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4,09

sur 1482 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'ai surkiffé grave de la boule cette BD à l'aune de la détestation éprouvée en découvrant une 4e de couv' qui balance l'entièreté du récit plutôt que d'en livrer les quelques bribes susceptibles de déclencher l'achat plaisir croquant gourmand !
Toi qui t'apprêtes à tenter l'expérience Mauvais Genre , de survoler l'ultime feuillet tu t'abstiendras .
Par mesure de rétorsion , retrait immédiat à la note finale de 0.000000000057 étoiles histoire de marquer le coup , faut pas déconner non plus !

Adapté librement de la Garçonne et l'Assassin ( Virgili / Voldman – Mai 2011 ) , Mauvais Genre , basé sur des faits réels , touche du doigt , l'auriculaire plus précisément , la perfection .

Le récit s'ouvre sur un procès .
Dans le box , Louise Landy .
Son seul tort , avoir aimé Paul Grappe à la folie .

C'est un bal tout ce qu'il y a de plus classique qui scellera définitivement le destin de ces deux tourtereaux qui n'en finissaient pas de se tourner autour . Un amour de courte durée contrarié par le service militaire puis survient la première guerre mondiale . 14-18 , la guerre totale . le froid , la faim , la peur et les potes décimés un à un , s'en est trop pour Paul qui se fait déserteur . Recueilli et caché par sa douce , désormais couturière , dans une chambre exigüe avec vue plongeante sur un mur aussi triste qu'un discours de …....... , chacun y accolera son orateur préféré , Paul tourne en rond , en losange et en parallélépipède rectangle puis finit par devenir chèvre . Clairement , cette situation lui prend le chou . N' y tenant plus , il use d'un subterfuge génialement risqué afin d'échapper à la maréchaussée toujours à ses trousses et s'octroyer enfin la possibilité de découvrir un Paris des années folles bouillonnant et décomplexé .

Magistral !
Graphisme , récit , dialogues , tout est d'un niveau stratosphérique .
Les thèmes abordés et les réflexions induites abondent .
De l'âge d'or de ce couple à sa déchéance , que d'épreuves traversées , que de bonheurs éprouvés , que de souffrances endurées .
Le graphisme est majoritairement sombre et s'affranchit de tout cadre . Les cases sont vivantes , déstructurées et d'une élégance folle .
Visages sublimés . Corps sensuels en perpétuel mouvement accentuant une urgence de vie que l'on prophétise déjà fugace . Emancipation totale des moeurs enfin assumés et conduisant aux pires excès , aux actes définitifs .
Tout est bon , rien à jeter – excepté cette satanée 4e de couv' - , plaisir maximal , digne d'un plaquage viril mais correct de Sebastien Chabal .
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C'est au cours d'une soirée dansante que Louise et Paul sont tombés sous le charme l'un de l'autre. Un petit tour de valse, une promenade en barque.. rien de plus pour convaincre les jeunes amoureux qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Mais, aussitôt après le mariage, Paul est appelé sous les drapeaux. La guerre éclate et nommé caporal, il n'aura d'autres choix que de servir son pays. Dans les tranchées, c'est l'horreur et il essaie tant bien que mal de remonter le moral de ses troupes. Après avoir vu un compagnon de fortune se faire tirer dessus et mourir sous ses yeux, il décide de se couper le doigt et se retrouve ainsi à l'infirmerie pendant plusieurs mois. Mais son colonel exige de lui qu'il retourne au front. Ne se sentant aucunement l'âme d'un héros, il se fait déserteur et retourne auprès de Louise. Malheureusement, n'ayant que très peu de moyens, ils sont logés dans un petit hôtel minable. Très vite, Paul tourne en rond, s'ennuie toute la journée, se met à boire et les horreurs de la guerre refont alors surface. Lui vient alors une idée de génie pour pouvoir sortir de cette chambre: se transformer en femme. Et c'est avec l'aide de Louise qu'une toute autre vie va s'offrir à eux...

