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3,51

sur 1145 notes
La grande découverte qu'avait était L'étranger de Camus pour moi à la fac m'a amené au Meursault contre enquête de Kamel Daoud. J'ai franchement failli le lâcher puisqu'il me tombait des mains jusqu'au milieu : une boucle infinie sur le même événement… Mais la seconde partie m'a fait terminer sur une note plus positive. J'ai aimé l'idée de raconter l'histoire de la famille de Moussa, mais le texte était trop répétitif au départ et on ne se focalisait pas sur ce que je m'attendais à y trouver. le narrateur est en plus vraiment intéressant mais n'est représenté quasiment qu'à travers le prisme de la mort de son frère. Une petite déception.
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Lu dans le cadre du Goncourt des lycéens, j'en garde un très bon souvenir ! Et pourtant, je l'avoue, je n'ai hélas pas encore lu L'Etranger de Camus, dont il est question. La lecture n'a pas été perturbée par ça, mais maintenant je me rends compte qu'avoir lu ce livre aurait pu être pas mal aussi, pour la compréhension, et simplement pour l'écriture de Camus. M'enfin, j'ai bien le temps de me rattraper !
Une partie de l'histoire de l'Etranger trouve son identité avec cette contre-enquête signée Kamel Daoud. Ce que je retiens de ce roman, c'est sa belle écriture et son ton. Vraiment, je conseille. Et je pense qu'il faudra que je le relise, je n'ai plus l'histoire en tête, bonne occasion de me replonger dedans !
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point de vue différent sur l'étranger de Camus
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Le premier roman du journaliste algérien. On le connait, ici, par le biais de ses chroniques dans le Quotidien d'Oran. On pourrait dans son livre,alors, reconnaitre son franc parler et son écriture en monologue. Kamal Daoud ne mâche pas ses mots, Haroun aussi. On pourrait également voir en Haroun un Algérien d'hier et d'aujourd'hui, un Haroun qui se morfond dans ses réminiscences.
Ce qui m'a plu: son écriture fluide et franche.
Ce qui m'a déçu: une intrigue étirée sur de longues pages telle une chronique du journaliste. D'ailleurs, l'idée mème de ce roman trouve son origine dans l'une d'elle. On aura l'impression que Haroun se répète,un peu trop à mon goût.
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J'ai d'abord lu "l'Étranger" de Camus pour entamer la lecture de "Meursault, contre-enquête". J'ai adoré les deux, le dyptique est magnifique ! Bien que de styles et de points de vue différents ( ;) ) j'ai retrouvé dans les deux ouvrages une subtilité et une écriture qui me captivent.
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Meursault, contre-enquÊte :
enfin Kamel daoud vint !

Pour bien saisir toutes les qualités de Meursault, contre-enquête de Kamel Daoud, il faut absolument revenir sur l'étrange succès de L'Étranger de Camus.
L'Étranger de Camus :
ouvrage dÉmagogique
et incohÉrent
Toute personne qui se nourrit quelque peu de la littérature romanesque ne peut réagir que négativement à la lecture de L'Étranger. Car ce n'est pas de la littérature, c'est un ouvrage de « propagande », c'est-à-dire idéologique (à charge), avec une intrigue incohérente, construite sur un scénario mensonger. Son but est de choquer, tout en se démarquant de Sartre, et, in fine, d'attaquer la Justice d'une manière démagogique et populiste.
Une intrigue incohÉrente
Dans la première partie de L'Étranger, Camus décrit le comportement d'un pied-noir d'Alger passif, apathique, indifférent à tout (sauf à la chaleur), qui ne lit rien, pas même un quotidien, qui ne cherche à rien savoir sur rien, qui n'a rien à dire à personne, qui n'a aucun passé (ou très peu), aucune famille (si ce n'est sa mère qui vient de mourir dans un hospice éloigné d'Alger), ni aucun désir, aucune envie, aucun projet d'avenir.
Chaque jour, notre « antihéros » va au boulot quand même, revient, mange, boit un ou deux verres, fume beaucoup, regarde la rue de son balcon, etc. Toujours aucune envie de rien.
PremiÈre incohÉrence : Son patron se propose d'ouvrir à Paris une succursale et… de lui en confier la direction, proposition complètement invraisemblable. Aucun patron ne ferait une telle proposition à un type aussi passif. de toute façon, il refuse, il n'a envie de rien.
DeuxiÈme incohÉrence : Sa petite amie, qui est pleine de vie, elle, souhaite l'épouser. Il veut bien, tout en lui précisant, tenez-vous bien :
1° qu'il ne l'aime pas ;
2° qu'il importe peu que ce soit elle ou une autre.
On voit l'absurdité d'une telle situation que rien, dans l'ouvrage, ne permet de justifier. Pour qu'une telle attitude soit compréhensible, il aurait fallu creuser la question. Évidemment, Camus n'en fait rien.

