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3,9

sur 523 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un père et un fils sont assassinés à 20 ans d'intervalle. Une enquête s'engage alors pour déterrer de sombres secrets enfouis dans les méandres administrative.

J'ai été agréablement surprise de voir démarrer cette histoire dans un contexte que je connaissais peu voire pas. Les flics fouineurs et les hauts pontes véreux sont campés avec un style particulièrement juste et le suspense reste entier jusqu'au dénouement qui, malheureusement, ne reste pas, comme je l'avais espéré dans ce contexte peu courant mais prend place dans une époque rebattue par la littérature. Peu d'originalité dans ce sens.

Une belle enquête malgré tout et un auteur à découvrir pour son allant verbal, son joli phrasé et ses personnages justement dosés.
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"A la mémoire des nombreux Algériens tués lors de la sanglante répression de la manifestation pacifique du 17 octobre 1961" peut-on lire sur une plaque posée récemment sur le Pont-Saint-Michel à Paris. Combien de personnes sont-elles mortes ? et surtout comment ou à cause de qui ? On ne le sait pas à la lecture de cette plaque.
C'est sur ce massacre d'Algériens du FLN en France pendant ce qui ne s'appelait pas la guerre, mais les événements d'Algérie, que s'ouvre le roman de Didier Daeninckx. La police française, sur les ordres du préfet Maurice Papon, utilise la force, la violence, et tire à balles réelles sur des manifestants pacifiques demandant la fin du couvre-feu discriminatoire qui visait uniquement les musulmans d'Algérie. Cet événement a longtemps été recouvert par le silence officiel, les lois d'amnistie et la fermeture des archives. Et lorsque le roman paraît, il est oublié. Désormais, les historiens ont pu travailler sur les faits, même si le bilan chiffré des victimes reste encore imprécis, ils estiment à plus d'une centaine de morts.
Ce cadre historique, et surtout le fait que le roman ait servi à réactive la mémoire, sont passionnants. Néanmoins, j'ai presque trouvé que l'auteur en faisait trop, évoquant à la fois la guerre d'Algérie, les bidonvilles de la ceinture de Paris, le passé de Drancy... Il y a trop d'éléments dans ce roman policier, qui aurait pu, selon moi, se concentrer sur un seul cadre, pour être plus dense et moins donner l'impression de survoler les différents contextes. Les personnages sont aussi de peu d'épaisseur, assez simples.
Il n'en reste pas moins que c'est un roman d'histoire et de mémoire, même si l'enquête policière est moins intéressante que le reste.
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Un livre qui m'a beaucoup touché par le sujet que je méconnaissais : le massacre de la manifestation du 17 octobre 1961 pour le boycott du couvre-feu concernant les algériens, manifestation à volonté pacifique, mais les policiers français ont ouvert le feu, le nombre de victimes est encore inconnu à ce jour.

L'auteur nous présente l'enquête policière du meurtre d'un étudiant, une véritable exécution, qui a lieu à Toulouse. Au fil de son investigation, l'inspecteur Cadin fait le rapprochement avec la mort inexpliquée du père de cet étudiant, un professeur sans histoire, le 17 octobre 1961. Un roman qui nous en apprend beaucoup sur notre Histoire.

J'ai apprécié le style de l'auteur, mais un petit bémol qui m'a gâché un peu ma lecture est le coté dragueur de l'inspecteur envers la veuve de l'étudiant, j'ai trouvé ce numéro de charme à la Nestor Burma déplacé et sans intérêt.
Lien : http://metaphorebookaddict.w..
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Le récit s'ouvre sur l'évocation de la répression de la manifestation parisienne organisée par le FLN, le 17 octobre 1961. Mais cet évènement ne constitue pas la véritable toile de fond du roman qui revient plutôt sur les faits de collaboration policière durant la dernière guerre.
On suit avec intérêt l'enquête conduite par l'inspecteur Cadin qui tire le fil semblant relier ces épisodes historiques dans lesquels on devine assez facilement l'ombre de Papon.
Daeninckx adopte un style épuré, efficace, équilibré, sans doute ce qu'il a fait de mieux et on se dit qu'il va jouer le podium et décrocher une médaille en dépit de quelques passages un peu ridicules -n'est pas Manchette qui veut ("je poussai mes deux pièces de monnaie d'un coup sec, pour aider au déclenchement du mécanisme. Un gobelet de plastique blanc descendit sur la grille ; un filet marron, dévié par quelques bulles, le remplit en silence. Un bâtonnet transparent se ficha dans la boisson et m'avertit de la fin de l'opération."
C'est curieux, il a oublié de nous décrire la chute du sucre dans le breuvage ?!

Donc, Daeninckx tient la distance jusqu'en vue de la ligne d'arrivée où là, patatras, il rate un peu son dénouement en l'expédiant.
-Attention spoiler-
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Le 17 octobre 1961, la communauté algérienne qui manifeste pacifiquement à Paris est massacrée par la police française sous les ordres de Maurice Papon, alors Préfêt de police de la ville.

