AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,72

sur 51 notes
5
8 avis
4
14 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce que j'ai ressenti :


***Au coeur…Des Légendes.
Les légendes ont une magie intemporelle qui interagissent avec nos rêves d'enfants, mais aussi nos plus grandes peurs…Les angoisses intangibles de cet age innocent, feront les adultes de demain…J'aime tellement quand une histoire mêlent la puissance évocatrice des contes à un thriller psychologique intense. Au Coeur de la Folie de Luca D'Andréa, est une histoire à couper le souffle, à vous glacer les sangs, à vous filer des sueurs froides. Une jolie réussite qui se confirme après le très bon roman de cet auteur: L'essence du Mal. On revisite, dans ses montagnes enneigées, deux légendes très fortes du Vulpendigen et des Kobolds. C'est à en trembler de peur…Et c'est forcément délicieux d'avoir des frissons d'angoisses remisnescentes avec des personnages aussi affreux qui ont su traverser les siècles…Dans ce petit maso, entre solitude et silence, les créatures fantastiques pourrait bien venir hanter plus ardemment, ces êtres perdus…Sans compter, que Lissy veille…

« L'homme ne désire pas ce qu'il voit.
L'homme désire ce qu'il imagine. »

***Au coeur…du Cercle Parfait.
On est au coeur d'une société secrète et de ses déploiements armés, au coeur de la violence et des esprits perturbés, au coeur de la corruption et d'un vol de saphirs maudits…Un thriller rythmé aux doux sons des vengeances et de la traque sans répit. Au coeur même des cercles vicieux de l'argent et de ses spirales exponentielles de conséquences fâcheuses…Avec une plume incisive et hypnotique, Luca D'Andréa maîtrise ses effets entre paranoïa et peur sourde, pour un huis-clos aux cercles concentriques qui vous prend aux tripes, pour ne plus vous lâcher. La peur et l'angoisse, comme seule compagnie…Et bizarrement, une faim tenace et terrible qui va vite devenir contagieuse… Vous dévorerez ce livre aussi goulûment que la douce Lissy…Je n'ai pas pu décrocher, une fois lancée, dans la fuite aux côtés de Marlene, j'étais captivée par le style et l'ambiance sombre, qui se dégage de cette histoire…

« le monde grouille de signes, de miracles et de mystères. »

***Au coeur… de la Folie.
Si l'auteur joue autant avec nos nerfs, qu'avec les petits lutins, il orchestre aussi, tout son roman autour des vertiges psychologiques. Il explore toutes les failles du conscient et de l'inconscient, des dérives de la solitude, des liens du sang empoisonnés, et des traumatismes qui régentent toute une vie…Un thriller bien plus puissant qu'une simple chasse à l'homme, bien plus fantastique qu'une histoire d'amour à l'agonie, bien plus mordant qu'un croc de truie, bien plus retors qu'une mafia déterminée…C'est cela, et bien plus…Tous les ingrédients d'une bonne recette étaient là, pour que je sois accro à ses lignes, aussi affamée que Lissy, et c'est sans doute dans un accès de folie, que je vous avoue, avec une voix très insistante, avoir eu, un coup de coeur pour Au coeur de la Folie

« Si on est vivant, c'est grâce au destin. Or on ne crache pas au visage du destin. »



Ma note Plaisir de Lecture 10/10

Remerciements:

Je tiens à remercier chaleureusement babelio et sa masse critique ainsi que les éditions Denoel pour l'envoi de ce livre.
Lien : https://fairystelphique.word..
Commenter  J’apprécie          360
Je remercie les éditions Denoël et Babelio pour cette lecture.

