Le centre rouge de la cible grandit, puis disparut au-dessous d’eux quand l’hélicoptère apponta. Alors que Norman essayait maladroitement de dégrafer sa ceinture de sécurité, un marin en uniforme s’approcha en courant et ouvrit la porte. — Docteur Johnson ? Norman Johnson ? — C’est moi. — Vous avez des bagages, sir ? — Juste ça. Norman se pencha en arrière pour prendre son sac de voyage, dont l’officier s’empara.
Une autre porte encore, une autre coursive, puis une salle basse de plafond encombrée de moniteurs vidéo. Une demi-douzaine de techniciens étaient assis dans la pénombre devant les écrans couleurs. Norman s’arrêta pour regarder .
Connaissez-vous le capitaine, sir ? — Non, pourquoi ? — Je me posais la question, c’est tout. Il est impatient de vous voir. Il a appelé les techniciens des communications toutes les heures pour savoir quand vous arriveriez. — Non, répondit Norman, je ne l’ai jamais rencontré. — Un type très bien. — J’en suis sûr. L’officier lança un regard par-dessus son épaule. — Vous savez ce qu’on dit du capitaine ? — Non, que dit-on ? — On dit qu’il mord plus qu’il n’aboie.
Voyez-vous, expliqua Norman, on m’appelle habituellement sur les lieux des accidents où il y a des survivants. C’est la raison pour laquelle on inclut un psychologue dans l’équipe, pour traiter les traumas aigus des passagers survivants, ou parfois des parents de ces passagers. Leurs sentiments, leurs peurs, leurs cauchemars récurrents.
En fait, ça explique beaucoup de choses. Si un vaisseau spatial militaire s’est abattu dans l’océan, ça explique pourquoi je n’en ai pas entendu parler à la radio, pourquoi les faits ont été tenus secrets, pourquoi on m’a amené ici de cette façon… Quand s’est-il abattu ? Barnes hésita une fraction de seconde avant de répondre. — Autant que nous pouvons en juger, ce vaisseau spatial s’est abattu là il y a trois cents ans