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3,38

sur 336 notes
« Les séparées » est un roman à deux voix, celle de Cécile, celle d'Alice, deux amies que le temps qui passe, les petites jalousies, les amertumes et les non-dits ont fini par irrévocablement séparer.
L'une est à l'hôpital, dans un semi-coma, l'autre attablée à la terrasse d'un café. Chacune de son côté va faire entendre la voix du souvenir, de l'époque des années 1980 lorsqu'adolescentes, elles tendaient vers le même idéal, la tête emplie de projets et de rêves, jusqu'à la dégradation progressive et la scission définitive de leur amitié 30 ans plus tard.

Il est toujours un peu pénible d'aller à contre courant l'avis général. Il nous faut pourtant avouer que « Les séparées » est d'un niveau bien inférieur aux attentes et à l'espoir mis en lui.
C'est souvent le cas lorsque les critiques encensent un ouvrage à coup d'adjectifs trop élogieux, de louanges glorificatrices et autres félicitations disproportionnées, on s'attend à un livre frisant le chef-d'oeuvre et lorsque les illusions sont déçues, la déception est à hauteur du dithyrambe….mais inversée pour le coup.
Bien que d'une lecture agréable, le livre de Kéthévane Davrichewy comporte finalement trop de bémols pour peu de dièses.

Car c'est un livre auquel malheureusement on ne croit pas.
On ne croit pas à cette amitié entre Alice et Cécile que l'on nous décrit comme fusionnelle et passionnelle et qui se délite comme une relation de vieux couple.
Pourtant, pour des raisons aussi opaques que mystérieuses, voilà la rupture bel et bien consommée… avec des sentiments bien acrimonieux pour deux êtres qui se sont aimés et si peu d'arguments de désunion, « j'ai voulu te blesser moi aussi, t'anéantir, te mettre à terre»…

Cette séparation que l'on aurait pu comprendre à 20 ans, à l'âge où les chemins et les choix divergent, intervient bien après la trentaine, après des années à se téléphoner tous les jours, à partir en vacances avec maris et enfants, à travailler ensemble, à tout partager. Et brusquement, ces deux femmes ne peuvent plus se voir en peinture ! « La haine, pernicieuse, avait laissé place à un sentiment tiède». Ca c'est de la fusion !

Alice et Cécile sont donc liées nous dit-on comme le seraient deux soeurs, pourtant, envies et petites jalousie très féminines jalonnent ces années d'amitié, « j'enviais la facilité avec laquelle tu allais vers les gens », « tu enviais ma liberté »…
Sans omettre le fait qu'elles se taisent l'une l'autre de lourds secrets, de ceux que seul un ami peut entendre…
Ca c'est de l'amitié !

Si le tableau des années 1970/80 est plutôt plaisant, ressuscitant l'époque en un large panorama brassant chansons populaires, publicités, évènements sportifs, politiques et télévisuels, Kéthévane Dravichewy ne nous épargne aucun des thèmes misérabilistes de la littérature : drogue, sida, chômage, adultère, le tout saupoudré d'inceste. Ca c'est du package !
Bon c'est vrai, il y a des gens qui ne sont vraiment pas vernis dans la vie mais heureusement pour nous, l'auteur a su nous éviter l'écueil du mélodrame bien que la distance avec laquelle nos héroïnes prennent toutes les tragédies ne lasse pas de nous surprendre.

L'écriture de la romancière est fine et sensible et se déploie en phrases courtes et factuelles avec une répétition toutefois un peu maladroite des prénoms : Alice a dit, Cécile a fait…
Les deux personnages, aux caractères normalement divergents, sont finalement très peu distincts sur le papier dans leur façon d'exprimer leurs sentiments et leurs émotions ; si le récit n'était pas construit en deux voix alternées, on pourrait même aisément confondre les deux femmes tant elles se révèlent interchangeables.

Cette histoire d'amitié en lambeaux n'est donc pas désagréable, le roman se lit vite et plutôt bien, on y décèle de la fraîcheur, beaucoup de délicatesse et une grâce aérienne mais il y manque l'empathie, la crédibilité et toutes ces petites choses qui font qu'un livre nous marque durablement.
Ah déception quand tu nous tiens !
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Après son magnifique premier roman La mer noire, ce fut un réel plaisir de lire le deuxième roman de Kéthévane Davrichewy, Les Séparées. Une tendre et douloureuse, troublante et si juste histoire d'amitié.

