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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
_ L'Auteur et son oeuvre : (selon la préface de Patrick Gayger.
" Riches de niveaux de lectures et interpretations multiples, les romans de John Crowley peuvent désorienter par leurs approches obliques et des imersions dans des espaces paralleles, imbriqués ou intersticiels."
... Bon... .

Belles illustrations noir et blanc _dessins ou photomontages ? _ de Sonia Chaghatzbanian _ dont je n'ai retrouvé aucune biographie ou site, sur la toile.... Dommage. (Si vous détenez des informations, je suis preneur) .

Lecteur qui abordez ce Roman , abandonnez tout espoir de facilité littéraire ou intellectuelle. Car vous abordez un Roman épique, dense, difficile à lire d'une traite, m' ayant obligé a de fréquents retours en arrière.

    Une corneille raconte ses contacts avec la nature, les hommes, à travers l'histoire de l'humanité, sa propre vie, multiple,  ainsi qu'au travers de son groupe,et des générations successives.
Sa perception du monde l'environnant ainsi que ses raisonnements et intuitions constituent la trame de cette histoire des relations hommes-corvidés.
   Est -ce la même ? Les réminiscences en font un être immortel, passeur entre la vie et la mort des hommes . Craint, car necrophage à l'égard  d'êtres négligés, méprisé voir honni, donc chassé des cadavres humains avant leur enterrement, et paradoxalement invité lors de cérémonies funéraires de personnalités de ce même groupe .
Les Croyances, les enchaînements de mythes : _ des origines , antiques, grecs , médiévaux , amerindiens _ concernant l'acces au monde d'après _ se succèdent, et sont constitutifs de la trame du récit .
Car les récits  épiques de sa propre aventure, ses expériences , déformés et magnifiés par les transmissions orales successives, fonction des cultures et civilisations fréquentées , se transforment en mythes .
La quête de l'immortalité nous entraine dans des mondes souterrains ,ou devant des portes fermees.
       Ce monde est il accessible de notre vivant ? sans passage mortuaire obligé ? Une discussion, récurrente s'engage. J'avoue ne pas avoir bien saisi le sens de ce questionnement interprété par un corvidé.
Ce Roman est divisé en quatre livres.
Livre 1 : Monde au début de l'humanité :animiste et mythologique.
Livre 2 : perception moyenâgeuse : religieuse et découverte du monde : les fleuves se transforment en ocean, la terre devient ronde pour notre corneille... qui garde confusement la mémoire des acquis de ses ancêtres. L'accompagnement de l'humain vers le monde souterrain rappelle Dante-Alighieri et les tableaux du très chrétien Jérôme Bosch.
La traversée de l'océan lui permet d'acceder au "pays du Futur " rendu possible grace à l'aide technique des sternes migrateurs passés maitre en navigation  et gestion des courants aeriens. .
Livre 3 : elle épouse un castor et sa perception (du nouveau monde) évolue en conséquence : fusionnant avec les recits mythiques des amérindiens. Apparait une tortue Pythie.... aux propos obscurs  ...
Le premier débarquement et contact entre natifs et visiteurs est relaté, pouvoyeur de nouvelles espèces végétales , animales... et de mort généralisée .... Et les âmes accompagnaient les survivants dans leurs migrations.... Premiere des grandes hécatombes rencontrées par notre corneille.
Le livre 4 nous ramène à notre civilisation tres expensive, et l'auteur, transcripteur des propos de Dar Duchene, prend la main.
      "Avec les humains, on n'est jamais sûr de rien. On ne sait jamais jusqu'où ils peuvent aller ni quand ils vont s'arrêter."
    Et les amours de Dar Duchesne restent toujours un temps de poésie rejouissant !
      Existe-t-il un royaume des corneilles apres leur mort ? : Évidemment :  où aurait il pu aller lorsqu'il ne séjournait pas parmi les vivants ? Il pouvait donc s'y rendre et en revenir de son vivant !
Animisme et spiritisme convergent, la corneille sert de passeur et découvre la notion de compassion en devenant pour un temps "berger des âmes".
Rappelons que dans la religion catholique, entre Paradis et Enfer siège le Purgatoire, domaine des âmes en souffrance, déshérence , en attente d'un Jugement definitif. Fantômes et morts non reconnus, non sanctifiés errent en l'attente de bénédiction des vivants, parents ou alliés.
Tous les mythes ou légendes, évoqués dans ce roman, y font référence.
La grande tolérance interespeces et raciales, est aussi évoquée.
Coyote et Corneille revendiquent la creation de l'humanité.
"Tu as créé les humains, dit Dar Duchesne, et maintenant ils te chassent.
C'est comme ça commenta le Coyote.
Moi, dit Dar Duchesne, j'ai été marié une fois à un Castor.
Pas possible ?
Ce qu'ont aussi dit les humains."

