En ce moment, les gars, j'sais pas si vous vous êtes rendu compte, mais je suis aussi survolté que le zig de Sing-Sing à qui on dit "Asseyez-vous, on va vous mettre au courant" !
Plus ça va, plus j'admire ma perspicacité. Y a des moments où j'ai envie de léguer ma calebasse à la faculté de médecine... ils seraient épatés, les prix Nobel, en étudiant ma centrale thermique !
« Pauv’ mec, va ! Il est sinistre comme une forêt incendiée. Pourquoi certains êtres éprouvent-ils du plaisir à être bilieux ? Hein, vous pouvez me le dire, tas de pétrifiés des glandes ? On dirait que ça les nourrit, de distiller du venin. Ils sont méchants comme on bouffe. C’est presque une fonction naturelle chez eux.
Vous pigez ? Non ! Je vois à vos figures de constipés que vous becquetez de l’aile, les gars ! Vos frites ressemblent à un quartier sinistré. Vous avez oublié votre tas de phosphore ? Faut bouffer du poisson, mes petits... Je sais bien qu’au point où vous en êtes ça ne se guérit plus, mais ça ne coûte rien d’essayer...
Car une calvitie est toujours éloquente. D’après son aspect, sa texture, sa géographie, son importance, son entretien, son incidence, sa périphérie, vous savez si le calvitié est un homme du peuple ou du monde. Il existe mille sortes de calvitie... La totale, la modeste, l’hypocrite, l’intellectuelle, la cléricale, l’anticléricale, la calvitie hydrocéphalique, et brachycéphalique, l’oblongue, la circulaire, la teutonne, la calvitie à la pomme d’escalier, à l’américaine, à la mongol, à la fesse de poulet, à la tête de pinceau usagé, à la tête de neutre, à la tête des autres, à la tête de veau (avec lotion au vinaigre)... Sans parler de la calvitie à la Grock, en pain de sucre, en suppositoire, en ananas... Ni de la calvitie en forme d’ampoule (façon Wonder) ou de la calvitie en accordéon (réalisation Robert Schuman - le gars qui connaît la musique)...
Vous le savez, les gens aiment le sang, pas seulement sous forme de boudin grillé. Dès qu’il y a de la viande morte quelque part, ils accourent, ces têtes de condor ! Il leur faut du saignant. Plus ça coule à flots, plus ils se régalent... Ça les excite ; le cirque ne leur suffit plus... Ils veulent que ça se déchiquette, que ça explose, que ça se disloque, que ça se désintègre sous leurs yeux... Leur rêve, ce serait de voir fabriquer du pâté d’homme... Ils seraient partants pour être commis-charcutier dans ce cas-là ! Des rillettes de lampiste ! Des ballottines de notaire ! Des pieds de champion pannés ! Du foie d’homme gras ! Et alors le fin des fins, le gros régal, le festin suprême : des tripes de voisin aux fines herbes !
Tu embellis ma vie comme le Pierrot en plâtre qui joue de la mandoline sur le buffet Henry II de ta salle à manger.
— ... Au bout d’un moment, v’là une gonzesse qui sort de l’immeuble... Rondelette, gentille... Tu vois le genre ? Un peu trop large de la potiche peut-être, mais...
— Je m’excuse, Gros, mais si c’est pour me donner le grand frisson, te fatigue pas : j’ai rancart demain avec B.B.
S’il est des cas où l’on se doit d’appeler un chat un chat, il en est d’autres où l’on peut également l’appeler Minet.
Je voudrais pouvoir visser un gros piton dans le ciel afin d’y suspendre le temps.