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Fil conducteur et même personnage à part entière de l'une des 3 nouvelles constitutives de ce livre des jours, le poète Whitman en est la clé de lecture.
Si comme moi vous n'avez pas lu « feuilles d'herbes », vous vous sentirez peut être un peu déstabilisé face à l'étrangeté des intrigues développées, la singularité des personnages.

Fin du 19ème , New York
Suite au décès tragique à l'usine de son frère Simon, broyé par une machine, Lucas 13 ans va reprendre ce même poste de travail à la chaîne. Il devient ainsi le soutien de la famille face à une mère anéantie par le chagrin et un père inapte au travail après des années passées à la tannerie.
Fabuleuse description de cet univers métallique de feu et d'acier, sans pitié, qui impose sa cadence, ne laisse aucun répit dans ces gestes répétés des centaines fois, chaque jour. La moindre inattention et c'est l'accident.
Le tableau est sombre certes mais c'est sans compter sur l'esprit Whitman qui transcende ce misérabilisme, cette aliénation, cet indéfectible lien entre la vie et la mort, pour élever Lucas, au prix de sa vie , vers une « indicible beauté ».

La deuxième nouvelle se situe au lendemain du 11 septembre : des enfants s'approchent d'individus les enlacent et …se font exploser. Cat, jeune femme flic, ayant étudié la psychologie à l'université, est contactée par l'un de ces terroristes en herbe (trop facile) qui cite… Whitman !

Enfin la plus longue et la plus étrange nous transporte dans un futur lointain. Cette fois-ci nous allons suivre la rencontre improbable d'une extra-terrestre discrète mais terriblement efficace et de Simon, un androide dans lequel son créateur a inséré un circuit intégré de poésie afin de lui permettre de mieux « évaluer les conséquences de ces actes ».

Etonnant roman donc, qui suscite la réflexion sur les questions de progrès techniques , la place du vivant, dans un monde en profonde mutation et nous laisse en définitive en pleine interrogation.

Un bol de porcelaine blanche, au bord orné d'une guirlande de motifs bleu pâle…


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Je ne connaissais pas du tout cet auteur et j'ai lu ce livre un peu par hasard, un heureux hasard finalement car je l'ai beaucoup aimé !

Je lis plutôt rarement de la science-fiction, mais là, j'ai vraiment été entraîné dans l'histoire de ces trois personnages dont le destin est lié et qui se croisent à 3 époques différentes (au 19ème siècle, au 21ème et dans le futur lointain).

On s'accroche aux personnages, qui n'ont à chaque pas des vies faciles, on vibre avec eux à travers les époques, c'est bien écrit (il y a parfois quelques longueurs mais ça ne perd pas le lecteur pour autant).

