Le titre est assez judicieux pour ce roman de Frédéric Dard, tant Alexandre-Benoît est omniprésent dans cet opus san-antoniaisque. On le trouve en champion de piccol's dames, puis en masseur d'une équipe participant au Tour de France, pour finir en roi éphémère de la « petite reine ». C'est pourtant en simple touriste que lui et San-Antonio ont fait halte à Dijon au retour d'une mission dans le sud de la France, le Gros souhaitant rendre une visite à sa moitié qui assiste Alfred, « l'ami » coiffeur du couple, dans la promotion d'un produit révolutionnaire pour chauves dans la caravane publicitaire de l'événement cycliste de l'année.
Dans une entame épique, Béru commence par donner une leçon de stratégie dans un affrontement au jeu de dames, où les adversaires éclusent des verres d'alcool de la couleur des pions qu'ils remplacent. le compagnon de chambrée du malheureux vaincu de ce combat de titans ayant été victime d'une indigestion de dragées au plomb, nos deux policiers s'invitent dans l'enquête de leurs collègues bourguignons. Pour être au coeur de l'action, Bérurier n'hésite pas à se proclamer masseur de profession pour remplacer celui qui vient de se faire trucider, confiant le volant de sa voiture suiveuse à San-Antonio, un commissaire étrangement en retrait dans cette aventure, même sur le plan conquêtes féminines.
Les méthodes de Béru détonnent quelque peu dans le landernau de la kinésithérapie, car résolument révolutionnaires, tout en restant fortement ancrées dans un savoir-faire ancestral qui a fait ses preuves dans la ferme familiale de Saint-Locdu-le-Vieux.
Le moins que l'on puisse dire c'est que le Gros mouille littéralement le maillot pour faire aboutir une enquête qui, restant comme souvent légèrement accessoire, est néanmoins primordiale pour la grandeur de la France, Achille, le vénéré patron, n'ayant pas hésité à donner à San-Antonio carte blanche sur les moyens utilisés.
J'avoue avoir un faible pour les San-Antonio de la décennie soixante, et que l'inénarrable Bérurier - le personnage de la série pour moi -, tienne ainsi la vedette, ajoute encore à mon plaisir.
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