir le secret d'un monastère de Provence que l'on se passe d'initié en initié : la connaissance de l'avenir. Mais un jour l'initié en titre ne voit plus rien, et voilà que la situation internationale se tend. Une fin de l'humanité sous les bombes bien dans le ton de l'époque, magnifique et terrible.
« La plage du paradis » tourne autour d'une mort suspecte et d'un tableau qui emploie une technologie moderne pour en accroître l'impression de réalité. Étonnant.
« le manuscrit Hertford » constitue une suite des mésaventures du héros de « La machine à explorer le temps » de H.G. Wells. On est un peu dans le même esprit que « le grand livre » de Connie Willis, mais Cowper ira au bout de la tragédie ici.

Mais le principal intérêt du recueil demeure dans « le chant aux portes de l'aurore ». Cette nouvelle utilise l'idée de l'histoire cyclique – un peu dans l'esprit de « Un cantique pour Leibowitz » de Walter M. Miller. Notre civilisation a été anéantie par le Feu (une guerre nucléaire j'imagine) puis l'Inondation (réchauffement climatique, déjà en 1976). Mille ans plus tard, on retrouve une Angleterre médiévale très semblable à notre Moyen-Age. L'Église y règne en maîtresse, mais de nouveaux miracles et des prophéties parlant de l'Oiseau Blanc font leur apparition. Et l'on assiste au prêche particulier, à base de musique, et à la Passion de l'un des premiers prophètes, le jeune Tom.

Cette nouvelle eut tant de succès que Richard Cowper enchaina avec la trilogie de Corlay, ou de « l'Oiseau Blanc de la Fraternité ». Je ne résisterai pas longtemps à l'appel de la relecture de ce cycle qui m'avait profondément touché.
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Ce livre est un recueil de quatre nouvelles :
Les gardiens
– La plage du paradis
– le chant aux portes de l'aurore
– le manuscrit Hertford

Il est rare que je lise des nouvelles mais là, mise à part la première « Les gardiens », présentée en quatrième de couverture, qui m'a laissé sur ma faim, j'ai apprécié les autres.
Dans « La plage au paradis », il est question d'anamorphose. En effet, Zéphyr s'interroge sur son mari Hugo qui revient bronzé et y trouve du sable dans le lit depuis que celui-ci a fait l'acquisition d'un tableau représentant une plage. A la fin, le lecteur ne peut que s'interroger sur ce qui est réel ou pas et nous fait comprendre que chacun d'entre nous à une perception différente devant un tel art.
Dans la troisième nouvelle « le chant aux portes de l'aurore », qui est ma préférée, nous suivons deux voyageurs : un vieil homme conteur et un jeune garçon qui joue merveilleusement bien du pipeau. Il y a aussi entre eux des discussions sur la légende de l'Oiseau blanc. Cette nouvelle est écrite comme un conte et est touchante.
Dans la dernière nouvelle « le manuscrit d'Hertfort », que j'ai beaucoup aimé aussi, Francis a reçu en héritage de sa grande tante un registre et c'est celui-ci qui nous est conté. C'est en fait l'histoire du docteur Robert Pensley et son voyage dans le temps où il se retrouve par erreur en Angleterre en 1665 durant la période de la grande peste.
Ce recueil de nouvelles est une belle découverte d'un auteur que je ne connaissais pas du tout. Elles sont toutes bien écrites et différentes les unes des autres. Il y a vraiment que la première que j'ai moyennement aimé mais, je pense que je m'attendais aussi à mieux vu que c'est celle-ci qui nous est présenté en quatrième de couverture.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Spindrift trouva une petite branche sèche et se mit à gratter la pierre là où se trouvait l'inscription. Mais quand il eut nettoyé les dates 1910-1937, il se rendit compte qu'il n'avait plus aucun désir de continuer. A quoi bon après tout? c'était l'aspect surprenant de la vieillesse: plus rien ne semblait urgent ni important. Les angles s'émoussaient, le blanc et le noir se mêlaient en un gris apaisant et l'attention s'égarait constamment à la recherche de stupides petites bribes de souvenirs, se perdait parmi les haies fleuries du passé.
("Les Gardiens")
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Bien longtemps auparavant, il lui avait été accordé une vision qui eût fait vibrer une corde sensible dans l'imagination de plus d'un ingénieur du XIXème siècle. Il avait rêvé de L’Église militante comme d'une vaste et complexe machine où chaque rouage fonctionnait à la perfection pour la plus grande gloire de Dieu. Les pièces de la machine étant des hommes faillibles, la peur restait un lubrifiant essentiel et personne ne savait mieux que l’Évêque noir où et quand user de la burette.
("Le chant aux portes de l'aurore")
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Au cours de ses vingt-deux années d'existence, Judy avait accumulé plus d'expériences extraordinaires que bien des femmes trois fois plus âgées qu'elle, mais aucune ne l'avait préparée à cela. Se trouver seule avec un octogénaire cinglé qui semblait décidé à la fourrer dans un cercueil de pierre enterré quelque part dans les murs d'un monastère médiéval! Pour ce qu'elle en savait, une fois qu'il l'aurait mise là-dedans, il pouvait tout aussi bien tourner la clé et la laisser pourrir dans ce trou.
("Les Gardiens")
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- Je voulais vous demander ce qu'est une anamorphose, M. Kestkoff.
- Oh! c'est bien simple, répondit Igor d'un ton dégagé. Le mot lui-même dérive du grec. Cela veut dire "changer la forme de". Les peintres de la Renaissance découvrirent qu'en copiant fidèlement les images qu'ils voyaient dans un miroir déformant, ils pouvaient, pour ainsi dire, coder un tableau. Et ce qu'ils mettaient dans leur tableau ne pouvait être décodé qu'en le plaçant devant un miroir semblable à celui dans lequel ils avaient vu les images originales.
- Oh! comme ce tableau de Holbein à la National Gallery? Vous savez bien, celui où l'on voit deux hommes et le luth.
- "Les Ambassadeurs", madame, dit Igor, visiblement impressionné.
("La Plage du Paradis")
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Comme dans toutes les bonnes histoires, il y avait de l'amour et des aventures dans ses contes, des épreuves, des coïncidences à couper le souffle et de sanglants carnages. Et bien entendu, une fin heureuse. Son héros, le jeune prince Amulet, ayant découvert que son noble père le roi de Danemark avait été assassiné par le méchant frère qui avait usurpé son trône, avait décidé de venger le crime. La description que fit Pierre du duel épique entre l'oncle et le neveu, armés d'épées dont la lame était faite de rayons de lumière mortelle, tint bouche bée et fascinés Norris et toute sa famille.
("Le chant aux portes de l'aurore")
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