Au nom de la mère

"Bienheureuse Miriàm, quel beau caractère tu as, même au milieu de tous ces ennuis tu es gaie et tu me donnes de la force. Cet ange ne savait pas comme il avait raison de te dire bénie toi plus que toutes les femmes, 'berukhà att'miccol hannashim'." Et Iosef fut heureux de se mettre en route avc moi et il fit quatre sauts un peu fous, au rythme des syllabes accentuées. 'Berukhà att'miccol hannashim', et il tapait des mains. et l'enfant dansait en moi.

Arrivé à destination, (l'aveugle) a offert à Iosef des figues sèches et puis il l'a béni : "Toi qui aides quelqu'un qui est vue par les autres mais qui ne voit pas, puisses-tu recevoir l'aide de celui qui voit tout et qui n'est vu de personne." C'est un peuple de sages du cœur, le nôtre.

Tu me fais peur à ne pas pleurer, fils.
Comment se fait-il que tu n'aies pas pleuré, mon fils,
Comment se fait-il que tu n'aies pas pleuré ?
Ce n'est pas parce que tu ne peux pas pleurer,
que tu ne pourras pas parler ?
Il vaudrait mieux, tu serais en sécurité,
il vaudrait mieux que tu sois muet,
on donne trop d'importance aux mots,
ils finissent par contraindre à l'exil
à la prison ou pire.

[La grâce], c'est la force surhumaine d'affronter le monde seul, sans effort, de le défier en duel tout entier sans même se décoiffer (...). C'est un talent de prophète. C'est un don et toi tu l'as reçu. Tu es pleine de grâce.

Dans notre histoire sainte, les anges ont un corps humain normal, on ne les distingue pas. On sait que ce sont eux quand ils s'en vont. Ils laissent un don en même temps qu'un manque.

"Au nom de la mère s'inaugure la vie." (p. 12)

"Je n'ai rien de spécial. Je suis ton récipient. C'est bon, tu leur ressembleras, tu auras la morve au nez et tu éternueras." (p. 41)

En est-il ainsi pour chaque mère ou bien cette nuit est-elle unique au monde? Avec toi, j'apprends le doute d'être n'importe qui, prise au hasard, ou bien la plus secrète. Seule certitude, c'est que tu m'écoutes.

Je m'apercevais que j'étais plus grande et plus légère, précisément au centre de mon corps, au dessous de mes côtes, dans l'anse de mon ventre.

Au fond, le concours masculin est sans poids, le crachat d'une minute.