J'ai vraiment adoré ce livre. L'histoire démarre fort, elle est prenante du début à la fin sans aucun temps mort.
On y fait la connaissance de Marlene, une jeune femme ayant grandi dans la pauvreté jusqu'au jour où elle trouve un emploi dans un hôtel en ville. Là, elle fait la connaissance d'hommes riches dont un qui ne la laisse pas insensible. Il est plus âgé, mais charmant et séduisant. Il s'agit de Robert Wegener, plus connu sous le nom de Herr Wegener. En l'épousant, elle ne manque plus de rien. Pourtant, elle fuit.
Herr Wegener a grandi dans la montagne. Son père est mort durant la guerre. Après ce drame, sa mère était complètement perdue. Robert a survécu en observant et en renseignant les soldats SS. Il a appris à connaître les armes et ne les craint pas. Il accède vite à un rang respecté. Il ne veut plus jamais connaître le manque d'argent. Herr Wegener fait partie du Consortium, une organisation criminelle très dangereuse, similaire à la mafia.
Puis, il y a Simon, le Bau'r. Il vit seul dans une très vieille maison en plein milieu de la forêt, sur les hauteurs. Il passe ses journées à chasser et à s'occuper des "jeunes", ses porcs et Lissy, sa truie qu'il vénère. L'animal est l'objet de tous les soins et de toute son attention.
Mais, Simon entend des voies. Depuis l'arrivée de Marlene, il les entend de plus en plus.

Depuis son sauvetage, Marlene se remet bien. Elle remercie Simon en participant assidûment aux tâches quotidienne de la ferme jusqu'au jour où elle commence à avoir des doutes. Elle ira de découverte en découverte. On en vient à se demander quel est le plus dangereux.
En ville, Herr Wegener et le Consortium ne lui feront aucun cadeau s'ils la retrouve. Mais est-elle réellement en sécurité au fin fond des montagnes avec Simon ?
Et ce qu'elle ne sait pas, c'est que dehors "L'homme de confiance" rôde.

J'ai beaucoup aimé les descriptions de l'auteur. La nature est décrite avec beaucoup de précisions jusque dans les moindres détails. On s'y croirait presque. le temps est rigoureux. C'est l'hiver. Il fait un froid glacial. Dehors tout est blanc. le ciel est sombre, aussi sombre que l'atmosphère qui règne dans le livre.

Le récit est bien rythmé. L'intrigue devient oppressante. La folie guette ses personnages. de vieilles légendes germaniques sont évoquées dont celle des Kobolds, des petits êtres protecteurs vivant dans les montagnes. Des références aux contes de Grimm sont très présentes également. Il y a de l'angoisse, du suspense et de la frayeur.
Les phrases sont courtes. Les mots sont directs. On a vraiment l'impression que ça ne s'arrêtera jamais jusque la dernière page.