Bien avant, l'historien qui a dénoncé cet épisode au procès "Papon" grâce à l'intervention de deux archivistes en 1998 (sanctionnés pour leurs témoignages et, aux dernières nouvelles, toujours "au placard" depuis ce jour), Didier Daeninckx a choisi, en 1984, de rappeler cette sombre histoire en l'utilisant comme toile de fond dans un roman policier.
Lien : https://lesravissementsdeval..
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Beau polar qui mêle à merveille L Histoire à l'histoire ! Dérangeant, haletant, intriguant, il ne laisse pas indemne! A lire!
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C'est un bon livre mais je l'ai lu trop tard et ne découvre plus grand chose, ni dans le massacre des Algériens en 1961 ni dans la révélation de la collaboration de grands commis d'Etat actuels. Tout cela a été dit et redit ces dernières années et n'est plus une révélation.
Ce qui explique que je le note seulement de 3 étoiles, faute d'avoir été surpris. Mais je le conseillerai à n'importe qui ignorant l'histoire contemporaine..
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(...)
Un événement houleux pour lequel la Police s'évertue, encore aujourd'hui, à dissimuler les preuves. C'est ce point de départ que Didier Daeninckx a retenu pour construire son intrigue policière. En ancrant son scénario sur ce contexte historique précis, le romancier instaure dès le début une tension sourde qu'il parviendra à faire exister tout au long de son récit. La mort de Roger Thiraud est un prétexte pour dénoncer les bavures policières de l'époque et l'impact de ces événements. Les passerelles entre la fiction policière et l'enquête historique sont percutantes, jamais la réalité ne semble être l'artifice de la trame imaginaire, et inversement. Ce point est important pour moi car il m'a gênée à plusieurs reprises durant mes lectures (voir Notre mère la Guerre notamment). Les recherches documentaires réalisées par l'auteur sont en tout cas exploitées à bon escient, offrant le rythme et la fluidité adéquats au scénario. Quant à Cadin le personnage principal, c'est un homme efficace mais plutôt discret, diplomate et fin psychologue. Son attitude mesurée contribue à laisser les événements historiques au premier plan.
(...)
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Le 17 octobre 1961 à Paris une manifestation d'Algériens en faveur de l'indépendance de leur pays est réprimée avec une violence inouïe. Les forces de l'ordre tabassent la foule puis tirent sans sommations. Des blessés sont jetés à la Seine . le bilan est estimé à environ 200 morts, seuls 3 ou 4 sont reconnus officiellement. Roger Thiraud, jeune professeur d'histoire, est assassiné sur le pas de sa porte alors qu'il assiste à la répression. Sa mort passe pour un dégât collatéral de la manifestation. A l'été 1982 Bernard Thiraud, fils de Roger, jeune étudiant en histoire, est abattu à Toulouse où il faisait des recherches dans les archives de la préfecture. L'inspecteur Cadin, chargé de l'enquête; se demande s'il n'y aurait pas un lien entre ces deux meurtres.

Le principal intérêt de ce roman ce sont les apports historiques, principalement sur la manifestation du 17 octobre 1961 -mais pas que. Je découvre avec stupéfaction ce massacre accompli sans scrupules en plein Paris et j'en suis choquée. Néanmoins je suis déçue par cette lecture. L'inspecteur Cadin ne m'est pas très sympathique qui me paraît un peu imbu de lui-même avec sa tendance à juger les autres et leurs choix de vie. Et puis je ne trouve pas que ce soit très bien écrit. Il y a des descriptions dont on aurait pu aisément se passer (le fonctionnement d'une machine à café, par exemple) et le résultat est poussif.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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« Meurtres pour mémoire » est le second roman de Didier Daeninckx et le second roman mettant en scène son personnage fétiche, l'inspecteur Cadin.

Didier Daeninckx, je l'ai découvert à travers la saga « le Poulpe » et l'opus qu'il a écrit, « Nazis dans le métro ».

J'ai donc eu envie de renouer avec sa plume à travers son personnage de Cadin.

J'ai choisi pour cela « Meurtres pour mémoire », un roman pébliscité par presque tout le monde.

« Meurtres pour mémoire » est un roman à charge, à charge contre la police, les CRS, le racisme ordinaire, le racisme profond et surtout Maurice Papon.
Didier Daeninckx revient sur les évènements tragiques du 17 octobre 1961 et en profite pour nous livrer des informations au travers de son roman. Malheureusement, ne connaissant que très sommairement l'affaire, il m'a été difficile de savoir quels éléments étaient historiques, et lesquels étaient à mettre sur le compte de la fiction.
Ceci mis à part, j'ai été un peu déçu par ce roman, probablement la faute aux critiques dithyrambiques que j'avais lues à son sujet.

Si le roman n'est pas déplaisant, je suis resté un peu sur ma faim à cause d'une conclusion un peu rapide et d'un traitement qui, au fond, était léger à propos d'un sujet bien sombre.

Enfin, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher au personnage de Cadin malgré son côté atypique voulu par son auteur. Car si, effectivement, Cadin a des facettes originales, il a, malheureusement, aussi des aspects un peu clichés du flic de romans policiers.

Au final, sans être déplaisant à lire, « Meurtres pour mémoire » a le tort de ne pas être à la hauteur du sujet autour duquel l'histoire gravite, un sujet qui n'est d'ailleurs qu'effleuré, malgré la pluie d'informations que Daeninckx déverse parfois dans son ouvrage.
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