Citations sur La Faiseuse d'étoiles (154)
Mamie piocha parmi le tas de photos et retrouva celle de Maman bébé. Sur le cliché, elle pleurait. Son visage était tendu, violacé, ses poings serrés. Elle était totalement chauve. Je ne savais pas que les mamans naissaient chauves...
"C'est toi ?" demandai-je incrédule.
Comment penser que Maman, si jolie aujourd'hui, avait pu ressembler à ce drôle de gigot violacé ?
Il parait qu'elle avait plein d'idées quand elle était assise ici, qu'elle se sentait heureuse comme seuls les rossignols peuvent l'être.
- "Pourquoi les rossignols ? avais-je demandé un jour.
- Parce qu'avec le merle noir, ils sont les seuls oiseaux à continuer de chanter la nuit. Ça veut forcément dire qu'ils sont heureux."
P 64
Je ne savais pas encore avec quelle obsession je m'userais les yeux sur ce fichu téléscope, le cœur lourd, la peau morte de n'être plus caressée par Maman. Avec quelle rage ce point bleu deviendrait ma quête quotidienne, l'attente interminable de chaque journée, ma respiration.
Pourquoi tu m'appelles trésor, maman ?
Maman sembla chercher la réponse dans le ciel, mais je poursuivais déjà :
Les trésors sont des pierres précieuses et des pièces en or. C'est dans mon livre sur les pirates.
Tous les enfants sont des trésors. Encore plus précieux que l'or où les diamants.
…qu'elle se sentait heureuse comme seuls les rossignols peuvent l'être.
« Pourquoi les rossignols ? avais-je demandé un jour.
- Parce qu'avec le merle noir, ils sont les seuls oiseaux à continuer de chanter la nuit. Ça veut forcément dire qu'ils sont heureux. »
"Pourquoi tu m'appelles "Trésor", Maman ?" Maman sembla chercher la réponse dans le ciel, mais je poursuivais déjà :
"Les trésors sont des pierres précieuses et des pièces en or. C'est dans mon livre sur les pirates.
- Tous les enfants sont des trésors. Encore plus précieux que l'or ou les diamants.
- Non.
- Et pourquoi non ?
- Parce quils ne sont pas cachés. Les trésors sont cachés et doivent être découverts.
- Ah, tu crois cela ? Tu penses qu'il ya une meilleure cachette que dans le ventre d'une maman ? (p. 81).
Le travail de Maman se trouvait dans un bureau. Il parait qu’elle devait y rester assise toute la journée, un peu comme nous à l’école, mais elle n’avait pas de récréation pour courir ou jouer. Elle travaillait avec un ordinateur et devait faire tout ce que ses chefs ne voulaient pas faire. Son travail se nommait « secrétaire ».
« Le temps passe très vite, Arthur. Tu n'as pas à t’inquiéter.
- C’est pas vrai !
- Si. Un jour, j'étais une petite fille, pas plus grande que toi, je faisais des élevages de fourmis dans des boîtes à chaussures et, le jour d'après, j'épousais ton papa. En un clignement de paupières, tu étais dans mes bras et j'étais maman.
C'était ça, être parent. Ne plus avoir le droit de faillir. Ne plus avoir le droit de disparaître. Jamais. Craindre pour sa vie, pour la première fois peut être. Vivre pour autre chose que soi, pour quelque chose de grand, d'immense qui nous dépassera toujours. Qui nous illuminera toujours.
«Moi, poursuivit Maman, je pense que les lacs se créent chaque fois qu'un enfant a du chagrin. »
Elle avait cessé de ramer et elle avait posé les mains sur ses genoux. Ça lui donnait l'air d'une petite fille.
«En tombant, les larmes forment une flaque. Et comme nous sommes tous liés, comme nous faisons tous partie d'une seule et même grande famille, chaque fois qu'un enfant pleure, les oiseaux pleurent aussi. Les larmes des oiseaux du monde entier coulent et coulent et coulent faisant grossir la flaque qui devient un étang, un lac, ou une rivière. Alors, l'enfant, découvrant l'eau bleue, cesse d'avoir du chagrin et...