Ce que j'aime particulièrement chez Kitty Crowther, en dehors de ses magnifiques illustrations aux crayons de couleurs, c'est sa faculté à aborder de manière simple et honnête avec les enfants des sujets qui sont habituellement tabous.
Ici, Kitty Crowther met en image la Mort, représentée avec sa faux et sa cape noire mais dont le visage rappelle les masques africains qui ornent la cheminée du Pays des Morts. Petite Mort est plutôt timide et bonne mais personne ne s'en rend compte. Elle effectue sa besogne dans la tristesse, accompagnant les mourants sur le dernier chemin.
Tout cela va cependant changer lorsque Petite Mort va se rendre au chevet d'Elsewise, une petite fille malade qui l'accueille avec le sourire.
Vous ne me croirez peut-être pas, mais je vous assure que j'ai pleuré à la fin de ma lecture. Peut-être parce que j'ai vu en Elsewise ma cousine décédée il y a seulement quelques mois d'une leucémie. Mais pas seulement.
C'est aussi parce que cet album, universel, parle très honnêtement des émotions que l'on peut ressentir face à la mort, que ce soit la peur de mourir soi-même, ou le vide ressenti à la perte d'un être cher.
Kitty Crowther ne cache rien et je suppose que plus d'un aura sursauté à la vue de ce monsieur déjà âgé, dont le visage plein d'effroi communique vivement sa peur de mourir au lecteur. Oui c'est un album très triste, très noir. Mais la mort est tout cela. La Mort peut également être délivrance et espoir et l'album en parle aussi fort bien (d'ailleurs l'illustratrice utilise sa palette de manière intelligente, avec des touches de couleur en accompagnement du noir/blanc/gris que l'on s'attend à trouver).
Un album coup de coeur qui, loin de vouloir trouver une explication à la mort, tente surtout de l'apprivoiser en mettant des mots et des images sur les émotions que ne peut manquer de ressentir le lecteur, indépendamment de son âge.
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Ce petit livre, aux illustration sensibles et sobres, nous raconte sur un ton empreint de tendresse l'histoire de la Mort, approchée ici au fil de son dur labeur. La pauvre ne voit en effet que la tristesse et le regret sur le visage de ceux qu'elle emmène, jusqu'au jour où elle rencontre Elsewise, qui s'exclame contre toute attente: « Enfin vous êtes là! » de fait, la fillette ne voit pas la mort comme les autres enfants de son âge, trop désireuse qu'elle est d'en finir avec sa maladie. C'est ainsi qu'Elsewise devient un ange pour ne pas être séparée de son amie. D'un sujet pour le moins délicat, l'auteur tire une histoire superbe à lire au chevet des plus petits.
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La mort est un sujet souvent difficile à aborder avec les enfants. Dans cet album, elle apparaît sous les traits d'une jeune fille un peu dépitée par le regard que les gens portent sur elle. Jusqu'à ce qu'elle rencontre une personne pour qui la mort est une délivrance.
Kitty Crowther évoque avec sobriété et efficacité différentes perceptions de ce phénomène qui nous touche tous un jour ou l'autre. Je regrette qu'elle n'ai pas développé un peu plus son propos qui est pertinent. Néanmoins, j'ai beaucoup aimé son approche originale et toute en finesse, que ce soit dans l'histoire comme dans les dessins.
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