Une lecture terrifiante, un thriller haletant, à lire au chaud.
Lien : http://labibliothequedemarjo..
Commenter  J’apprécie          130
Je remercie les Editions Denoël et Masse critique pour m'avoir permis de découvrir la plume très particulière de Luca d' Andrea.
L'auteur nous plonge dans un huis clos stressant au fin fond des Alpes dans un"maso" niché sur un flanc de montagne au milieu de nulle part.
La plume est coupante, incisive, glaciale. Les phrases courtes, tranchantes comme une lame. Un peu déconcertant au départ, mais très vite, on apprécie, tant elle donne de la force à ce récit. Peu de mots, mais c'est efficace. L'ambiance sombre du roman n'en est que plus accentuée. Cependant l'auteur ne néglige pas les descriptions de ce paysage hivernal. le froid glacial s'insinue en nous rien qu'à les lire.
Peu d'action comme on pourrait s'y attendre avec cet Homme de Confiance, tueur à gages, lancé aux trousses de Marlène.
Le roman porte sur des thèmes bien précis, particulièrement maîtrisés et qui s'emboîtent parfaitement. Luca D' Andréa explore les répercussions de notre vie passé sur ce que nous sommes, la question de choix, l' éducation, le contexte social, les traumatismes vécus, les dérives de la solitude, les conséquences, le rôle du hasard.
Et si Marlène n'avait pas eu cet accident ? Et si le tueur à gages ne s'était pas lancé à sa poursuite ? Et d'autres "et si" dont on ne peut parler ouvertement sans spolier l'histoire.
Mais c'est le chemin pris par notre protagoniste principal que l'auteur a choisi d'explorer nous entraînant au coeur de la folie. L'approche psychologique est donc le sujet le plus marquant de ce roman. J'avoue que je ne m'attendant pas tout à fait à la route que prend le roman. On y avance pas à pas, suivant les pensées intimes de chacun. L'émotion est au rendez-vous. Luca D' Andrea distille les infos au compte goutte. Nous en apprendront sur tous les protagonistes, que se soit sur Herr Vegener que sur l'homme de confiance, cet homme sans nom, comme si l'auteur avait souhaité déshumanisé davantage ce tueur qui accomplit ses missions avec minutie. Une fois le contrat passé, l'issue sera inéluctable, même si Herr Vegener vient à ne plus le vouloir. L'arme est chargée et comme tout arme rien ne peut l'émouvoir. Nous comprendrons pourquoi. Car Luca D' Andrea ne laisse pas de zones d'ombres. Il sait où il va, et nous y emmène, brossant des portraits particulièrement aboutis des personnages.
Nous partagerons donc l'amour de Simon Keller pour Lissy, " Lissy, ma douce, ma petite Lissy" . Et la surprise est de taille.
On ne peut qu'admettre que l'auteur est talentueux, et à si nos yeux Marlène est le protagoniste principal du récit, on découvre au fur et à mesure que Simon en est le personnage central. À vrai dire, on ne sait que penser de cet homme énigmatique qui tait bien des secrets. Et quand Luca D'Andréa vient mêler, avec brio, vieilles légendes germaniques, contes de Grimm, on ne peut que s'exclamer : mais quelle idée originale !
Au fur et à mesure que l'on tourne les pages, de cette histoire addictive et un peu dérangeante, l'intrigue devient de plus en plus sombre, l'on craint de parvenir à une issue terrifiante. C'est affamés comme Lissy que l'on dévore, chapitre après chapitre ce thriller psychologique, enfermés dans le "maso" en compagnie de personnages sinistres, tandis que les voix résonnent.
Le dénouement est des plus étonnants et sujet à certaines interprétations. néanmoins je trouve cette conclusion particulièrement brillante. Pour moi, un auteur à suivre.
Commenter  J’apprécie          60
Comme dans son précédent : L'essence du mal, que j'avais adoré, Luca D'Andrea te fait pénétrer dans ce Sud-Tyrol énigmatique avec ses légendes, ses croyances, son folklore et franchement, c'est jubilatoire.
Ses descriptifs sont saisissants de réalité. Sa plume vive est percutante t'attrapera par la main (ou par le collet, selon ta résistance 😜) et t'emmènera, t'emportera sans jamais te lâcher. Et je te dis de suite...Tu te noieras très vite dans l'encre de ses mots.
Nous sommes dans les années 70. Marlène s'enfuit de la maison avec les saphirs volé à son mari, homme puissant, richissime et surtout criminel notoire. Un homme qui, enfant, a eu un Standartenführer comme modèle...C'est pas peu dire !
La cavale de Marlène l'emmène, cependant, là où ce n'était pas prévu...Au coeur des montagnes, au coeur de la folie.
Ce récit, c'est la rencontre de deux êtres fracassés par la vie. Deux êtres: Simon et Marlène qui apprennent à se connaître et découvrent le passé de chacun. Ambiguïté et ambivalence pourraient être leur prénom.
Les personnages sont absolument fabuleux. Très forts, très marqués et habilement construits. C'est clairement l'un des points forts de Luca D'Andrea.
Ils prennent vie pour de vrai. Ils sont là, tu les sens, tu les touches.
Que ce soit Marlène, son mari Herr Wegener, le fascinant Simon ou l'homme de confiance (que j'ai particulièrement aimé avec ce côté à la fois monstrueux et à la fois d'une grande sagesse), ils sont tous riches et inoubliables.
Un récit à l'évolution très surprenante où le pire ne sera, sans doute, pas ce que tu crois et la tournure te surprendra certainement autant que moi. Tu te retrouveras au coeur de la folie sans rien avoir vu venir !
Encore une fois, Luca D'Andrea réussit brillement à créer une atmosphère unique digne des plus grands. Encore une fois, il nous offre une forme de huit clos étouffant et saisissant. L'atmosphère avec un grand A de ces auteurs qui ont cette incroyable capacité à t'immerger totalement, de te donner cette impression de te faire littéralement aspirer par l'histoire au point qu'il semble impossible d'en sortir.
Un roman inclassable qui m'a fait, par moment, ressentir ce que j'ai pu ressentir, il y a fort longtemps, à la lecture de "Misery" de Stephen King. Cette folie pure et pourtant touchante. Ce côté où tu ne sais plus très bien quoi ressentir.
Luca, avec ce deuxième opus, nous confirme son talent et nous montre qu'il faudra désormais l'attendre à chaque publication. C'est, en tout cas, ce que je vais faire avec la plus grande impatience puisque tu l'as compris: j'ai littéralement adoré ce récit dévoré quasiment d'un bloc.
Jette-toi dessus, illico mais attention à bien t'équiper. Il te faudra des bonnes chaussures de marche, des raquettes voir même des crampons et une doudoune bien chaude !!!
Enjoy 🙂
Lien : https://sangpages.com/2018/1..
Commenter  J’apprécie          60
Deuxième roman de la collection Sueurs froides qui me tombe entre les mains et deuxième lecture haletante ! Ne connaissant pas Luca D'Andrea, je ne savais pas à quoi m'attendre, mais je peux d'ores et déjà vous dire que j'ai accroché à sa plume aussi nerveuse qu'immersive. L'auteur joue sur la longueur des phrases, sur celle des chapitres, sur l'intensité du suspense et de l'angoisse… Bref, il joue avec allégresse et talent avec nos nerfs !