Bref, le comportement de Meursault tel qu'il est décrit montre clairement – à l'insu de l'idée que veut développer Camus – que nous avons affaire à un dépressif profond à tendance suicidaire. Il n'y a aucun doute là-dessus. le meurtre gratuit qui va suivre va le prouver en quelque sorte, mais l'auteur se garde bien de le mentionner évidemment. Comme dit Moravia, Meursault, « ce n'est pas un personnage, c'est une démonstration » (Moravia, Trente ans de cinéma, Flammarion, 1990, p. 143-145).
Ses deux voisins de palier sont aussi deux pauvres types, par ailleurs très sadiques. L'un bat continuellement son vieux chien galeux, l'autre, qu'on soupçonne d'être un souteneur, bat sa « compagne » algérienne parce qu'il y aurait eu « tromperie » de sa part. Celui-ci se confie à Meursault et veut tendre un piège à « l'Algérienne » pour la punir. Meursault l'écoute passivement, mais accepte de participer à la machination. Suite à cette action punitive, les hommes, parents de la victime, manifestent leur présence devant leur immeuble, puis sur la plage. Ils sont qualifiés « d'Arabes » par Camus, sans distinction. le voisin souteneur se sent menacé et prête un revolver à Meursault au cas où. C'est ainsi que, par la suite, Meursault va tirer sans raison sur l'un de ces Algériens, dont le nom et prénom resteront inconnus.
Et Daoud ? On y vient…
Une attaque invraisemblable de la Justice
Dans la deuxième partie, Camus essaye de nous faire croire que son « héros » a été amené à tuer, « par hasard », un « Arabe » allongé sur la plage.
Contre toute vraisemblance, les juges de Camus ne cherchent pas à établir l'exactitude des faits, leur enchaînement minute par minute, le pourquoi et le comment des cinq coups de revolver que Meursault, notre pied-noir, a tirés sur « l'Arabe », etc.
Les juges qu'imaginent Camus se fichent complètement des faits, en quoi les faits pourraient être sanctionnés en vertu de lois votées par le parlement. Ils vont au contraire s'acharner sur ce minable petit pied-noir blanc pour démontrer que tout son comportement, toute sa vie antérieure, prouvent qu'il serait une sorte de « tueur né », qu'il avait ça en lui depuis toujours. Et cela sans preuve, si ce n'est – argument massue, pense Camus – qu'il n'aurait pas « pleuré à l'enterrement de mère ».
C'est complètement ridicule et tellement invraisemblable que l'on se demande pourquoi personne n'a dénoncé cet escamotage de la réalité. Personne ? Non. René Girard a parfaitement vu l'artifice (« Pour un nouveau procès de L'Étranger », dans Critiques dans un souterrain, L'Âge d'homme, 1976, p. 137-175) et Moravia :
« J'ai relu le livre à l'occasion du film qu'en a tiré Luchino Visconti. […] L'Étranger n'est pas exempt de défauts : par exemple, la scène du meurtre de l'Arabe, jouant sur le reflet du soleil sur la lame, aurait pu être écrite par D'Annunzio [1863-1938], ni plus, ni moins. Voilà pourquoi ce n'est pas un livre que j'ai eu plaisir à relire. » (Alain Elkann, Vita di Moravia, Christian Bourgois, 1991, p. 238.)
Et quand Moravia parle de D'Annunzio, vous voyez ce qu'il en pense.
Et Daoud dans tout ça ? On y vient justement.
eNFIN DAOUD VINT :
Meursault, contre-enquÊte
