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Citations sur Le rebouteux des montagnes (8)

Extrait du "rebouteux des montagnes" de Daniel Crozes
Tout avait commencé à Saint-Laurent-de-Muret alors qu’il n’avait pas encore vingt ans et qu’il était cantalès d’hiver. Des habitants de la bourgade puis de la commune, constatant qu’il avait le « biaïs » pour remettre sur pied facilement les animaux, l’avaient convaincu qu’il pourrait procéder de la même manière sur les hommes et avec sûrement la même réussite. Il avait de la puissance, de la patience, de l’habileté, de la douceur, qualités requises pour un rebouteux. Saint-Laurent-de-Muret ne comptait aucun médecin. Les blessés et les malades n’avaient pas d’autre choix que de prévenir le médecin de Nasbinals, localité distante de dix-huit kilomètres, alors que son confrère de Marvejols qui était plus proche puisqu’une douzaine de kilomètres seulement séparaient Saint-Laurent-de-Muret et la sous-préfecture lozérienne. Les deux praticiens acceptaient rarement de s’y déplacer avec leur voiture à cheval, surtout entre la Toussaint et Pâques. Encerclés de sommets dépassant une altitude de 1200 et parfois même 1300 mètres, le chef-lieu et ses fermes ressentaient l’isolement pendant la période hivernale. Ils étaient bloqués par des tempêtes et des congères pendant des semaines. Les hommes se blessaient parfois dans les étables en s’occupant de leurs animaux, ou dans les granges en s’affairant autour des meules de fourrage, souffrant alors d’une simple entorse, d’une foulure, d’une luxation ou d’une fracture. Les accidents étaient ensuite nombreux dès que les éleveurs s’activaient à l’extérieur pour le domptage des bœufs, l’abattage des arbres qui étaient débités en billots pour le chauffage ou la réparation des murettes de clôture en pierres sèches dans les Devèzes et les champs. Pierrounet n’avait pas l’habitude de refuser un service. Malgré son manque d’expérience, il avait considéré que « rhabiller » une femme, un homme, un enfant ou un vieillard n’était peut-être pas au-dessus de ses forces. Sans promettre de résultats probants pour qu’il n’y ait pas d’amère déception, il s’y était essayé et il avait souvent réussi. Il n’avait jamais prétendu être médecin ou chirurgien ni les remplacer.
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Les burons accueillaient le personnel qui s'occupait des troupeaux et fabriquait le fromage de Laguiole-Aubrac, l'une des richesses de l'Aubrac avec les boeufs dressés et les bourrets de l'année. On les distinguait en bordure d'un chemin, dans une combe abritée. Leurs toitures de lauses, disposées en écailles de poisson et ruisselantes après les averses de la veille, scintillaient sous les rayons du soleil qui s'élevait peu à peu de l'horizon.
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On ne transigeait pas avec l'honneur, sur l'Aubrac.
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Un orage avait éclaté la veille, dans l'après-midi, entraînant aussitôt une dégringolade des températures sur ce plateau de l'Aubrac dont l'altitude s'étageait entre 1 000 et 1 400 mètres. Le ciel s'était dégagé dans la soirée lorsque les derniers nuages couleur d'encre s'étaient éloignés en direction de la Margeride.
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Les taureaux, les vaches, les génisses et les veaux de l'année qui broutaient l'herbe depuis le printemps n'étaient que de minuscules têtes d'épingle au coeur de ces hauts plateaux, battus par le vent même en été, où les herbages occupaient tout l'espace.
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Les cloches de l'église romane sonnaient six heures. Les coqs s'égosillaient devant les poulaillers ou au milieu des basses-cours et les chiens de garde qui tiraient sur leurs chaînes leur répondaient à leur manière, bruyamment et parfois même furieusement, alors que des chevaux hennissaient dans les écuries du bourg et que des vaches meuglaient dans les proches prairies. Nasbinals s'éveillait.
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Les pâturages d'altitude s'étendaient à perte de vue jusqu'à l'horizon, couronnés de forêts ou de roches grises ou parfois même d'un arbre esseulé, sillonnés de murets de pierre qui délimitaient les propriétés et de chemins -- les drailles -- qu'empruntaient les troupeaux.
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L'aurore pointait à peine. Des étoiles scintillaient dans le ciel qu'un croissant de lune éclairait d'une lumière bien pâle, disparaissant à intervalles réguliers sous des nuages blancs qui couraient sous l'effet du vent.
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