On fait ici la connaissance de différents personnages dont Marlene qui, après avoir dérobé de précieux saphirs dans le coffre-fort de Herr Wegener, son richissime, puissant et criminel mari, s'enfuie au volant de sa voiture. Elle avait tout prévu pour commencer une nouvelle vie avec un mystérieux personnage nommé Klaus. Mais un grain de sable vient enrayer la machine, un accident de voiture qui la mettra sur la route et la protection d'un Bau'r, un homme des montagnes, nommé Simon Keller. L'homme attire d'emblée la sympathie notamment par la manière dont il s'occupe de Marlene sans poser de questions, mais avec beaucoup de gentillesse.

En parallèle, on suit Herr Wegener qui, fou de rage, est bien décidé à retrouver l'impudente et à lui faire payer son affront. Il est, bien sûr, blessé par la trahison de sa femme qu'il aimait, mais le vol des saphirs le met également dans une position fort délicate vis-à-vis d'une puissante organisation, le Consortium. Marlene, en volant les pierres précieuses, n'a pas pris toute la mesure de son geste, son vol lançant une machine inébranlable, une arme à visage humain pour lequel la notion d'irrémédiable est non négociable : l'Homme de Confiance. Et ça, Herr Wegener va l'apprendre de la pire des manières…

En plus de son mari et de l'Homme de Confiance qui sont à ses trousses, la fuyarde doit également faire face à un autre danger, celui-ci beaucoup plus sournois dans la mesure où il faudra un certain temps avant qu'il montre son vrai visage. Et c'est cet aspect du récit qui m'a poussée à tourner les pages les unes à la suite des autres. On sent assez vite qu'il y a quelque chose de louche, de malsain, des phrases sibyllines, des comportements teintés d'irrationnel, une obsession étrange… Mais l'auteur fait taire les doutes de Marlene et des lecteurs en montrant également l'autre face du danger, les moments de douceur, la complicité, la gentillesse, une certaine forme de sagesse… Au bout d'un certain temps néanmoins, l'angoisse monte progressivement et inexorablement jusqu'à devenir asphyxiante, à l'image de cette vie en huis clos dans le maso où Marlene a trouvé refuge. Je suis assez frustrée de ne pouvoir développer ce point sans vous gâcher le plaisir de la découverte, mais je peux vous dire que si vous aimez les situations non linéaires et les personnages ambivalents, vous allez vous régaler.