J'ai juste trouvé dommage qu'il n'y ait pas un dernier chapitre qui expliquerait comment il se retrouve de vies en vies mais ça ne gâte pas pour autant l'histoire.
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Cunningham sait écrire, certainement : il a des compétences stylistiques, sait représenter des personnages crédibles et peut composer avec eux des histoires intéressantes, souvent avec des références littéraires (cf. The Hours et Virginia Woolf). Il le montre également dans ce livre composé de trois parties. le premier a une orientation dickensienne assez explicite, le second s'inscrit dans la lignée des meilleurs thrillers psychologiques et le troisième avec le matériel le plus fascinant du monde de la science-fiction dystopique. Cunningham établit également quelques liens entre les trois histoires, même si elles se déroulent sur trois périodes : des liens idiots comme un bol qui apparaît soudainement dans chacune des histoires (je ne comprends pas pourquoi), des liens intrigants comme les noms des personnages retournants (Simon, Luc, Catherine), etc. Au début du livre, Cunningham a inclus une citation de Walt Whitman, la personnification de l'individualisme américain exubérant, qui laisse entendre que l'homme lutte toujours avec les mêmes sentiments, indépendamment des temps. Est-ce le thème fédérateur ? À propos, Whitman revient constamment dans les histoires, presque toujours sous forme de citations, le transformant en gadget. Cunningham voulait-il illustrer avec ce livre que le temps et le lieu n'ont pas d'importance dans la vie humaine, et que tout le monde (même un « robot humanisé ») veut en réalité la même chose : un peu de sécurité et de bonheur ? Au risque de paraître dur : n'est-ce pas un peu ringard ? Je ne sais pas, ce roman ne m'a pas convaincu.
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New-York fin du XX - Londres 1923 - Los Angeles 1949 -
Trois femmes - Clarissa Virginia et Laura
Virginia (qui en plus porte le même prénom) est un joli parallèle à Virginia Woolf "Mrs Dalloway" c'est un peu le livre qui relie ces 3 femmes.
Michael Cunningham qui excelle dans les histoires ou les époques s'entrecroisent raconte un jour dans la vie de ces femmes .... J'ai beaucoup aimé comme les précédents et surtout La maison du bout du monde !
Je lis pour le moment son nouveau roman - Crépuscule -
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Dans le Livre des joursMichael Cunningham dresse le portrait d'une Amérique à la dérive.
La première partie se situe dans les taudis de Broadway, où Lucas, petit gamin à la Zola, travaille sans relâche dans une usine, posté devant une machine qui broie les mains comme les âmes. Son frère aîné, Simon, est mort ici, et le cadet le remplace dans ce caveau où l'on devient « un homme de fer avec une bouche vivante ». La seconde fiction se déroule au lendemain du 11 Septembre. de tout jeunes terroristes, une bombe artisanale collée à leur torse, s'accrochent à des passants pour mourir avec eux. Une policière noire tente d'attraper ces kamikazes qui s'expriment exclusivement à travers la poésie de Whitman, qu'une vieille femme leur a enseignée.
« En fait, la figure de Walt Whitman s'est imposée presque malgré moi. Il n'a écrit qu'un seul poème, Feuilles d'herbe, durant toute sa vie, ne cessant de l'augmenter, de le modifier pendant quarante ans, obstinément. Et c'est un hymne à une Amérique pleine de promesses, au tout début de la révolution industrielle. Or, pour moi, cette époque est justement celle où le pays a commencé à mal tourner. Mes personnages citent Whitman malgré eux, comme une expression de leur inconscient : ils sont les messagers d'une Amérique qui n'existe plus. »
La troisième partie se situe dans un New York du XXIIe siècle où le centre-ville est devenu un parc d'attractions peuplé de robots et d'humains en quête d'émotions fortes. Michael Cunningham a voulu jongler avec les genres littéraires, réunir le roman social, le polar, la science-fiction et la poésie. « Je cherchais ce mélange qui existe dans d'autres domaines artistiques, comme la peinture, mais qui tarde à s'imposer en littérature. » L'écrivain s'amuse à glisser une enquête policière, à placer des objets qui apparaîtront dans chaque chapitre comme de légers indices, à imaginer un cyborg amoureux d'une alienne couleur émeraude. Whitman lui-même apparaît un instant, tel un « saint Nicolas visionnaire », grand barbu riant aux éclats. Pourtant, l'oeuvre n'est jamais déroutante, simplement ambitieuse comme une épopée. Dans une Amérique inquiétante que l'auteur imagine de plus en plus déshumanisée au point de devenir un parc à thèmes où les touristes sont invités à rêver devant un passé de carton-pâte, Cunningham se veut résolument optimiste. Il croit en l'avenir de l'homme ou, plutôt, en la force de l'art. A l'image du poète qu'il vénère, le romancier veut encore retenir son souffle, donner une dernière chance à son héros, le laissant partir seul vers un futur dont il ignore tout.


Lien : http://www.telerama.fr/livre..
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Trois nouvelles étonnantes. La première dans le New York des usines, la seconde dans le Manhattan contemporain et la troisième dans un lointain futur, toujours dans la grosse pomme.
Les trames entre ces trois histoires sont ténues mais capitales : la ville, les machines, Walt et... un bol. le génie de Cunningham est d'arriver à surprendre le lecteur et à l'émouvoir malgré la cruauté ambiante. Les machines sont destructrices : elles broient Simon et son petit frère, explosent lors d'attentats suicides et empêchent les émotions chez les androïdes... jusqu'à un certain point.

Un ouvrage étonnant mais angoissant et très déstabilisant.
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Je n'ai pas fini le livre, je n'ai aimé que la première partie et j'ai attendu dans la première partie une fin autre. le jeune garçon veut aider, veut qu'on l'aime comme il aime. Il est jeune et confond l'envie et la réalité.
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Mille excuses la critique que je viens d'écrire sur le Livre des Jours" de Michael Cunningham se rapporte à son précédent livre -Les Heures -
Le livre des jours ressemble au précédent, toujours faire se croiser des époques et celles-ci sont reliées par des tas d'indices et hantées par l'ombre de Walt Withman ce fabuleux poète américain - d'ou ma citation !
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Je n'ai pas lu The Hours mais le film avait produit ses effets et notamment celui de découvrir ou plutôt de voir sous un autre jour ce qu'écrivait (et surtout comment) V. Woolf.