Il est un autre auteur qui a tordu le cou à la « supercherie » de Camus de A jusqu'à Z : Kamel Daoud, dans Meursault, contre-enquête (Actes Sud, 2014), véritable roman, fort bien conçu et bien écrit.
Meursault, contre-enquête est un ouvrage extraordinaire à tous les points de vue, le fond, et la forme. Daoud ne se trompe jamais de mot, ni d'expression, aucun mot-mode (ou si peu), aucun mot médiatique, aucun truc qui traîne partout, aucun stéréotype, aucune vision binaire, manichéenne des êtres et du monde. C'est prodigieux, réconfortant, emballant.
Et l'intrigue. Ah, quelle intrigue ! Il a su monter un réel scénario tout à fait plausible, alors qu'il raconte une histoire qui n'a pu avoir lieu. On y croit pourtant de bout en bout, parce que Daoud « fait » de la littérature, son livre répond à un autre livre et le parodie positivement : celui de Camus.
Et la langue, quelle fougue, quelle énergie ! Voilà un auteur qui a du punch, de l'audace et beaucoup de courage, parce que, au passage, l'Algérie d'aujourd'hui, sous l'influence du FLN et des imams conservateurs, en prend plein les minarets. le héros du livre, le frère de l'assassiné, proclame son athéisme, son dégoût des religions, des prières, des croyances, etc.
Indirectement, quoiqu'en dise Daoud, Camus, sans être jamais nommé (il l'a bien cherché, puisqu'il n'a pas donné de nom à « l'Arabe »), en prend aussi pour son grade et c'est très bien vu d'un bout à l'autre. Il a tout compris, M. Daoud, et l'histoire qu'il a inventée est passionnante.
Daoud qualifie ironiquement de « poétique » la scène du meurtre de l'Algérien (le reflet du soleil sur la lame du couteau de la victime se transformant en « glaive », puis en… « épée » !). C'est le moins que l'on puisse dire, puisqu'il s'agit d'un meurtre.
Daoud va aussi parodier la scène du crucifix, la plus invraisemblable de L'Étranger, lorsque le juge d'instruction présente à Meursault… un crucifix ! Geste tout à fait impossible et ridicule de la part d'un magistrat de la République française. Si tel fait s'était véritablement produit – imaginons un juge un peu fêlé –, l'auteur aurait été obligé d'expliquer les raisons de ce geste anormal pour un juge et d'en tirer les conséquences, ne serait-ce que du strict point de vue de la loi. Car en vertu du principe de neutralité de la fonction publique, ce genre d'acte est interdit dans le monde judiciaire français.
Avec Kamel Daoud, la littérature a repris ses droits.
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Le contrepoint à la lecture de Camus. Bel hommage d'un auteur à un autre, bel hommage aux peuples par le prisme de l'histoire individuelle sous le joug de l'histoire.
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J'ai lu ce livre car il faisait partie des six livres finalistes du prix 2016 du Club des Irrésistibles, qui se tient chaque année à la bibliothèque Robert-Bourrassa d'Outremont (http://irresistibles.bibliomontreal.com/a-propos). Faisant partie du jury des lecteurs, j'ai dû lire ces six livres et voter pour celui que j'avais préféré (ce ne fut pas celui-ci, j'ai voté pour « Le fleuve » de Sylvie Drapeau !). Je ne connaissais pas Kamel Daoud, mais la thématique du livre m'intéressait beaucoup.

