LES SEPT JOURS DE L'AMOUR
Vendredi : Encore un hiver
Si tu t'en vas loin, suspends mon rêve sur
l'armoire
Souvenir de toi ou de moi
Un autre hiver viendra, et je verrai
Deux colombes sur la chaise, et verrai
Ce que tu as fait de la noix du cocotier
Un lait a coulé de mes mots sur un autre tapis
Si tu t'en vas, emporte l'hiver
/Traducteur Elias Sanbar
LES SEPT JOURS DE L'AMOUR
Jeudi : Création
Je me suis trouvé en mon âme et en son dehors
Et tu es entre eux le miroir
La terre te visite pour trouver sa parure, parfois
Et remonter à l'origine du rêve
Quant à moi, je peux être tel que tu m'as
laissé hier, près de l'eau
Scindé en ciel et terre
Ah, mais où sont-ils ces deux-là ?
/Traducteur Elias Sanbar
LES SEPT JOURS DE L'AMOUR
Mercredi : Narcisse
Son âge, vingt-cinq femmes.
Née telle qu'elle voudrait être, elle marche
autour de son image
Et la regarde comme si elle voyait le visage
d'une autre dans l'eau
Je manque de nuit pour courir en moi-même
D'amour, pour sauter par-dessus la tour
Et elle s'est écartée
De son ombre, que l'éclair passe entre elle et
l'ombre
Ainsi que l'étranger traverse son poème
/Traducteur Elias Sanbar
LES SEPT JOURS DE L'AMOUR
Mardi : Griffon
Il suffit que tu passes par les mots. Le griffon
trouve son image en nous
Et l'âme née d'elle-même, un corps
Il faut un corps à l'âme, qu'elle le consume
D'elle-même, pour elle-même
Un corps, que l'âme donne à voir ce qu'elle a
dissimulé de l'éternité
Consumons-nous, pour la seule raison de
nous unir
/Traducteur Elias Sanbar
LA GITANE DÉTIENT UN CIEL EXERCÉ
extrait 1
Tu laisses le vent malade sur les mûriers. Mais
moi
Je marcherai vers la mer. Comment respirer ?
Qu'as-tu fait de nous ?
Pourquoi n'as-tu plus supporté gitane de
résider
Dans le quartier de l'iris ?
Nous avons ton bon désir d'or et de sang
insouciant dans les lignages
Martèle de ton talon l'icône de l'univers, et
les oiseaux chez toi se poseront
Les anges existent. Et un ciel exercé
Fais ce que bon te semble !
Martèle les cœurs comme l'on casse les noix
Et le sang des chevaux giclera
…