Dans le livre des jours, trois histoires se superposent, se juxtaposent et peut être se succèdent. Un fil rouge général, le poète américain Walt Whitman que je ne connais pas. Je ne suis absolument pas convaincu par les extraits de son oeuvre qui figurent dans le roman. Ils me paraissent un peu hermétiques. Néanmoins, ils constituent le point commun le plus visible aux trois héros de ces trois histoires qui ne font qu'une et une.

Cunningham aborde avec force et poésie la place des plus humbles, les conséquences de tous les progrès à toutes les époques sur une espèce, l'Homme, qui s'automutile, provoque ses propres catastrophes pour mieux figurer à chaque fois un éternel recommencement.

Il y a fil de liaison entre toutes ces histoires, cette traversée du temps qui relie les Hommes les uns aux autres. Il confirme la permanence humaine et la fragilité des corps. En regardant le présent, Cunningham nous invite à nous servir de nos deux yeux. Un tourné vers le passé, l'autre vers l'avenir.
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Ce sont trois histoires que nous raconte M.Cunningham dans son "Livre des jours". Trois histoires avec pour points communs un lieu –Manhattan-, des protagonistes portant le même prénom, des objets que l'on retrouve d'un récit à l'autre et surtout, l'apparition ponctuelle de vers de Whitman, cités, de façon compulsive et souvent à leur insu, par certains des personnages.

Fin XIXème siècle : Simon vient de mourir, broyé par la machine sur laquelle il travaillait dans une usine de tannerie. Lucas, son jeune frère de 13 ans, ayant désormais la charge de leurs parents, va le remplacer à son poste.
Aujourd'hui : une psychologue de la police New-yorkaise reçoit les appels d'enfants kamikazes qui menacent de se faire sauter avec une bombe.
2120 : dans un monde ravagé par les dégâts écologiques, une immigrée extraterrestre et un humanoïde en fuite traversent les États-Unis.

Mon plaisir, à la lecture de ce roman, est allé décroissant...

La première partie m'a beaucoup plu. L'auteur nous plonge dans une atmosphère ténébreuse et nauséabonde, "à la Dickens", pour décrire un Manhattan peuplé de taudis où (sur)vivent les laissés pour compte de l'industrialisation de cette fin de siècle : ouvriers exposés à de dangereuses conditions de travail, miséreux peinant à se procurer de quoi se nourrir jusqu'à la fin du mois… Évoluant dans ce quartier insalubre, le personnage principal est un être fantasque et difforme, mais très attachant. En peu de pages, M.Cunningham nous livre ici une chronique sociale savoureuse, sur le thème de la déshumanisation liée aux progrès de la révolution industrielle.

A contrario, la brièveté de la deuxième histoire m'a laissée sur ma faim. le thème en est intéressant : l'auteur part de l'angoisse liée aux attentats du 11 septembre pour bâtir une sorte de "thriller terroriste", mais j'aurais aimé qu'il approfondisse davantage certains passages, ceux notamment liés à l'existence de ces enfants kamikazes avant qu'ils en viennent à commettre l'irréparable.

Enfin, je dois avouer que j'ai vraiment eu du mal à entrer dans la dernière partie, récit de science fiction dont le contexte, au départ, promettait une histoire originale (les États-Unis en général, et Manhattan en particulier, sont devenus une espèce de gigantesque parc d'attractions, où les touristes paient pour vivre de fausses agressions, et où même les mendiants sont des acteurs censés donner une allure pittoresque à la ville) mais qui s'enlise rapidement dans une intrigue banale.

Je ressors donc de cette lecture avec un avis mitigé, et c'est dommage : le fait de construire le roman sous forme de triptyque pour mettre en exergue trois des maux de nos sociétés modernes (les limites du progrès, la peur de la menace terroriste et le risque d'une catastrophe écologique) était au départ une excellente idée.

En revanche, elle m'a incitée à me procurer "Feuilles d'herbe", l'unique recueil de poèmes qu'a écrit Walt Whitman, auteur que je découvre avec plaisir...
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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