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Histoire de la création et diffusion d'un film documentaire retraçant le combat d'hommes contre le patronat et le décès d'un des leurs. Nous apprenons ici cette histoire avec la belle mise en scène de Davodeau.
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J'ai commencé cet ouvrage sans vraiment savoir de quoi il en retournait... Il s'agit d'un témoignage scénarisé par Kris et Etienne Davodeau, qui se passe à Brest, en 1950. Après la Seconde Guerre Mondiale, la ville a été ravagée et doit maintenant être reconstruite... Mais les ouvriers font la grève et, lors d'une manifestation, la police tire sur la foule. Plus de vingt personnes vont être blessées et Edouard Mazé va mourir d'une balle dans la tête.

René Vaultier va filmer les ouvriers pour que ces derniers puissent crier leur révolte et rendre hommage à leur camarade mort... Mais la caméra ne prenant pas le son, le réalisateur va alors lire un poème de Paul Eluard, intitulé Un homme est mort.

Je ne connaissais rien de cette grève et cette bande-dessinée m'a permis d'apprendre. de comprendre la révolte des syndiqués, leur ras le bol... Fille d'ouvrier, j'ai été touchée par ce texte, qui raconte une histoire passée mais pourtant semblable, sur de nombreux points, à l'époque que nous vivons.

Kris et Etienne Davodeau ont su retranscrire avec force ce moment historique, et les illustrations de Davodeau complètent parfaitement ce qu'on peut ressentir à cette lecture.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Au départ ce qui m'a plus dans ce livre c'est sa beauté, oui en le voyant, en vacances, chez des amis, j'ai été attiré par l'élégance de cette bande dessinée, son format inhabituel, la simplicité de la couverture, sa couleur rouge sang et son graphisme.

Il est difficile d'en dire plus que l'éditeur, ci-dessus, résumé complet s'il en est.

Néanmoins c'est l'histoire d'un film disparu aujourd'hui, film qui sera tourné par Vautier avec très peu de moyen, destiné à être vu par le plus grand nombre de sympathisants communistes et/ou syndicalistes CGT pendant les grèves lors de la reconstruction de la ville de Brest.
Au fur et à mesure qu'il sera montré le film s'étiolera et les compagnons seront obligés de trouver des subterfuges pour arriver, néanmoins, a ce qu'il soit visionné par le plus grand nombre. Ce film aura un impact énorme à l'époque amenant une union ouvrière de plus en plus soudée et importante.

Le dessin sobre est épatant, les couleurs tantôt sépia, tantôt rouge (sang) relèvent le scénario avec brio. Je suis étonné par la justesse des dessins de foule, si difficiles à réaliser (et je sais ce dont j'écris) ainsi que ceux décrivant la ville de Brest dévastée par la guerre. Certes je n'ai pas connu Brest après les bombardements mais je peux me l'imaginer d'après les vignettes et la force et le réalisme des dessins. Bravo à l'auteur et au dessinateur pour le travail (4 ans) historique accompli et à ceux qui ont reconstruit Brest.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
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En avril 1950, mon père était ouvrier dans le bâtiment, embauché comme maçon, alors qu'il avait une formation de charpentier. Mais à cette époque, c'était le métier de maçon qui était le plus sollicité, compte tenu du contexte. Il travaillait à Brest, il avait alors vingt-cinq ans, un jeune homme en plein dans la force de l'âge. Il participait à sa manière à la reconstruction de la ville qui fut en grande partie dévastée par les bombardements de la seconde guerre mondiale sous lesquels il était aussi présent en tant que résistant. De cette reconstruction, va surgir une ville qui est à peu près semblable à celle que je connais aujourd'hui, que je vois au moins une fois par semaine, dans laquelle j'ai fait toutes mes études. Une ville aux rues rectilignes, d'allures staliniennes, grises. On pourrait dire que cette ville est laide. Et pourtant, l'âme qui y règne, son atmosphère, ce sont des choses très fortes. C'est une ville portuaire. Elle a continué de garder cela, ce côté porté plus vers les lointains que la Bretagne profonde, celtique. Ce n'est pas une ville bretonne, ce n'est pas cette âme-là qui y règne. C'est une ville ouvrière, portée vers l'horizon. Il y a aussi une âme fortement humaniste, associative, militante sur bien des sujets, culturelle aussi. C'est un peu comme s'il y avait la Bretagne et puis Brest, comme une enclave, comme une île. C'est une ville où il est très agréable de vivre, malgré ces horribles murailles grises qui enlaidissent la ville, rayent le regard au premier abord, se dressent de chaque côté de la rue de Siam, au-dessus du Port, devant le goulet qui mène vers le grand large et un peu partout tout autour. C'est une ville magnifique si l'on prend le temps de s'y attarder.
Lorsque la BD, Un homme est mort, est sortie, c'était je crois en 2006. Un couple d'amis me l'avait offert en cadeau d'anniversaire. Mon père était décédé depuis vingt-deux ans déjà. Je n'ai donc pas pu le questionner sur les grèves de 1950. Ma mère, aujourd'hui décédée depuis peu, s'en rappelait, mais déjà âgée, elle ne savait pas donner beaucoup de détails. Elle savait seulement que mon père était en grève comme la plupart de ses collègues de travail.
Alors, forcément, la BD écrite par Etienne Davodeau pour les dessins et Kris pour le scénario, m'a tout d'abord happé à titre personnel. C'est cela qui a été tout d'abord le chemin déclenchant. Ensuite, l'originalité du scénario m'a conquis. C'est l'histoire d'un film documentaire, dont le cinéaste est René Vautier, cinéaste militant, contesté par l'ordre établi, qui décide de venir tourner sur cette ville en état de siège, suite au décès d'un gréviste, Édouard Mazé, lorsque la police charge les manifestants.
Les auteurs se sont attachés aux faits, de manière très documentée. Kris qui habite près de Brest, que j'ai eu l'occasion de rencontrer au mois de juin dernier lors de la sortie sur Arte du film tiré de la BD, nous expliquait lors de ce colloque organisé par une librairie brestoise, son souci de la recherche du détail historique, c'est quelqu'un qui est insatiable dans la recherche documentaire qui précède un ouvrage. Il parlait aussi ce soir-là de l'amitié qui le lie à Étienne Davodeau, de leur complicité, de leur connivence. Cette connivence est essentielle en BD entre celui qui apporte l'écriture du texte et du scénario et celui qui dessine. Elle ne s'impose pas forcément et de manière naturelle. Parfois, cela ne fonctionne pas, disait-il. Ici pourtant ce duo est réussi. La justesse est au rendez-vous de leurs talents réunis, l'émotion aussi. La solidarité qui a précédé et suivi les événements est magnifiquement retranscrite. Et une humanité très forte, teintée parfois d'humour, se dégage de cette fresque sociale qui fait partie de l'histoire d'une ville que j'aime par-dessus tout.
Un seul regret, mon père aurait tant aimé lire cette BD...
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Voici à nouveau pour moi une leçon d'histoire : L'histoire de la reconstruction de Brest servant de "décors" à un événement qui a marqué les esprits en 1950, mais qu'on a oublié aujourd'hui : la mort d'un syndicaliste pendant une manifestation, tué par balle, par la police.... Ça fait froid dans le dos.
C'est l'histoire de ce cinéaste censuré au milieu de ces ouvriers, c'est aussi un peu l'histoire de ces ouvriers à la vie assez rude dans l'époque de la construction, mais qui font preuve d'une grande solidarité.
Et en bonus en fin de lecture, un dossier sur tout ça : la reconstruction, sur le cinéaste, sur un syndicaliste blessé, sur l'histoire du livre...
Une super lecture encore une fois
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L'intrigue se situe à Brest durant les grèves d'avril 1950, et le drame qui a suivi (la mort de l'ouvrier syndicaliste Édouard Mazé) rend un vibrant hommage aux combats des ouvriers brestois pendant les grèves de 1950," afin d'obtenir une hausse des salaires.