Il y a trente ans, c'était les meilleures amies du monde. En 1981, Alice et Cécile avaient 16 ans et beaucoup d'espoir dans leur présent comme dans leur avenir. Elles avaient surtout beaucoup foi en leur amitié passionnée et fusionnelle. Aujourd'hui, elles en ont 30 de plus et se sont perdues de vue, voire même un peu fâchées pour des broutilles. Alice est sous le choc d'une rupture conjugale inattendue et Cécile est plongée dans le coma suite à un accident de voiture. Ici, chacune à sa façon, avec ses forces et ses faiblesses, se raconte ou raconte l'autre au passé comme au présent. Dans l'entrelacement de leurs deux récits, il apparaît que ce sont leurs différences comme leurs passions communes qui les lient. Évidemment, elles reviennent sur leur aventureuse complicité, leurs premières comme leurs grandes amours,l'histoire légère et grave de leur famille. Sans oublier leurs histoires de fringues et de coiffures, leur goût pour la musique, le cinéma, le théâtre, leur passion pour la littérature. En toile de fond, le monde politique et social évolue. Elles s'engagent dans les études, la vie professionnelle, puis il est question de mariage, d'enfants. Les années passent, ponctuées de bonheurs, de peines, d'accidents, d'actes et de rendez-vous manqués. Inexorablement se multiplient les non-dits, les renoncements, les petits et grands mensonges. Ce n'est pas nouveau en amitié, déclinaison particulière de l'amour. Comme les sentiments sont complexes ! Pourtant, ce qui est remarquable ici, c'est le talent littéraire de Kéthévane Davrichewy pour rendre si sensible l'histoire de cette amitié aussi forte que fragile. Dans son roman, maîtrisé et troublant, se déploient la passion, l'exclusivité et la fusion, comme s'insinuent la méprise, l'éloignement et la négligence. Toute une histoire pour aboutir à la perte de l'autre ? Ce serait négliger l'univers qui gravite autour des voix d'Alice et Cécile. Aussi complexe, subtil et passionnant que leur amitié !
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je n'ai plus envie de le lire (ni de l'acheter) car papillote88 nous a tout raconté : dommage !!
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Ce livre, je l'ai bien aimé. Je l'ai lu en une soirée (181 p). Mais... quelques petites réserves !
L'écriture de K. Davrichewy est fluide, belle, emballante...
Etant de la même génération que l'auteur et que les deux femmes du roman, Alice et Cécile, j'ai tourné les pages en parfaite osmose avec les commentaires sur l'époque, la musique (Joe Dassin, la mort de Cloclo, Julien Clerc, Simon & Garfunkel, Bee Gees...), les événements (l'écran de TV dévoilant le visage de F. Mitterrand le 10 mai 81, Noah à Roland-Garros, Mandela président), les modes de vie (Le bébête show, les Enfants du rock...)... Et j'ai apprécié de revivre en lecture toutes ces années 70 et 80.
La trame : le récit à deux voix de deux femmes, qui ont grandi ensemble depuis l'enfance en étant inséparables, ont choisi des métiers proches, se sont mariées avec deux copains... etc. etc.... Jusqu'au 3e chapitre du livre où patatras, on assiste à un déjeuner commun d'Alice et Cécile, qui est redoutable de coups de pique, de flèches (tu as des cheveux blancs !), un condensé de méchanceté et d'aigreur le temps d'un déjeuner à la sauvette : j'avoue que ce passage m'a désarçonnée, et ne m'a pas franchement plu (trop "préfabriqué" ?).
En tout cas, le lecteur est mis devant le fait accompli : les deux femmes ne se fréquentent plus et semblent se détester. Comment en sont-elles arrivées là alors que les petites filles ont grandi en développant une amitié exclusive et fusionnelle ?