Pour ce grandiose et magnifique roman fleuve, : 5/5.
... Mais les propos ne sont pas toujours facile à comprendre.
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Ce qui s'apparenterait à un roman d'aventure et de voyage à travers les yeux d'une Corneille, est en réalité un roman philosophique mêlant étrangeté morbide et humour.

Comme vous l'avez compris, le protagoniste est une Corneille, Dar du Chêne de l'herbe (Dar Duchesne). Mais loin d'être anthropomorphique, Dar Duchesne ne comprendra jamais le comportement des humains. C'est en observant ces derniers que l'oiseau apprendra à communiquer avec eux.

L'Oiseau de mort. Cet oiseau nécrophage qui se nourrit des cadavres deviendra aux yeux de l'Homme le symbole de la mortalité. Tandis que pour Dar Duchesne, cette association restera pour elle un mystère : « Pour ces animaux-là, il était difficile de comprendre ce que faisaient les Humains. Les Humains leur paraissaient aimer la mort : ils chérissaient les cadavres de leurs semblables et s'évertuaient à en augmenter le nombre, pour les traiter en bien ou en mal. » Tout au long de sa vie, Dar Duchesne les contemplera se massacrer, sacraliser les cadavres des alliés ou au contraire de proposer la pitance des ennemis morts aux Corneilles. Ils s'accrochent à cette Corneille capable de communiquer et espèrent d'elle l'éternité…

Il m'a été difficile de le commencer (deux tentatives) et certains passages m'ont semblé longs. Mais enfin lancée, je l'ai trouvé magistral ! Certains moments m'ont fait rire et d'autres m'ont énormément captivé. J'ai ressenti de l'effroi, j'ai ressenti de l'Amour, j'ai ressenti de la compassion, du chagrin et de l'amusement. Peu de romans parviendront à me transmettre autant de sentiments. Ma bibliothécaire crie au chef-d'oeuvre. Il faut d'abord que je me remette de cette immersion pour approuver ou pas. Car tandis qu'il a été difficile d'y rentrer, il est maintenant difficile d'en sortir.
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On va pas s'mentir, tenter d'expliquer Kra serait gauche et à des lieues de lui rendre grâce. Alors disons simplement que Dar Duchesne est la Corneille la plus vieille du monde, qu'elle accompagne l'Humain depuis les Temps du Feu, qu'elle n'est pas responsable des histoires qu'on raconte sur elle et qui viennent nourrir les vieilles légendes de l'Homme entendues de par le monde.

Disons également que Dar Duchesne crée des ponts entre les différentes langues ; animales, humaines, divines.

Ce livre est cinglé, fourni, dense. Niveau Alan Moore pour ma part, la sagesse et l'érudition en tout cas. Il va falloir accepter plusieurs perceptions et réalités possibles si l'aventure vous tente.

John Crowley est un génie, c'est dit.
Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Est-ce que j'aurai réellement les mots pour décrire l'expérience que fut cette lecture ? Je n'en suis pas certaine. J'espère avoir au moins les mots pour vous convaincre de lui donner une chance, vous aussi…

Le résumé en dit peu, et c'est effectivement, concrètement, tout ce qu'il y a à en dire : un corbeau raconte ses nombreuses vies, alors que l'humanité se déroule devant ses yeux… Non pas des yeux de personnage, de narrateur, mais bien des yeux de corbeau : la plupart du temps, il ne comprend pas vraiment les humains et leurs sociétés, leurs croyances, leurs concepts. Il n'est qu'un corbeau, pragmatique, curieux, et très, très âgé.

