La nuit, j'écrirai des soleils

Il n'est pas rare que l'isolement précoce altère d'abord le fonctionnement des neurones préfrontaux qui, non stimulés, paraissent atrophiés. Le cerveau antérieur a pour fonction d'anticiper un scénario et de freiner les réactions de l'amygdale rhinencéphalique, socle neurologique des émotions insupportables.

"La littérature, comme toutes les formes d'art, est la preuve que la vie ne suffit pas..." La vie n'est que biologique, nécessaire et insuffisante. L'art est la négation de cette vie, le piège des mots crée la sensation d'exister ! La seule réalité, c'est l'âme ; tout ce qui n'est que corps " me paraît frivole et trivial comparé à la pure et souveraine grandeur de mes rêveries. À mes yeux, ces rêves-là sont plus réels." [Pessoa]

La poésie agence des saynètes où le réel est imprégné d'imaginaire et, dans sa douce brume, la souffrance embellie prend un sens personnel.

... La déchirure est un contrainte à l'œuvre d'art. Ce qui ne veut pas dire qu'une oeuvre d'art est une contrainte à la déchirure.

On parle pour tisser un lien, on écrit pour donner forme  un monde incertain, pour sortir de la bru
me en éclairant un coin de notre monde mental. Quand un mot parlé est une interaction réelle, un mot écrit modifie l'imaginaire.

Le halo affectif des mots est déjà une interprétation du monde.