Le roman va nous le faire découvrir en alternant 30 ans plus tard les récits d'Alice, assise seule à la terrasse d'un café alors que son mari vient d'emménager ailleurs, et de Cécile, plongée dans un semi-coma à la suite d'un accident.
Elles ont désormais la cinquantaine, et chacune au fil des chapitres se souvient de leur histoire commune, nous livre cette histoire depuis son for intérieur, et l'on s'aperçoit que les interprétations ou sentiments de ces deux gamines inséparables, sous des dessous de totale complicité, comportent des fêlures, et ces petites fêlures finiront par créer de vraies fissures dans leur amitié.
Tout cela est extrêmement bien mis en mots par Kéthévane Davrichewy, et c'est un plaisir de lire son écriture.
Toutefois, concernant l'histoire de ces deux femmes, j'ai quelques réserves. Peut-être en raison de la construction du roman... de petites réserves qui m'empêchent de considérer "Les séparées" comme un chef d'oeuvre ou roman remarquable (au même titre que "Les Déferlantes", "La conversation amoureuse", "Naissance d'un pont" qui m'ont vraiment marquée...): "Les séparées" sera juste un bon roman, qui ne devrait cependant pas me laisser un souvenir impérissable.
Tout d'abord, le mystère qu'entretient l'auteur sur la personne de Philippe au début du roman, est gros comme une ficelle... Tout de suite, le lecteur se focalise sur ce Philippe tandis que l'auteur joue à essayer de ne pas dévoiler qui il est le plus longtemps possible : cela n'est plus vraisemblable et respire l'exercice de construction littéraire.
Ensuite, j'ai trouvé "surjoué" l'épisode de la fâcherie entre Cécile et Alice, fâcherie qui serait née du manque d'attentions et de commisération de Cécile au moment de la maladie et du décès du père d'Alice.
Toujours à travers le regard de l'une puis de l'autre au fil des chapitres, nous assistons au déroulement de leur enfance commune, leur adolescence, leur vie adulte et plane le mystère lié à la place dans leurs vies de Philippe, le demi-frère de Cécile, l'amoureux d'Alice, sa descente dans les enfers de la drogue, le sida et son suicide. Philippe a-t-il représenté le principal facteur de distanciation des deux femmes ? On pourrait le croire.
Mais la remarque de Cécile dans ce fameux 3e chapitre en tout début de roman, pendant le déjeuner grinçant, selon laquelle Alice colporterait des rumeurs sur la nature de la relation entre Cécile et Philippe, tombe comme un cheveu sur la soupe : les deux femmes ne se parlent plus depuis 5 ans, Philippe est mort, Alice "vit sa vie"... Bref, une remarque que je trouve maladroite dans la construction du récit. Un faux prétexte un peu grossier.
De part et d'autre du roman, au fil des souvenirs des deux femmes, des révélations sont faites. Mais un peu maladroitement encore : l'inceste qu'a vécu Cécile... mais qui semble la laisser indifférente : qu'a voulu l'auteur en apportant cette information sans vraiment la développer ?
Ce sont là des détails mais qui se remarquent d'autant plus facilement que le livre est court. Et peut-être l'ai-je justement lu trop vite ?
En conclusion, un roman joliment écrit et qui se lit facilement, qui ravivera les souvenirs des années 70 et 80 aux lecteurs nostalgiques, mais qui comporte quelques "trous noirs" dans l'histoire. Bon, pas facile de donner un avis sur un livre encensé par tous !
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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100x66-c[1] Un petit moment de plaisir, ça fait tellement du bien après les livres tristes que j'ai lus dernièrement !

Bien sur ce n'est pas de la grande littérature mais c'est bien raconté et finalement ce livre résonne en moi beaucoup plus profondément que je ne l'imaginais pendant la lecture.
Je crois que toutes les filles et femmes qui ont eu une amie de coeur retrouveront quelque chose d'elles dans ce roman.
L'amie dont on ne peut se passer, celle qui nous permet de grandir, de supporter la crise d'adolescence, celle qui voit nos premiers émois amoureux mais qui doit être repoussée pour que finalement les deux deviennent adultes.

C'est tout cela qui est raconté dans l'ambiance des années 80. J'ai tout compris et je dirai tout vécu comme elles et j'ai dans la tête les mêmes chansons.
C'est aussi un roman avec une histoire poignante et délicatement racontée.

Une histoire de femmes écrite avec une belle sensibilité féminine !