Par cette approche profondément déconcertante, tel une bourrasque de plumes et de cris, le récit aborde tant de choses ! On y parle de la vie, de la mort, de la religion et de la spiritualité, de l'évolution, du monde réel et de l'au-delà, d'un monde peut-être entre les deux. On y parle de voyage, d'identité, de famille, d'amitié et d'amour, de relations jamais vraiment définies. On y parle des humains, des corbeaux, d'autres animaux, des sociétés, des communautés. On y parle du temps, aussi, un peu, et de bien d'autres choses encore…

C'est un récit dont on suit le fil sans jamais vraiment savoir où il nous mène, mais sans pour autant pouvoir le lâcher. Par des mondes réels et imaginaires, présents et passés, il m'a emportée, fascinée, presque hypnotisée. Au travers des yeux de Dar Duchesne, le monde paraît si vaste et si étrange, et pourtant d'une simplicité singulière ! Pour finir, le roman se termine presque comme un soupir : celui qui relâche la lente tornade des nombreuses vies de Dar Duchesne, le poids de tant de choses vécues, celui qui ramène, tout doucement et un peu à contrecoeur, à la vie réelle…
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Description


Comment décrire Kra que je termine à l'instant ? J'ai l'impression que ma lecture est plutôt indescriptible et que rien de ce que je dirais ne pourrait rendre justice à la plume de l'auteur. En essayant de faire simple, nous suivon ici Dar Duchesne, corneille de son état. Elle est la première corneille à avoir un nom, elle traverse le temps et les âges en côtoyant et en assurant la passerelle entre le monde des corneilles, le Kra et le monde des humains, l'Ymr. Toute une réflexion est menée sur la vie, la mort, l'humanité, la relation des hommes entre eux, avec les animaux, la Terre.. C'est 500 pages de réflexions, de poésie de questions existentielles le tout vu par une Corneille.


Mon avis

Cette lecture au style indescriptible était un régal et pourtant elle n'a pas été facile. Je me suis perdue entre le réel et l'imaginaire. le début était pour ma part un peu laborieux mais c'était de mon fait, j'essayé trop de me situer dans le temps et l'espace. J'ai fini par me laissé porter par le récit de Dar Duchesne et c'est là que j'ai vraiment apprécié le roman avant d'aborder ce livre il faut accepter que l'histoire est racontée par une corneille, de son poit de vue de corneille. Je me suis alors prêtée au jeu et j'ai vraiment adoré cet ouvrage d'une poésie absolue et merveilleusement écrit. Une lecture aux frontières des styles littéraires que je recommanderai les yeux fermé sans toutefois pouvoir réellement expliquer ce qui m'a autant plu.

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Venez écouter l'histoire des nombreuses vies de la corneille Dar Duchesne. Retrouvez en Kra, un récit multiforme avec différents niveaux de lecture, d'une richesse et d'une finesse époustouflante. Soyez touché par la précision de la plume de l'auteur à retranscrire la sensibilité d'une corneille en langage humain et à évoquer le sujet de la mort tant dans sa banalité quotidienne que dans sa conception philosophique. Mais il parle avant tout des histoires qui traversent le temps. Pensez corneille, vivez corneille, mourez corneille et renaissez grandi par cette lecture.
Lien : https://dragongalactique.com..
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Le terme OLNI (Objet Littéraire Non Identifié) pourrait avoir été inventé pour Kra, tant c'est une lecture déroutante mais incroyablement marquante.
Kra, c'est l'histoire d'un témoignage. Un témoignage de la vie et de la mort, de l'évolution des espèces, des croyances et des mythes, du passé et de l'avenir. C'est aussi le témoignage d'une existence partagée entre deux espèces qui s'observent, se comprennent parfois et parfois refusent de le faire, qui apprennent l'une de l'autre mais restent toujours pleines de suprises et de mystère.
Une lecture intrigante, fascinante, qui ne parlera peut-être pas à tout le monde, mais qui emportera ceux qui y sont sensibles dans un voyage vertigineux, empreint de philosophie et de spiritualité.
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Les amitiés babéliotes (est-ce le bon suffixe ?) ont ce pouvoir remarquable de vous emporter vers un horizon littéraire que vous sentez totalement étranger. Sans le billet passionnant de JustAWorld, il est fort probable que je ne me serais pas aventurée dans l'univers de John Crowley, ni n'aurais envisagé la lecture de son dernier roman Kra qui s'est révélé fascinant pour son souffle mystique et ses strates narratives fécondes.

Entre conte épique et fantasy historique, tout est colossal : le thème, la construction, l'ampleur de la narration, chaque page tournée laisse le sentiment de visiter un édifice à l'architecture époustouflante. Un peu à la manière de William H. Gass, Crowley affectionne les fictions amples et complexes dont l'ambition est de considérer la condition humaine jusqu'aux interrogations métaphysiques.