Inspiré de faits réels et d'après «La garçonne et l'assassin», ce superbe album raconte les dix années que Paul a vécues en devenant Suzanne afin de retrouver un semblant de liberté. D'abord aidé par Louise, Paul prendra de l'assurance, se fera son propre personnage pour finalement se confondre avec Suzanne. Traitant de sujets aussi délicats que la quête de soi, de sa propre identité, de la violence conjugale, de la complexité des sentiments amoureux, de l'horreur de la guerre et ses traumatismes, Chloé Cruchaudet nous transporte dans ce Paris des années folles et nous offre un récit incroyable, passionnant et bouleversant de ce couple hors norme. Avec une mise en page aérienne, des pages sombres de toute beauté, un rouge chatoyant, des tons gris expressifs, un dessin gracieux et un trait fin et juste, on savoure chaque page et l'on suit avec passion l'histoire et la décadence de Suzanne.

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Déserteur pendant la grande guerre, et pour se cacher, Paul devient Suzanne, avec la complicité de sa femme, Louise. le graphisme est simple, en noir et blanc avec quelques taches de rouge, rouge à lèvre, manteau… sensible, tout en subtilité, comme le scénario, qui ne tombe jamais complètement dans le voyeurisme, ou le sordide, toujours sur le fil du rasoir, jamais tout blanc ou tout noir, à chaque fois que l'histoire semble basculer d'un côté ou de l'autre, c'est pour ce retourner aussitôt dans la planche suivante, du coup, on s'attache à ces personnages, pourtant plein de faiblesses et de contradictions, parfois sublimes, parfois détestables. le point fort de cette bande dessinée, c'est justement de ne pas tomber dans le manichéisme ou le moralisateur, c'est justement de montrer l'imperfection, la beauté et la laideur à la fois, c'est de raconter une histoire avec sensibilité, sans parti pris, elle ne nous demande pas d'avoir de l'empathie ou du dégoût pour ce couple, cette histoire joue non pas de ses personnages, mais des sentiments du lecteur face à cette histoire, c'est là que c'est fort, on n'en ressort pas indemne.
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A partir d'un étonnant fait divers, un album troublant d'une grande sensibilité…
C'est la tragique histoire d'amour entre Paul et Louise, parfaitement résumée sur la couverture de cet album magnifique. Dans un premier temps, Paul, qui refuse de servir de chair à canon dans les tranchées durant la première guerre mondiale devient déserteur et se déguise en femme pour sortir de sa clandestinité, aidé par son épouse Louise… Louise aide Paul à se transformer en femme, étrange jeu érotique, Paul prend goût à sa nouvelle vie. Les situations deviennent graveleuses, glauques, le couple mène une vie libertine mais Louise veut retrouver son homme, elle veut lui ôter son soutien-gorge… le couple se retrouve dans une impasse, le drame n'est pas loin.
Le trait élégant de Chloé Cruchaudet restitue l'atmosphère assez étouffante dans laquelle le couple évolue, en marge de la société, dans la Paris des années folles. Les dessins souvent crus ou cruels, traduisent en noir et blanc avec un peu de rouge, cette histoire passionnelle, sombre et sanglante.
Une belle incitation à la réflexion sur le couple et l'identité sexuelle, on attend avec impatience une adaptation cinématographique...
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Louise et Paul sont jeunes et beaux. Ils se rencontrent au bal. Ils se plaisent, ils s'aiment, ils se marient.
Seulement voilà, la guerre est là, 1914, la première et terrible première guerre mondiale avec ses tranchées et ses obus qui pètent de partout.
Paul est mobilisé.
Elle ne durera pas longtemps, pour sûr disent les poilus.
Elle dure plus que prévu et quand son copain meurt dans ses bras, Paul refuse de se sacrifier et il déserte.
Les déserteurs sont passibles de la peine de mort.
Pour rester avec Louise et pour passer inaperçu il se travestit, il devient Suzanne.
Il le restera 10 ans, le temps que les déserteurs soient amnistiés.

