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Gare à l'amphisbène, qui possède une tête à chaque extrémité du corps et se nourrit de cadavres laissés à l'abandon. C'est à cette créature que l'on pense lorsque débute l'intrigue de Toi, le Venin, signé Frédéric Dard.
Victor Menda, un beau loser parti chercher fortune sous le soleil de la Côte d'Azur n'y a trouvé que la ruine dans les casinos. Une nuit il est abordé sur le bord d'une route par une belle et mystérieuse blonde au volant d'une Américaine qui le jette après l'amour. Vexé, il relève la plaque d'immatriculation de la voiture puis se rend à l'adresse trouvée. Les propriétaires du véhicule sont deux demoiselles riches et isolées, Hélène, l'aînée, séduisante et altruiste et Eve, la cadette, âgée d'une vingtaine d'années, clouée dans un fauteuil roulant.
Victor Menda, comme un chien dans un jeu de quilles, perturbe le duo de femmes recluses, s'installe dans la propriété, éveille les convoitises. Le loup serait-il entré dans la bergerie, ou, Menda n'est-il qu'une petite souris à la merci de deux chattes? Le lecteur pressent que la quiétude de la propriété n'est qu'apparente. Frédéric Dard tire habilement les ficelles d'une intrigue diablement bien construite, et distille son venin au goutte à goutte.
On comprend que le film, adapté en 1959 par Robert Hossein  portait sur l'affiche la mention: « ATTENTION : Ne manquez pas les cinq premières minutes... ne racontez pas les cinq dernières… ».
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Si vous voulez vous offrir deux heures hors d'un temps pesant et d'un espace tridimensionnel.
Si vous aimez les plumes pensantes et les cerveaux d'auteurs qui syntaxent avec aisance et talent.
Si vous avez le goût des histoires d'amour vipérines, des huis clos agathachristiens sur fond de concassage cigalien, de moonlight shadow version Vincent Scotto, d'angéliques mantes religieuses en proie à des pulsions érotico-homicidiales, des amours sororales au parfum soporeux, des trains qui sifflent trois fois avant que le shérif perde sa bonne étoile... bref, si vous êtes prêt à embarquer pour une série noire haletante dans le lâcher prise et le plaisir sans formalisme, ce Dard-là est fait pour vous.

J'ai fait mention d'un huis clos et c'en est un. À ceci près que l'espace est plastique, extensible, qu'il ne se réduit pas à la seule maison épicentre de l'action. Il y a des moments où le lecteur peut "s'aérer" et reprendre son souffle.
En revanche, si je dis que le roman est un huis clos psychologique, c'est qu'il ne met en scène que cinq personnages :
Victor, jeune et bel animateur radio parisien de vingt-huit ans au chômage, venu tenter sa chance sur la Côte d'Azur.
Les soeurs Lecain : Hélène l'ainée, une belle jeune femme sportive de trente-deux ans et sa cadette Ève, vingt ans, paralysée depuis sept ans à la suite d'une attaque de polio. En fauteuil roulant, cette très belle jeune fille est aussi passionnée qu'Hélène semble "introvertie" et presque austère.
Les deux soeurs vivent recluses, isolées du monde... pourtant, elles sont jeunes, très belles, brillantes et très riches...
Amélie, la vieille domestique très attachée aux deux soeurs au service desquelles elle est depuis toujours, et dont l'affect à leur égard est "ambivalent".
Et pour finir, il y a le bon Docteur Boussique, médecin de famille "pagnolesque".
En presque 200 pages, la focale est orientée en permanence sur Victor, Hélène et Ève, ce qui permet à l'auteur de "psychologiser" à sa guise ce huis clos et de donner de l'intensité, voire de l'épaisseur à ses protagonistes... en collant le lecteur en permanence à "leurs basques"...

Victor démissionné de son émission de radio parisienne est venu à Monte-Carlo jouer sa dernière carte au Casino.
