Le monde extérieur s'impose à moi sous forme de couleurs, vives, contrastées. Le vert de chrome des pins qui entourent la maison et les collines environnantes. Le bleu azur du ciel, au-dessus des cimes. Le jaune vif des pissenlits se détachant sur le vert gazon de l'herbe. Le brun du lopin de terre rectangulaire. Le rose délavé d'un parasol ...
Un temps indéterminé s'écoule entre les murs épais de la vieille maison. Je note l'absence de voisinage et le silence. Ça aussi, c'est une bonne chose.
Quand on veut faire la paix avec soi-même, on trouve toujours une excuse valable.
Rien de plus. L'essentiel. Ça me va. Je ne demande rien. Du silence, de la fraîcheur et moins de soleil.
J'ai laissé entrer un papillon. C'était une erreur. Je voulais simplement laisser entrer un rayon de soleil. Un seul. J'ai entrouvert les volets qui ont grincé d'un air lugubre et le papillon s'est glissé dans ma salle à vivre, sans crier gare. ... Un papillon, c'est beaucoup trop de vie d'un coup.
Nous sommes deux femmes diamétralement opposées qui ne comprennent pas comment l'une a pu sortir du corps de l'autre.
La souffrance est liée à notre désir de sécurité et de permanence. Accepter que tout est impermanent est un premier pas vers la cessation de la souffrance.
- Laisser entrer,
- Célébrer,
- Partager,
- Laisser partir...
La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste.
Victor Hugo
Ce soir, c’est le passé que j’ai laissé s’engouffrer comme une bourrasque dans ma maison. Je crois que j’ai atteint mon objectif.