Bien que je sois jeune, je sais déjà que notre enfance ne s’éloigne jamais de nous. Il paraît même qu’elle se fait de plus en plus présente et insistante au fur et à mesure qu’on prend de l’âge.
La pire sale pute de la création ! Vous avez dû vous rouler dans le vice, comme un chien se roule dans la merde parfois, ma prodigieuse vieille !
Je me suis précipitée dans mon miroir, mais nos glaces à nous sont des salopes trompeuses qui nous racontent les histoires que nous avons envie d’entendre !
Grand chéri, avait-elle soupiré, finissons-en avec cette danse ridicule puisque sans musique désormais. Pourquoi s’obstiner à faire du bouche-à-bouche à un amour mort ? Nous avons capitalisé suffisamment de souvenirs radieux pour en vivre désormais. Soyons les rentiers de la passion. il nous reste notre tendresse et notre complicité. combien de vieux couples peuvent en dire autant ?
Il faut semer beaucoup de grains pour obtenir une petite moisson ; la vie est aussi ingrate que la terre.
L’homme qui risquait sa queue entre vos cuisses baisait en réalité les rouages d’une implacable machine qui devait le détruire savamment.
Elle n’a donc pas envie de se laisser tringler ? C’est le ramadan perpétuel dans sa culotte ?
« Ah ! Milady, Milady ! Ma tendre sorcière, comme il est facile d’abuser les autres ! Comme ils s’accommodent bien du trompe-l’œil. Les fleurs artificielles leur suffisent, que dis-je : ils les préfèrent aux autres car on les entretient avec un simple plumeau ! Pas besoin de changer l’eau ! Ils gobent toutes les pilules pour peu qu’elles soient dorées, Milady, chère grande âme perverse ! Le strass est leur véritable luxe. Ils sont prêts à respecter le scarabée sacré, en ignorant qu’il se nourrit exclusivement de merde ! »
On vivait le temps méprisable de la hi-fi et du surgelé. Bientôt on baiserait en play-back.
Elle cracha un noyau de cerise dans le creux de sa main.Cette éviction lui rappela son enfance modeste.Il y avait un vieux cerisier dans le jardin de sa grand-mère.S'aidant d'une brouette dressée contre le tronc de l'arbre,elle se hissait dans les branches et cueillait de gros bigarreaux saignants ,violacés,dont elle crachait très loin les noyaux.