À travers des sauts dans le passé, l'auteur nous permet de mieux appréhender ses différents personnages qui, comme vous le verrez, ont tous eu une enfance assez difficile, soit teintée de pauvreté soit de violence, voire des deux. Même si cela n'excuse pas le comportement de chacun, cela permet toutefois de se rendre compte du poids de l'enfance dans la vie de ces adultes… Malgré la découverte de son passé qui nous éclaire sur ses choix de vie, je n'ai pas ressenti beaucoup d'affection pour Marlene. J'ai, par contre, été très touchée par Simon Keller, un homme qui a connu son lot de souffrances et de solitude. Son amour inconditionnel et intemporel pour sa soeur décédée ne pourra qu'émouvoir avant de finir par inquiéter…

Malgré ses plus de 400 pages, le roman se lit rapidement, l'alternance des points de vue, la présence d'allers-retours dans le passé, et les nombreux dialogues donnant un certain rythme au récit et une certaine puissance à la narration. À cela s'ajoute une écriture nerveuse, tout en relief, qui s'accorde parfaitement au décor dans lequel se déroule l'histoire, le Sud-Tyrol, une partie de l'Italie que je ne connaissais pas vraiment. L'auteur a su utiliser l'aura de mystère et de danger qui se dégage de l'endroit pour stimuler l'imagination des lecteurs. Il n'hésite pas ainsi à parsemer son récit d'allusions à des créatures fantastiques et aux fameux contes des frères Grimm qui, dans leur version première, ne sont pas forcément des plus rassurants… le tout concourt à maintenir une pression constante sur le lecteur qui veut absolument savoir ce qui va tomber sur la tête de Marlene. On alterne, en effet, entre moments doux et moments plus tendus, mais on garde toujours cette sensation que tout peut s'emballer d'un moment à l'autre, comme si après le calme, ne pouvait s'abattre que la tempête. Et cette sensation diffuse de danger est aussi angoissante qu'addictive !

En conclusion, tempête intérieure et tempête extérieure se mêlent et s'entremêlent pour nous offrir un récit haletant et totalement immersif. À travers une plume nerveuse et redoutable, Luca D'Andrea nous parle du poids de l'enfance, de la vie et de la mort, d'espoir, mais aussi de folie, de cette folie qui semble être au coeur des hommes, des pires comme des meilleurs. Alors si vous avez envie d'une histoire qui vous tiendra en haleine du début à la fin, et qui vous fera naviguer en eaux troubles, vous avez trouvé le livre qu'il vous faut.
Lien : https://lightandsmell.wordpr..
Commenter  J’apprécie          30
C'est un roman que j'ai dévoré en un week-end, on tourne les pages, on passe d'un chapitre à l'autre en voulant savoir ce qui va se passer après… l'inconvénient c'est que maintenant il faut attendre le prochain roman !

C'est un roman qui fait froid dans le dos et il donne vraiment des "Sueurs Froides" comme le nom de la collection des Éditions Denoël !

Cette histoire va se dérouler en 1974 dans le Sud-Tyrol. C'est l'occasion de se remettre dans le contexte de l'époque. Luca d'Andrea explore cette zone de l'Italie très particulière. Cette région était autrichienne, donc de langue allemande avant de devenir italienne. Cela crée un lieu un peu à part entre les montagnes où la langue et les traditions germaniques sont plus présentes que le côté latin. On a aussi une scission entre les gens de la montagne et les gens de la ville. On est une fois de plus dans la confrontation entre deux mondes.

Marlène est une transfuge, elle a quitté son milieu d'origine pauvre, mais sous le vernis de la richesse il reste la culture des bau'rs, des paysans de la montagne. Elle va être un lien entre ses deux mondes. Elle ne sera pas dans le jugement, cela faussera son regard et elle ne verra que ce qu'elle a envie de voir, son passé va refaire surface. Il y a une sorte de retour aux sources, cette étape inattendue va lui permettre de retrouver son véritable moi. J'ai beaucoup aimé le paradoxe qui naît de cette erreur de route, cette idée de destin qui se joue des humains.

