Ce n'est pas l'oeuvre la plus originale d'
Alain Damasio, certes. Plusieurs idées sont déjà présentes ou esquissées dans
les Furtifs, d'autres se retrouvent dans Black Mirror... Peut-être parce que justement, il ne s'agit pas d'une anticipation lointaine, c'est un futur proche, très proche, qui est décrit, où les technologies présentées (lunettes connectées, paiement par téléphone, playlist qui s'adapte aux émotions...) ne sont pas beaucoup plus avancées que celles que l'on utilise aujourd'hui, ce sont les nôtres, juste poussées un peu plus loin. Et c'est là qu'est le danger, le personnage pourrait être nous dans quelques années...
On retrouve aussi la critique des multinationales des Furtifs,
Damasio imaginant une fusion Apple-Google qui serait effectivement effrayante... Tout cet aspect technologique semble être finalement une sorte de vulgarisation / simplification de ce qui, dans
les Furtifs, n'est que l'arrière-plan, mais sans l'aspect poétique et fantastique au prime abord. Ce qui est nouveau, sans doute lié au contexte de l'époque, c'est l'usage de la vidéo-surveillance par la police, évoquant des débats récents.
Connaissant donc bien l'oeuvre d'
Alain Damasio, la fin n'est pas surprenante, même si c'est là que l'on retrouve une certaine poésie dans l'écriture, sans toutefois la virtuosité habituelle sur la langue - il est vrai que le format est très court. Ici, l'auteur semble avoir privilégié le rythme, l'action, à la beauté formelle du texte.
Ca se lit bien, vite, on réfléchit un peu, mais ce n'est pas un chef-d'oeuvre - je retiens plus le poème à la fin.