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Citations sur Des âmes et des saisons (122)

On est loin de la pensée binaire qui étudie un corps sans l’influence du milieu, et une âme sans amarres matérielles ou sociales.
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Les êtres humains ne sont pas séparables de leur milieu, comme nous fait croire un individualisme simplificateur. Leur corps est un carrefour de pressions écologiques et leur âme un carrefour de récits.
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Un organisme qui a été agressé au cours de son développement précoce a acquis une vulnérabilité qui l’entraîne à moins se défendre. Pourrait-on dire qu’il a appris à perdre espoir ?
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Le bonheur des vallées n'existe qu'en s'associant avec celui des sommets. L'un sans l'autre n'est que malheur. Quand le bonheur facile nous mène à la nausée, nous aspirons à la pureté des bonheurs difficiles. Mais dès que le bonheur de triompher du malheur nous mène à l'épuisement physique et à l'usure de l'âme, nous éprouvons soudain le plaisir de régresser. Alors, entre deux malheurs, nous connaissons le bonheur.
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Les aliments sont des marqueurs sociaux qui parti- cipent à la croissance de la taille et du poids, au même titre que les conditions d'existence. A Manchester, en un siècle (1760-1850), la taille des hommes et leur espérance de vie ont fortement chuté. Le développe- ment fulgurant de l'industrie avait créé des conditions d'existence effroyables. « L'essor du capitalisme indus- triel a été marqué par une extrême brutalité'. » Les propriétaires d'usines ou de mines, pour réussir socia- lement, n'ont pas hésité à faire travailler des enfants. Dans l'échelle des valeurs de cette société, la production passait avant l'épanouissement des enfants. Garçons et filles allaient à l'usine dès l'âge de 10-12 ans, travail- lant debout dans le froid sous la menace des contre- maîtres. L'épreuve physique et le stress arrêtaient leur développement.
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A l'inverse, on peut se servir de la parole pour atténuer la douleur: « Il faut que je lui explique ma souffrance, de façon à ce qu'elle m'aide. » Le travail de la parole, l'élaboration, crée une anticipation, comme un espoir qui soulage. En ajoutant la mémoire de ce qu'on a dit à la mémoire de ce qu'on a ressenti, on modifie les circuits de la souffrance qu'on oriente à chaque entretien vers le noyau accumbens qui donne du plaisir. Ce circuitage neurologique par l'action de la parole explique pourquoi certains traumatisés aggravent leurs souffrances en ruminant, en répétant sans cesse la mémoire de la douleur, ce qui définit le syndrome psychotraumatique. Alors que d'autres, à l'inverse, se servent de la parole pour comprendre ce qui leur est arrivé ou pour modifier leur image de blessé, en racontant une histoire difficile dont ils ont triomphé, en un roman ou en s'engageant socialement que « mon exemple serve aux autres ». Cet usage de la pour parole modifie non pas la douleur qui a été réellement ressentie, mais la représentation de la douleur passée, qui cesse de torturer le présent.
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La sculpture cérébrale, sous l'effet des pressions du milieu, entraîne non seulement une manière de ressentir le mais aussi une manière de le voir comme une évidence. Pour donner forme au monde qu'on perçoit, il faut le réduire. Nos organes sensoriels sont très sélectifs, ils ne perçoivent pas les ultra- violets ni les infrasons. Notre développement oriente les informations perçues vers des zones cérébrales qui les connotent de bonheur ou de malheur selon le circuitage précoce. Et notre histoire met en lumière quelques scénarios en oubliant l'immense majorité des faits. Toutes ces réductions neurologiques, développementales et historiques donnent une forme au monde qu'on perçoit et qu'on nomme réalité.
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Nous nous sommes demandé comment le fait de parler d'un événement, en ajoutant une mémoire verbale à la mémoire des faits, pouvait modifier la représentation de ce fait. Une série de photos d'horreur puis une série de jolies photos furent montrées à deux groupes d'observateurs. Avec un premier groupe, aucun mot ne devait être prononcé, alors qu'un deuxième groupe devait commenter les photos. Un mois plus tard, le groupe muet se souvenait mieux des photos d'horreur (visage coupé, voiture écrasée), alors le que groupe qui avait commenté ces images relativisait les horreurs (coupure pas profonde, voiture réparable). « Un réseau de neurones combine l'information de l'environnement présent avec des le passé'. »
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Les filles n'acceptent plus le rôle qui leur était imposé depuis des millénaires. Dans une culture où les personnes est devenue une valeur morale, elles estiment qu'elles sont capables de tenter cette aventure.
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La culture de la brutalité qui donne aux garçons le pouvoir et aux filles le bonheur dans la servitude a abouti au sublime absurde du fascisme. «La culture du corps où se confondent culte de la force et de la virilité, passion pour la beauté et la puissance» a été encensée dans les années 1930 par toute une littérature, par des films et par des stéréotypes qui valorisaient la brutalité des garçons et l'esthétique des filles. Dans un tel contexte, la violence ne pouvait pas être criminalisée puisqu'elle était éducative, hiérarchisante et source de valeur morale.
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