Après avoir tout perdu, il est d'abord tenté par le suicide avant finalement de déambuler au hasard le long du bord de mer.
Une voiture de luxe américaine s'arrête à sa hauteur.
Au volant une jeune femme dont un foulard lui masque le visage l'invite à monter.
Il hésite puis finalement cède à l'invitation.
L'inconnue est vêtue d'une robe moulante blanche, qu'après s'être garée dans un coin tranquille à l'abri des regards, elle dégrafe par le devant, s'offrant à son passager.
Nue, son corps est jeune et terriblement désirable.
Victor cède.
L'étreinte est passionnée.
Le plaisir consommé et consumé, l'inconnue invite Victor, sans égards, à descendre de la voiture...
La séparation est tumultueuse.
La belle américaine démarre sur les chapeaux de roue.
Victor a le temps de noter le numéro de la plaque minéralogique.
Après quelques recherches, il retrouve le nom et l'adresse du ou de la propriétaire.
Car Victor veut savoir qui est l'inconnue... quel visage a cette rencontre insolite.
Dans une vaste demeure luxueuse et baroque des environs de Cannes, il est introduit par Amélie auprès des soeurs Lecain.
Hélène est la propriétaire de la voiture.
Ève sa soeur en fauteuil roulant ne peut la conduire.
Or la voiture est dans le garage de la propriété et ne peut avoir été empruntée que par l'une des deux soeurs.
Victor, beau jeune homme fauché, Hélène et Ève, deux soeurs privées "d'affection" et de "tendresse" ; entre ces trois "paumés" va naître un triangle amoureux dans lequel se cache une... ou deux vipères... et dont le venin a été secrété par...

Ce n'est pas le meilleur roman noir de Frédéric Dard, et même si l'intrigue est loin d'être un casse-tête insoluble, cette histoire se laisse lire avec une véritable gourmandise.
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Victor a tout perdu au casino. Il marche sans but le long d'une petite route de la Côte d'Azur. Soudain, une grosse berline américaine s'arrête à sa hauteur. La conductrice dont il ne parvient pas à distinguer le visage l'invite à monter. La femme se livre à lui, il la possède brutalement sur la banquette (vous connaissez la chanson : "Laisse moi zoom zoom zang dans ta Benz Benz Benz"). L'affaire terminée, elle le chasse de la voiture et démarre en trombe. Il a juste le temps de relever le numéro de la plaque. Victor, ça lui titille les méninges, il aimerait en savoir plus sur cette inconnue charitable. L'immatriculation lui permet de trouver l'adresse de la conductrice. Il se rend sur place et découvre une magnifique villa habitée par deux jeunes femmes. La première nie être sortie la nuit précédente, la seconde est invalide et n'a pas pu quitter sa chaise roulante. Mystère ! Tout ce beau monde sympathise et Victor est invité à rester. Il va apprendre à les connaître mais bien vite, il va être stupéfait par des découvertes mystérieuses. Il ne le sait pas encore mais il a mis les pieds dans un nid de vipères. Les jolies fleurs sont parfois vénéneuses.

« C'est toi le venin » est un triangle amoureux confiné dans le huis clos d'une propriété du sud de la France. L'atmosphère est étouffante. Les soeurs désirent le même homme et font tout pour le retenir. Mais sa présence ravive de vieilles jalousies. Victor va de mystère en mystère. La situation lui échappe. Les deux femmes sont aussi belles qu'énigmatiques. Vous l'avez compris, le roman a toutes les qualités d'un roman à suspense : du mystère, des manipulations, des faux-semblants… C'est bien fait mais pfiou ! j'avoue que l'intrigue est un brin téléphonée et qu'elle ne déstabilisera pas un lecteur nourri dans sa jeunesse aux épisodes de Scoubidou .
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C'est toi le venin, fut mon premier livre «adulte». J'avais 13 ans et une cousine du même âge, nous étions en 5ème, très curieux du comportement des adultes, et préoccupés de savoir si nous aussi un jour nous deviendrions des adultes aussi détachés des choses de la vie, et aussi confiants dans l'avenir que ceux qui nous entouraient.