J'ai particulièrement aimé la mise en abyme qui voit le frère de l'arabe tué par Meursault dans le roman de Camus « L'Étranger » faire le récit de la vie de sa famille : ici, un personnage donné comme réel (le narrateur) évoque le sort de son frère comme si celui-ci n'était pas un personnage fictif et avait réellement existé. le roman de Camus devient alors le récit d'un fait divers tragique, ce qui permet de jouer sur « l'escamotage » de l'arabe qui tombe dans l'oubli tandis que le meurtrier devient célèbre.

J'ai aussi aimé le parti pris d'écriture qui consiste à s'adresser au lecteur, procédé célèbre avec Balzac et qui donne ici de la force au récit. le narrateur prend le lecteur à témoin et fait tout pour le culpabiliser à propos de ce qu'il ressent comme une injustice tragique, la mort de son frère et l'indifférence de l'opinion publique sur son sort. On est sans cesse bousculé par le ton employé, qui nous pousse à réagir et même à prendre parti dans le contentieux qui oppose le narrateur à Meursault (et même à Camus, cf. §4 !).

J'ai moins aimé le fait qu'il ne soit pas seulement reproché à Meursault d'avoir tué l'arabe, mais aussi à Camus d'avoir écrit « L'Étranger », même si le narrateur lui concède le génie de son écriture. Par un effet de contagion, auteur et narrateur se confondent dans une amertume profonde envers Camus à qui il est reproché d'avoir écrit un roman où le meurtre d'un arabe « sans nom » semble justifié par une fatalité extérieure au drame (le soleil, l'absence de Dieu, etc.). Pour moi, l'auteur fait un contresens en assimilant dans une même réprobation Camus et Meursault.
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Ce livre était le livre du mois de mai du club de lecture dont je fais partie. Lorsque l'animatrice annonça le titre du livre, ma première réaction fut le rejet. Depuis un cours d'Université consacré exclusivement à l'analyse de l'Étranger de Camus, l'idée de me replonger dans cet univers ne m'emballait pas (et c'est peu dire !). Je fus ensuite très curieuse de connaître la contre-enquête, le point de vue de la famille de la victime...

Malheureusement, ces sentiments revinrent également pendant la lecture. La première partie ne m'a pas emballée. Peut-être étais-je trop dans l'académique ? À chercher continuellement les points communs et le miroir avec L'Étranger m'empêchait de lâcher prise, de prendre ce livre indépendamment de son modèle.

Arrivée à la page 70 (sur un livre qui fait 118 pages), j'ai enfin pu m'en détacher. Enfin, le personnage prenait de la profondeur. Enfin, il y avait une histoire : celle du narrateur.

Certains diront que c'est un pastiche, d'autres qu'il s'agit d'un hommage. Personnellement, j'admire plus la performance de l'auteur que l'histoire en elle-même. Lire ce livre dans un cadre scolaire/académique, en parallèle avec L'Étranger a plus de sens selon moi.

En conclusion, ce n'était pas vraiment une lecture-plaisir, plutôt une nostalgie négative. J'étais toutefois contente de l'avoir lu, ne fût-ce que pour en savoir plus sur l'auteur qui a fait couler beaucoup d'encre...
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« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas...« , « Aujourd'hui M'ma est encore vivante« … Deux ouvertures qui en disent long sur la suite. L'Étranger, premier roman publié d'Albert Camus (en 1942, il avait auparavant publié des essais et du théâtre), Meursault, contre-enquête, premier roman remarqué de Kamel Daoud… La recherche de la plage ensoleillée où son frère est mort, profondément bouleversée au fil des ans, hante le narrateur, et très vite le lecteur, pris à parti, à moins que ce ne soit son frère disparu ou Meursault, ou Camus, ou simplement le compagnon de bar? Qui est ce « tu » qu'il invective en permanence? Un roman écrit en français, la langue du colonisateur, qui parle au fil des pages, en sous-main, du rapport au colonisé et à la guerre de libération à laquelle le narrateur n'a pas pris part, comme L'Étranger parlait de la colonie. [la suite sur mon blog]
Lien : http://vdujardin.com/blog/da..
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