Le roman noir de l'Histoire selon
Didier Daeninckx, c'est une série de nouvelles écrites pendant une quarantaine d'années et réunies par ordre chronologique, non pas d'écriture, mais de moment où se passe l'action.
L'on démarre pendant la Commune, l'on fait une longue traversée dans les guerres mondiales et leur entre-deux, l'on s'arrête aussi en 1968, ou encore au milieu des années de désindustrialisation de certaines régions françaises, et enfin dans un futur proche – pour ne citer que les périodes qui m'ont marquée -.
Au fil de ces moments, racontés parfois de manière historique, parfois de manière journalistique, parfois encore de manière policière, mais toujours avec beaucoup d'humour, plus ou moins noir et grinçant, et d'engagement face aux causes présentées ainsi – et j'en passe encore, des genres qui sont représentés dans ces nouvelles extrêmement variées stylistiquement comme narrativement parlant -, c'est au commun des mortels que l'on fait face. Vous savez, toutes ces personnes lambda, considérées comme bien peu par les « grands » de ce monde, mais qui sont, en somme, celles qui font vraiment tourner les choses et parfois même parviennent à changer l'Histoire… Cela sonne assez juste dans le contexte actuel.
Même si j'ai parfois été moins convaincue par certaines nouvelles, j'ai quand même trouvé l'ensemble passionnant à découvrir, notamment parce qu'il renvoie, malgré une évolution de plume notable au fil de ces quarante années d'écriture, à une sacrée cohérence de fond qui donne tout son sens au titre choisi pour le recueil : un roman de l'Histoire, certes, mais noir, dans son aspect parfois sombre et pessimiste, mais surtout, à mon sens, dans toute son ombre qui fourmille incessamment pour la mettre en branle et lui donner vie, autrement dit, le peuple et la société.
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