Un grand frère, au service militaire à Tulle, nous revenait de temps en temps selon une logique d'attribution des permissions assez baroque. Il écrivait, pour prévenir, le colon m'a octroyé une 72 heures, c'était alors la fête à la maison, nous étions contents de le voir pour un grand week-end, mais surtout contents de pouvoir fouiller sa valise remplie de livres aux couvertures plus évocatrices les unes que les autres.
Lors d'une de ces permissions, après une incursion dans la valise enchantée, nous sommes tombés en arrêt, devant la couverture de «c'est toi le venin» de Frédéric Dard. A l'époque, les éditions Fleuve Noir faisait alors appel au Dieu de l'illustration parlante, Michel Gourdon.
Une jeune femme blonde en fauteuil roulant fait face à un homme dissimulé dans l'ombre de la pièce. On devine son visage, plus qu'on ne le voit, mais sa chemise aux poignets mousquetaire, ses boutons de manchette, sa pochette et sa cravate club luisent. Elle le désigne de sa main droite, mais son visage aux yeux clairs, malgré un froncement de sourcils, ne s'assombrit pas du courroux de son bras levé vers lui.
Une pin-up à la taille de guêpe, à la poitrine agressive, aux cheveux blonds soigneusement peignés tombant sur ses épaules découvertes, une bague dorée à l'annulaire, une boucle d'oreilles en perle blanche, un double bracelet au poignet, une jupe écossaise, comble du chic.
Que peut-elle lui dire ? Qui est-elle ? Que lui veut-il ? La menace-t-il ? Est-il son fiancé, son mari ? Autant de questions que d'envies de savoir, de lire, de découvrir ce qui se cachait derrière cette illustration symbolique.
La lecture s'avéra plus ardue que prévu, Victor Menda, drôle de nom d'ailleurs, le héros, agissait de façon bizarre, pourquoi revenir chez la femme qui avait voulu le tuer ?
Il est amoureux répondait ma cousine sure de son fait.
Mais Victor était plus qu'amoureux, comme je le compris plus tard en relisant ce livre initiatique, il cherchait comme beaucoup d'hommes à percer le mystère d'une femme, en l'occurrence de deux femmes presque jumelles s'ingéniant à ne faire qu'une pour mieux l'attirer.
Littérature datée, mais talentueuse, se démarquant des romans policiers traditionnels, fuyant le triptyque détective, femme fatale, policier véreux, politicien ivre de gloire, pour placer l'intrigue au coeur de la vie de personnages communs qui s'ingénient à trouver le bonheur dans l'obscurité inquiétante de leurs fantasmes les plus secrets.
Comme l'écrit Alain Quesnel (Le nouveau Dictionnaire des auteurs-1994-) :
Ici, l'intrigue policière se plie à une analyse psychologique des plus fines qui révèle une vision pessimiste de la condition humaine. Dard peut légitimement être situé du côté de chez ­Céline,Marcel Aymé, voire Roger Nimier, à cause de son rejet désespéré de la “connerie universelle”
J'approuve sans hésitation.
Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Quatrième roman noir de Dard que je lis, et j'adore. Autant je n'accroche pas aux San Antonio, autant les incursions de l'auteur dans le domaine du noir sont formidables. Style, atmosphère, personnages, tout est à la hauteur. Je regrette de ne pas avoir découvert Dard de son vivant. C'est un incontournable, sans aucun doute.
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J'ai découvert avec un grand plaisir, cette réédition chez Fleuve Noir, du grand Frédéric Dard....
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Quatrième roman noir de Dard que je lis, et j'adore. Autant je n'accroche pas aux San Antonio, autant les incursions de l'auteur dans le domaine du noir sont formidables. Style, atmosphère, personnages, tout est à la hauteur. Je regrette de ne pas avoir découvert Dard de son vivant. C'est un incontournable, sans aucun doute.
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