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Citations sur La zone du dehors (255)

Il est terrifiant de passer, avec la plus tranquille indifférence, son existence à tuer. A empêcher de croître. La viande, les fruits cueillis, le blé coupé… Les antibiotiques. Toute cette énergie obstinée à fusionner des neutrons et à fracturer des noyaux - à exploiter puis à rejeter. Puis quand vient notre tour, d'être la matière première, d'avoir peur. Peur. Parce que l'acide brûle. Il creuse. Une goutte suffira. Ca me fera un trou dans l'épaule, à travers, jusqu'aux côtes. La mort n'existe pas. Je le sais. Je crève de peur. Il n'y a que des excès de vie. Des empiètements. De la matière qui métamorphose, prend ce qu'il lui faut, tue sans le vouloir.
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Pendant quelques minutes, avec elle, je me sentis immortel. Nous sortîmes tous les deux dans l'air fraîchissant de la nuit qui s'annonçait. De l'horizon courbe jusqu'à nous, le ciel vespéral s'enflammait. L'incendie partait du dehors et allumait un à un tous les nuages effilochés par le vent cosmique. La ville s'éclairait petit à petit, par touches jaunes à travers le cristal des vitres. Saturne n'avais jamais été aussi proche de notre astéroïde que ce soir. Des trombes de sable et de limaille scintillaient là-bas, dans la radzone. Les radieux devaient caquer pour le toit de leur cabane et les chats mauves s'ébouriffer en sentant les courants magnétiques leur courir à travers le corps. Que la ville était belle ...
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La démocratie est une médiocratie...relayée par la médiacratie.
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Le temps est hémophile. Je le sais aujourd'hui. Il est blessé. Il ne cicatrise pas. Il coule, a coulé. Coulera. C'est une extraordinaire chose qu'aucun instant n'ait jamais pu se maintenir. Se poser là. Debout. Et rester indéfiniment ce qu'il est. J'ai le sentiment que si je pouvais rester deux secondes exactement le même, alors le temps appuierait sur pause.
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Alors naquit le marketing, qu'on coupla solidement à la publicité, mais l'ensemble était encore un peu frustre, les cribles trop grossiers... On travaillait au jugé. Il fallut attendre l'affecting pour qu'on sorte véritablement de la préhistoire de la manipulation. Vous savez : on fait comme si la logique capitaliste avait envahi sournoisement le monde politique, y avait transplanté ses méthodes pour finalement en faire un vaste marché où une offre-politicien rencontrerait des demandes-électeurs, et certains s'en étonnent! Mais en quoi faire vendre serait-il différent de faire voter? Et même de gouverner? Ne s'agit-il pas toujours, à partir d'une liberté présupposée, d'orienter des choix? Et pour cela, eh bien, de quels moyens avait-on besoin?
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Au prétexte que deux nations fascistes ont saccagé la Terre, on veut nous faire croire que l'homme est fondamentalement malade ! Que par conséquent mettre les populations sous contrôle est devenu un mal nécessaire pour garantir la survie de l'espèce...
...la nouveauté a simplement consisté à décalquer les techniques sécuritaires de la prison pour les appliquer à la société entière !
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Vivre encore, vivre quand l'univers entier me croit mort me dispense d'avoir à être ! D'ailleurs, ma vie vient de commencer ! Hop ! Je viens de n'être !
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Quant aux mots, en agiter la poussière me semblait plus que vain, non qu'ils manquassent en moi pour exprimer ce que j'éprouvais, mais plutôt par l'excès de ceux qui me montaient du ventre, noués comme des pelotes de fils que ma langue n'aurait su délier.
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Change, plutôt que tes désirs, l'ordre du monde.
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- Oh Kamion ! Tu peux arrêter de jouer au prof cinq minutes ? La fillette, je lui chie dessus. T'as entendu son nom ? Plus beurrée, tu fais pas. Moi, je me bats d'abord pour le peuple, pour les gars comme moi qu'ont pas d'ongles tatoués, qu'ont le bras tout dur, pour les mômes qu'ont comme horizon l'antirade et le Cube toute leur putain de vie et qui bouffent des radiations comme toi des frites. Je me bats pour les sans : sans fric, sans niche, sans taf, sans carte, les cinq lettres à partir de N si tu veux.
- Au-dessus, tu ne fais pas ?
- Je fais aussi, mais après. Mon problème à moi, c'est les costumés : clowns télé et cadres sups, technocons, flics ou viges, je fais pas de différence. Parce que les costumés, c'est eux qui fixent le cadre, "les critères" qui nous clouent au sol. Oh, ils empêchent pas les bourges de bouger, ni les lèche-culs de lécher, ni les têtes-basses d'avoir un taf. Ils te grillagent les zoneux, les gabonds, les exhibites avec leur queue en l'air, les mecs qui vendent de la tôle pour croûter le soir. Et plus crade, ils emmerdent les mecs qui demandent rien, qui veulent juste pas de leur classement d'école, qu'aiment bien voir Satourne le soir, quand il y a pas trop de brume sur le Dehors. Ceux-là, ils les lâchent pas, ils les harcèlent prune sur prune, ils les interdisent de magasins, ils leur bouffent leur Carte et ils se retrouvent dans la Raze. Ils avaient rien demandé. Ils savent même pas souder !
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