Ce qui est passionnant avec "Un homme est mort" , c'est que c'est également l'histoire d'un film, tourné sous le manteau, au pouvoir aussi transcendant sur les grévistes qu'éphémère dans son existence.

René VAUTIER, cinéaste engagé ayant tourné en Afrique Coloniale, sera en charge de décrire, avec la justesse qui le caractérise, les évènements tragiques et leurs conséquences dans un Brest qui prend des airs d'apocalypse.

Affublé de P'tit ZEF et de Désiré, René Vautier sera le témoin privilégié d'une ville exsangue et d'une époque meurtrie.
On éprouve une réelle émotion esthétique en ressentant la sincérité et l'envie de Kris et Davodeau de servir cette belle histoire-là, rythmée par les mots bouleversants de Paul Éluard.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Reprenant le titre d'un poème de Paul Éluard en hommage au journaliste résistant et communiste, Gabriel Péri, Un homme est mort relate les événements graves qui se sont produits à Brest, en 1950.

Dans ce bel et poignant album signé Kris et Etienne Davodeau, le lecteur suivra le célèbre cinéaste militant engagé après avoir été jeune Résistant dès 15 ans, René Vautier caméra au poing (16 mn), alors que Brest est en pleine reconstruction et que la révolte ouvrière gronde en avril 1950. Et qu'il est recherché par la police pour ses documentaires dénonçant le colonialisme ou soutenant les mineurs en grève et les Algériens luttant pour leur indépendance.

Le 17 avril 1950, après un mois d'affrontements de plus en plus violents, alors que deux députés communistes ont été emprisonnés, les forces de l'ordre tirent sur les manifestants. Plusieurs sont grièvement blessés par balle comme Pierre Cauzien qui doit être amputé de la jambe.

Et puis survient l'intolérable : la mort d'Édouard Mazé, militant de base de la CGT, est tué. Abattu par les forces de l'ordre rue Kerabecam.
Lien : https://blogentresoi.wordpre..
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1950, Brest, complètement détruite par les bombardements de la seconde guerre mondiale, se reconstruit. Mais les conditions de travail ne sont pas idéales et les revendications des travailleurs sont ignorées alors des mouvements de grève voient le jour, jusqu'au drame, la mort d'un manifestant tué par les forces de l'ordre.
Un film a été réalisé à l'époque par René Vautier, reporter et enfant du pays, pour témoigner de l'engagement des ouvriers et de ceux qui soutenaient la lutte. Cette bd est un beau témoignage sur le tournage de ce film et sur la classe ouvrière de l'époque. Un dossier et des interviews viennent compléter le récit.
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1950, Brest. Grèves, manifestations. Un mort et un témoin particulier qui filme ces ouvriers en colère. Kris et Etienne Davodeau reconstitue cet épisode marquant de la lutte ouvrière. le dessin ne paie pas de mine mais la force du récit emporte tout sur son passage. Magistral !
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Une des nombreuses qualités de Davodeau : relater des faits avec justesse et précision....
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