Le titre
La Comtesse de Lesbos annonce un programme, si l'on est hors-contexte : une histoire de femmes entre elles. Sauf qu'il ne faut pas s'y tromper : cette comtesse, d'origine espagnole et qui, séparée de son mari, vit entourée de ses soubrettes, ne reste pas la reine des lesbiennes longtemps. le narrateur a un coup de foudre pour elle. Après lui avoir porté secours lors d'une baignade à Trouville (elle a une crampe), il s'introduit dans ses appartements et assiste à des scènes sapphiques. le désir le fait se trahir et, contre toute attente, celle qui se présentait comme la plus "pure", la plus sauvage des lesbiennes au monde se laisse facilement séduire (et prendre). A la première étreinte, c'est la révélation! Elle dit au jeune homme qu'il lui a fait connaître le plaisir, car elle croyait que le sexe avec un homme ne durait pas longtemps à cause de son mari qui la touchait à peine et la délaissait très vite.
Le visiteur assiste donc à toutes les scènes sexuelles de la comtesse, auxquelles il participe : les soubrettes, comme leur maîtresse, ne sont pas du tout rebutées par le phallus et s'en donnent à coeur joie, de tous les côtés.
Passé le premier chapitre, le roman est totalement pornographique : l'histoire se déroule à Paris, chez la comtesse qui reçoit fréquemment des femmes du monde avec qui elle doit passer un moment et chacune, sans sourciller, accepte la présence de l'homme et de se faire assaillir par lui.
La dernière visiteuse a seize ans : Cécile est une jeune fille vierge qu'affectionne beaucoup la comtesse et qu'elle va faire déflorer par le narrateur, toujours prêt à toutes les prouesses!
La Comtesse de Lesbos est bien écrit, dans un style plutôt classique. le texte est de qualité, ce qui rare dans le genre. On se perd un peu parfois dans les positions (les uns sur le dos des autres, l'échelle...). On n'y trouve pas une pensée, comme chez
Sade, mais le roman ne prétend pas faire autre chose que de la bonne pornographie. le contrat est rempli.
En revanche, qu'on ne s'attende pas à de la littérature lesbienne : l'homme est là, seul, avec son "maître Jacques" vainqueur, que toutes se disputent. Les scènes lesbiennes sont presque fades, souvent identiques, et l'arrivée de l'homme fait commencer l'action.
On peut déplorer que les éditions de la Musardine laissent passer tant de coquilles : on a l'impression d'un roman qui n'a pas été relu : des virgules entre un sujet et un verbe, et de très nombreuses fautes qui m'avaient déjà gênée pour Les Batteuses d'hommes. Les relecteurs ne parviennent-ils pas à garder la tête froide?
A la fin du livre, le narrateur nous invite à suivre leurs aventures et à lire Lèvres de velours...
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