Certes la couverture n'est pas trop engageante mais elle annonce la couleur. : Un personnage carré, masculin attachant un soutien gorge.
Voici une Bd étonnante et détonante, tout y est bon. Les dessins sont formidables de poésie; le noir et le blanc y sont pour quelque chose, d'ailleurs, par-ci, par là, la dessinatrice met une touche de couleur sur une robe, une jupe, un foulard, un chapeau, ce qui illumine, un peu plus, le récit, les vignettes. Les personnages sont croqués de haute façon et l'enchaînement des gestes et des situations est un régal. Les scènes de guerre sont à faire peur!
Les dialogues sont à la hauteur du dessin et l'accompagne bien ou inversement.
Que dire de plus sinon que je me suis régalé en lisant cet album d'une traite.
Inspiré d'une histoire vraie d'après "La garçonne et l'assassin" de Virgili & Voldman.
Une lecture que je recommande.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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"Quand, il me prend dans ses bras, ça me fait quelque chose"...

Louise et Paul sont mariés, mais Paul est un déserteur, traumatisé par la grande guerre. Confronté à la boue des tranchées, la faim et les rats, il a vu la mort de son copain, le sang et les cadavres.

Alors, Louise le cache et ils survivent, avec une petite paye de couturière. Pour acheter une bouteille de pinard, Paul se travestit. Et, grâce à sa femme, qui lui apprend à s'habiller, à se comporter comme une dame, il peut enfin sortir sans risque. Il va découvrir le plaisir de se promener, découvrir la vie, après l'horreur de la guerre, et... le bois de Boulogne.

Paul qui bat Louise (c'est son homme! Comment les femmes pouvaient supporter cela?)...Et va entraîner sa femme, à travers des aventures perverses et tarifées.

Paul deviendra même célèbre, dans ces années folles. C'est l'amnistie, tous les déserteurs sont amnistiés, Paul est libre !

Mais, Louise va-t-elle accepter longtemps d'être battue, que son homme soit un travesti, un coureur de jupons et un proxénète ?

