La France a un incroyable talent et il se nomme Alexandre-Benoît Bérurier. Après s'être improvisé professeur des écoles dans l'épisode précédent*, le voilà dans la peau d'un artiste de cirque. Ce n'est plus sa pédagogie qui est mise à l'épreuve mais son appétit légendaire. Apportez-lui un objet de votre choix, il l'avalera sur la scène du crique Barnaby. Cravate, casquette, bottin téléphonique, chaussette, tout y passe et rien n'entame sa voracité légendaire. San-Antonio l'accompagne mais se voit confier des tâches plus sommaires comme peigner la girafe ou brosser les défenses des éléphants. Si le duo s'est fait embaucher dans ce cirque, c'est qu'il enquête sur de mystérieux vols de tableaux de maître dans des musées. Les larcins coïncident avec la tournée du cirque. Peu après, le chapiteau passe la frontière et s'installe à Turin.
Le roman commence très fort avec des scènes d'anthologie avant de s'embourber dans une superposition d'intrigues. Nous sommes plongés dans les milieux interlopes de Turin où notre vaillant commissaire affronte non pas un Arsène Lupin transalpin, mais de redoutables trafiquants de drogue. Nous voilà - comme la police piémontaise - en pleine mayonnaise. Nous devrons attendre les dernières pages pour retomber sur nos pieds. Mais ce désarroi est vite pardonné tant nous sommes charmés par la faconde créative et imagée de San-Antonio. Car sa description abracadabrantesque du milieu du cirque vaut son pesant de cacahuètes.
* San Antonio chez les gones
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