Meurtres pour mémoire

L'histoire a du potentiel mais est racontée froidement. Il n'y a pas de rythme, pas de passion. Les personnages manquent de profondeur, leur psychologie ne tient pas la route.

Malgré l'usage du "je", on ne sait rien du policier qui mène l'enquète. Il est désincarné. Impossible de l'aimer ou de le détester. Indifférence totale. Les disgressions que les auteurs utilisent habituellement pour construire les personnages sont ici sans rapport, sans but (remplissage ?).

Les plus grands ratés sont psychologiques : une femme qui se confine au mutisme depuis plus de 20 se confie soudainement parce qu'elle est trainée devant sa fenêtre ! le policier qui drague une veuve le lendemain de la mort de son mari, qui parle de la victime à sa femme en l'appelant "Bernard Thiraud" ou "Bernard". Des exemples, on en trouve à toutes les pages.

Faut-il ajouter que les informations sur des secrets d'État vieux de 20 ans sont obtenues dans la minute et sans efforts ? Suffisait de demander !

Bref, on ne fait pas dans la dentelle, on ne s'embarrasse pas de réalisme, on débite !

Et finalement, la guerre d'Algérie qu'on nous vend en couverture... Marketing ! Ce n'est qu'un élément contextuel sans importance dans le roman. Aurait-on voulu nous envoyer sur une fausse piste ?