Ici, l'auteur américain imagine une corneille devenue immortelle traverser les différents âges de l'humanité, des commencements à nos sociétés contemporaines malades de leur opulence où tente de survivre une humanité à bout de souffle.
On pourrait penser que cette longévité irradie avec le temps, qu'elle dote notre animal de pouvoirs extraordinaires. Mais l'auteur lui a réservé un destin plus propice à la réflexion cette immortalité permettant avant tout à cette corneille d'approfondir son rapport au monde et celui des autres, les humains. Ce groupe mystérieux qu'elle observe, guette et accompagne dans la vie comme dans la mort, que ce soit dans le cadre des rites chamaniques des sociétés primitives aux cadavres dont elle se repaît laissés sur les champs de guerre.

John Crowley déroule ainsi le récit à hauteur de corneille, toujours à la périphérie de la conscience, dans l'interstice entre l'intuition et l'oubli pour ne pas prêter à cet animal des attributs humains. On progresse à coup de réminiscences vagues, la perception se trouble parfois dans ce monde où réalité, mythes et croyances se télescopent et entrent en résonances les uns avec autres. Mais cette complexité ne nuit en rien à la fluidité du récit.
C'est l'émerveillement qui l'emporte parce que non seulement l'auteur nous offre une perspective originale de l'histoire de la civilisation humaine mais aussi les aventures de cette corneille deviennent le support d'une réflexion et d'une rêverie intensément poétiques.
Kra fut une lecture passionnante, vertigineuse, je dirai même un moment de grâce bien difficile à retranscrire dans ces lignes. Et John Crowley est assurément un écrivain remarquable, il compte parmi ceux capables à travers une vision hallucinée de donner à l'expérience du monde un sens.
Roman inoubliable.

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Avec mélancolie et érudition, John Crowley nous fait cadeau d'un roman riche, qui oscille entre revisite de quelques mythologies de l'humanité et méditation sur la mort, l'immortalité et l'activité centrale de ce roman : raconter, le tout articulé autour de l'histoire bien particulière d'une Corneille : Dar Duchesne... Je ne peux que recommander la lecture de ce riche et complexe pavé, toutefois avec une réserve : si on peut sans problème apprécier l'histoire et le style d'écriture élégamment traduit par par Patrick Couton, la dimension intellectuelle de l'histoire qui réfléchit sur elle même, de la méditation sur la mort, etc., est certainement passionnante, mais demande une bonne concentration. John Crowley conjugue tout un ensemble de thématiques autour de sa figure de Dar Duchesne et nous conforte - sans pour autant nous consoler - face à l'imminence de la mort, qu'elle soit la nôtre, celle des autres, ou celle, plus métaphorique, du monde qu'on a connu. Dans le même temps, il en profite pour revisiter tout un pan de notre histoire - réelle ou mythique - traversé par Dar Duchesne qui s'imposera, peut-être, comme un nouveau héros, perché sur les épaules des plus anciens...
Lien : https://lemondedurevelecteur..
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Passé, présent, futur, "Dar Duchesne", corneille immortelle mais tout de même mortelle, va nous conter par le biais du narrateur, tous ses voyages et toutes ses découvertes, ce qu'il se souvient et ce dont il ne se souvient pas, toutes ses vies et toutes ses morts, ses rencontres, le passage du "Kra" à "L'Ymr", son passage de la vie sur Terre à l'ailleurs, d'avant l'humain, jusqu'à notre futur proche.


"KRA" est un ovni littéraire, singulier, puissant, fort de réflexion, beau et noir à la fois, onirique à souhait, un vrai conte universel.


La plume de John Crowley (ainsi que la traduction de Patrick Couton), est exigeante et en même temps raffinée, attirante, elle aimante le lecteur malgré de longs passages de contemplation et de philosophie, on prend son temps, mais on y revient tous les jours avec cette obsession "d'écouter" "Dar Duchesne", oui j'ai bien dis écouter car cette lecture donne cette sensation.


Les amoureux d'imaginaire, de contes, d'onirisme et de beauté doivent absolument lire ce roman qui deviendra très certainement culte si le lecteur est au rendez-vous, mais qui de toute façon sera pour ma part une référence.


Je regrette une toute petite chose, le titre en lettres dorées s'efface au passage répété des doigts, je m'en suis aperçu trop tard, j'ai donc abîmé mon livre qui a pourtant une si belle couverture signée Sonia Chaghatzbanian.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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