C'EST LA FAUTE DE MERSAULT lui qui a tiré à cinq reprises sur un « arabe » au bord de la mer. Haroun est le frère de cet arabe auquel il donne un nom après tant d'années : Moussa qui fait écho à Meursault. Dans son livre
Kamel Daoud, l'auteur, se met en scène en tant que voyageur avec Haroun dans un bar, c'est ce dernier qui a la parole l'auteur n'intervient pas. Haroun, lui, parle à la première personne et l'auteur s'efface ce qui nous donne l'impression de communiquer directement avec Haroun. Cela rend le roman vivant et il devient un échange. le personnage est torturé et obsédé par la mort de son frère ; il nous inspire vite de l'empathie. Et à travers sa colère et sa distanciation de Meursault et des français, on entrevoit une critique de l'occupation française. Mais cette obligation qu'a le personnage à ne parler que du meurtre de son frère rend le récit lassant.
Heureusement, un rebondissement survient lorsqu' Haroun tue un français. Nous assistons à un changement psychologique du personnage. On découvre qu'il s'en veut finalement à lui-même de ne pas avoir su s'émanciper du reproche non exprimé de sa mère d'avoir été le fils vivant.
Après le meurtre c'est une critique de la moralité qui est mise en place grâce à notre anti héro. « oeil pour oeil » voilà la justification de son acte. Il se débarrasse de sa culpabilité d'être encore vivant en se débarrassant d'un français. Cet acte immoral effectué par un être qui nous semble plein de bon sens tout au long du récit, amène chez le lecteur une remise en cause, propre à chacun. Ce qui rend au final le livre très intéressant.
ALEXANDRE. B