Ce qui est très intéressant dans ce roman c'est le travail sur le langage. Selon qui parle on va découvrir codes sociaux différents. Nous avons un narrateur à la troisième personne, mais d'un chapitre à l'autre on va suivre plus particulièrement un des personnages. Chaque personnage à un rapport à son lieu, à son milieu, à sa langue, à son traumatisme. Personne n'est indemne au départ. le titre trouve tout son sens, chacun est à la frontière de la folie. Ils sont tous proches du point de rupture, le monde rationnel ne peut que basculer vers celui de la folie. Marlène va être le grain de sable qui va créer le déséquilibre. L'apocalypse peut advenir.

Le sujet de l'innocence est très présent. Sous les apparences, on va se rendre compte que tous ont de sombres secrets, des âmes torturées. J'ai bien aimé comment est introduit, entre autre, le mythe d'Ulysse dans cette thématique. Un sujet sous-jacent est celui de la pureté, on a la neige immaculée et des paysages d'une blancheur virginale mais cela va se transformer en piège mortel.

Nous avons d'un côté la mythologie locale liée aux contes de Grimm et d'autre part le côté biblique. C'est surtout le côté obscure de ces histoires traditionnelles qui est mise en avant. Cela donne au thriller une dimension encore plus intense. J'ai adoré comment il imbrique la fiction (légendes) avec la réalité des personnages et comment les chapitres qui semblent ne rien avoir en commun vont se retrouver liés. Il y a un véritable travail d'orfèvre.

Parmi les éléments liés aux thrillers on à la thématique de la traque, du traqueur, de la proie et du prédateur, mais on va voir que chacun peut se retrouver dans l'un ou l'autre camp, rien n'est figé...
Lien : https://latelierderamettes.w..
Commenter  J’apprécie          10
Ce polar aurait pu se borner à n'être qu'une banale histoire de chasse à l'homme et néanmoins se placer dans les meilleurs de sa catégorie tant il est efficace. Mais Luca d'Andrea y ajoute avec bonheur une pointe de fantastique à base de légendes locales. Étroitement imbriqué dans le récit cet ingrédient rend ce dernier d'autant plus étrange et inquiétant. le décor – le sud Tyrol – est couvert de neige immaculée – ou presque – et n'a rien de rassurant. Brrr !
Commenter  J’apprécie          10
Un homme à la quête du respect faute que son père en ait eu et donné, trahi et à la rechercher de sa femme, une femme qui fuit, un vieux montagnard qui semble avoir le coeur sur la main et qui a un amour inconsidéré pour ses cochons et tout spécialement pour sa truie Lissie...

Voilà un thriller peu commun même si je n'en ai pas lu tant que cela. Tout au long de ma lecture, je me suis sentie plonger dans une atmosphère digne d'un film d'horreur et déroutante à la fois.


Les thèmes présents dans le livre sont : la collaboration, les cauchemars, les traumatismes, la trahison, la haine, le monde de la mafia, l'ambition, la fuite, le mensonge, la rencontre de deux êtres écorchés, la religion, la rédemption, la justice, la vengeance, le cercle de la vie avec ses mystères et ses miracles, et bien sûr la folie.

J'ai vraiment accroché vers la 150ème page, avant j'étais un peu perdue dans ce monde inconnu. Je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire car bien que plein de suspense, il a fallu m'adapter au style de Luca D'Andrea et il faut dire qu'il a réussi à m'apprivoiser, moi dont les lectures de prédilection sont loin de ce genre de livre. Thriller et horreur à la fois. Ensuite, la lecture est devenue addictive.

Les nombreux chapitres très courts donnent un rythme au livre et, de ce fait, l'histoire s'accélère.

Le livre porte bien son nom. Il s'agit là d'un drôle de voyage au coeur de la folie, même si le titre original du roman en italien est Lissie, le nom du cochon préféré de Simon. Oui, vous avez bien lu... La truie, plus exactement. C'est dire le rôle qu'elle joue dans l'histoire.

Merci à Luca D'Andrea pour cette histoire, à #babelio et à sa #massecritique grâce à laquelle j'ai gagné ce livre. Merci aux Éditions Denoël et aux Éditions Folio pour leur confiance.
Commenter  J’apprécie          10

Autres livres de Luca D'Andrea (1) Voir plus

Lecteurs (143) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2873 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}