Je doute que cela intéresse beaucoup les hommes qui y verront, peut-être, un roman un peu mièvre.
Lien : http://luocine.over-blog.com..
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Ce titre a été choisi en raison de mon vécu.
Une amitié peut se briser aussi facilement que l'amour.
Les propos de cette auteure sonnent justes.
Le déchirement et l'éloignement des deux protagonistes sont le résultat des aléas de la vie, des non-dits et bien des malentendus
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DAVRICHEWY, Kéthévane, Les séparées, Sabine Wespeiter Editeur, 2012 (181 p.)

Alice et Cécile ont 16 ans et elles sont les meilleures amies du monde : une amitié fusionnelle pure et sincère. Trente ans plus tard, Alice petit-déjeune seule dans un café parisien en se retraçant dans sa tête leur parcours à toutes les deux. Cécile est dans un semi-coma à l'hôpital et elle refait mentalement la même chose. Pour les deux, le problème est de comprendre la raison de leur rupture amicale. Ce roman à deux voix est fait de remémorations, de réminiscences, de souvenirs tantôt agréables, tantôt tristes. « Toutes deux vivaient dans un monde parallèle où se côtoyaient des idoles et des êtres sortis de leur imaginaire… » mais, un jour, il leur faudra se heurter à la réalité et il est nécessaire parfois de comprendre le passé pour guérir le présent ! Un roman écrit dans un style très agréable, empreint de profondeur et de féminité.

Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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Alice et Cécile se connaissent depuis le plus jeune âge et sont soudées par une amitié fusionnelle entamée au collège sous la France de Mitterrand. Un peu plus de trente plus tard, cette amitié possessive, unique s'écrit au passé, enterrée par toutes les deux.

Ce roman alterne des flash-back depuis les années quatre-vingt et le présent des deux femmes trente ans plus tard. Issues de milieux différents, Alice et Cécile nourrissent leur adolescence de lectures et de musiques. Leur amitié si forte et si précieuse est entière. Devenues quinquagénaires, leur amitié n'aura pas résisté aux lézardes qui se sont formées. Même si comme dans un couple, elles auront tenté de braver les creux en espérant retrouver cette complicité perdue.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/03/kethevane-davrichewy-les-separees.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Récit à deux voix. Alice a chassé son mari après la découverte de l'infidélité de son mari. Elle est attablée à une terrasse et laisse affluer les souvenirs, son amitié brisée avec Cécile, son amour pour le frère de celle-ci, Philippe, son enfance, les exaltations des années 80. Cécile est à l'hôpital après un accident de voiture. Elle aussi retisse l'histoire qui les a liées, les non-dits, les blessures jamais cicatrisées.
Délicatesse, flottement, évocation de la douceur de l'enfance que l'on quitte à regret, la difficulté de prendre son destin en main, de choisir, les erreurs, les égarements, les chemins qui se séparent et déchirent une belle amitié.
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Alice et Cécile sont deux jeunes femmes qui sont amies depuis qu'elles se sont rencontrées sur les bancs de leur classe de sixième. Inséparables, elles ont vécu ensemble leurs années d'adolescence, leurs premiers amours, leurs aventures diverses et variées. Plus sensuelle, Alice a multiplié les conquêtes alors que Cécile est restée plus réservée. Toutes deux se sont mariées, Alice avec David et Cécile avec Eric, puis ont divorcé. Ayant repris la boîte de son père, Cécile a engagé Alice qui a fini par se lasser et par reprendre son indépendance. Peu à peu la vie les a séparées jusqu'au jour où Cécile s'est retrouvée dans le coma suite à un grave accident de la route qui ressemblait d'ailleurs à un suicide.
Un roman sentimental bien ancré dans une époque, les années quatre vingt, la génération Mitterand, le disco, les paillettes. Une jeunesse nostalgique des années 68 qui découvrait le sida et qui ne pouvait avoir d'autre repères que la mort de Cloclo, celle de Tonton et le moonwalk de Mickaël Jackson. Une histoire bien ancrée dans un milieu aisé, insouciant, ignorant la précarité, le chômage et la vie difficile des classes inférieures. Uniquement intéressé par la vie facile, les petits plaisirs et les rencontres d'un soir. Au total, un ton léger, un peu superficiel mais pas désagréable (Madame Davrichewy a la plume rapide et légère), pour une intrigue sans grande originalité ni épaisseur particulière. A peine un cran au-dessus du roman de gare...
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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