" La grande guerre? La plus monumentale ânerie que le monde ait jamais faite". Maréchal Lyautey.
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Un superbe livre, des couleurs sombres, une petite tranche noire qui se profile avant de l'ouvrir et une plongée dans le noir après quelques pages tournées. Un ongle peint en rouge qui reste au fond de la rétine comme la lueur d'une lanterne chinoise, celle qui porte chance et nourrit les espoirs. C'est ce que pensait Paul sans doute… un peu d'espoir avec neuf doigts vernis, une touche de rouge sur les lèvres et un crêpe de chine.
Quand on a vu la mort ou quand on l'a donnée, que reste-t-il de la personne ? Un genre de personne ? Un genre, tout court. Et pourtant tout le monde pose les mains sur le ventre de la femme enceinte « une fille ou un garçon ? » Louise pour toute réponse, jettera sa gaufre, s'en retournera et… « Fait chier ! »
Ça fait mal quand l'amour part en vrille, quand les blessures de guerre s'ancrent dans les têtes jusqu'à les faire exploser. Finalement, un obus ou une balle... on est déjà mort par le simple fait d'avoir un jour mis un pied dans une tranchée.
Très belle bande dessinée, j'ai été hypnotisée dès les premières pages. le choix des couleurs est parfait, s'allie à merveille avec le texte et les dessins.
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Tout commence par Louise, énervée de subir les caprices de Paul, déserteur de la première guerre mondiale et obligé de rester confiné dans une minuscule chambre de bonne. Vas-y toi-même, te chercher des clopes (ou un truc du genre) lui lance-t'elle. Il décide alors de se vêtir en femme et Louis, amusée, l'aide à se maquiller. de fil en aiguille, elle lui apprend les gestes, la mode, et lui trouve un travail. Paul y prend goût, et commence une nouvelle vie, sa vie de femme.
Ce qui est intéressant ici, c'est la transformation complète de Paul, pas seulement physiquement mais aussi psychologiquement et surtout moralement: les dessins nous accompagnent magnifiquement dans ce tragique processus qui fait tout le sel du livre.
En toile de fond, l'amour, la guerre ses gueules cassées et ses traumatismes, le genre, les bas-fonds du sexe.
Un beau roman graphique d'une belle qualité qui mérite bien ses prix.
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BD. Cadeau de noël de notre fille Chloé et de son homme Flo.
Louise et Paul se marient, mais la première guerre mondiale envoie Paul au front. Il voit son camarade tué devant lui, la tête arrachée par un obus. Pour ne pas subir le même sort, il se coupe le doigt et est rapatrié à l'hôpital. Sentant sa guérison proche et une nouvelle convocation militaire, il s'échappe et se cache à l'hôtel avec Louise. Puis, pour ne pas être reconnu et repartir à la guerre, il se déguise en femme. Mais c'est le mauvais genre ( gender) pour Louis.
.
Les pervers narcissiques fascinent tout le monde ou presque.
Pas ceux qui les identifient. Cependant, bien que ce soit un drame, cette histoire est magnifiquement racontée et dessinée par Chloé Cruchaudet. Graphiquement, on voit la transformation physique de Paul, un peu garçon manqué d'abord, puis femme fatale. Il travaille d'abord sur une machine à coudre, puis...au bois de Boulogne.
Les hauts et les bas du couple sont violents ; Louise espère toujours que ça ira mieux, mais; comme tous les PN, Paul/Suzanne l'insulte et la frappe....
.
Une histoire vraie ( je n'ai pas vérifié), palpitante jusqu'au bout ; on est comme les enfants d'Henri Salvador :
Si tu m'donnes pas ton ranch, en moins d'deux
Je vais t'couper en deux
Puis il l'empoigna
- Et alors ?
Ben, il la ficela
- Et alors ?
Il la mit sous la scie
- Et alors ? Et alors ?
Eh, eh, Zorro est arrivé
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Wahou !
Voilà pour sûr une bande dessinée qui mérite chaque éloge qui en a été faite.

Tout d'abord du point de vue graphique, les dessins au fusain tout en délicatesse avec le petit détail rouge sur quelques planches : la couleur de l'ardeur des passion et du glamour. Ce petit détail qui marque la frontière très poreuse entre le masculin et le féminin, la sérénité et la folie ou la perversité, le quotidien et le désir de profiter de chaque instant quitte à s'en brûler les ailes.
Mais ce sont aussi les scènes très sombres, glauques, voire même crues du front. Ou encore les scènes très sensuelles entre Paul et Louise.

Le graphisme sert donc à merveille l'histoire de Paul Grappe, un type ordinaire qui aimait la vie, les bals, les femmes, et Louise surtout. Louise, celle qu'il épouse avant la guerre et qui, d'abord pendant sa permission puis pendant les 10ans qui suivront l'Armistice l'aidera, par amour, à se travestir en Suzanne afin qu'il puisse mener un semblant de vie "normale". Et elle continue, malgré les premiers coups, les crises de folie et les sorties "au bois". Jusqu'au jour où tout bascule...

Cette histoire inspirée de faits réels, est bien sûr totalement étonnante et montre les difficultés de perception des grands mots que l'on ressort volontiers lorsqu'on parle de la Première Guerre mondiale : l'honneur, la fidélité à la patrie, le soldat "héroïque" et archétype de la virilité. Bien sûr, cela implique ceux qui ne rentrent pas ou plus dans les cases : les déserteurs et les gueules cassées. Ah les glorieuses images de victoire...
Une histoire qui m'a particulièrement touchée du fait qu'une partie de ma famille a été elle aussi marquée à vif par cette guerre.

Un bel hommage à ceux qui l'on vécue, qui en sont revenus amputés d'eux-mêmes.
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