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Un livre étonnant : l'étude de cinq noms féminins relevés dans l'évangile de Mathieu, dans la liste des quarante-deux noms établissant l'ascendance de Jésus jusqu'à Abraham. Dans cette liste, seulement cinq noms de femmes. Ces cinq femmes n'étaient pas de la tribu d'Israël, mais elles ont décidé, ont voulu, ont fait le choix de lui appartenir. Allant, pour les quatre premières, jusqu'à s'offrir ou se prostituer pour y arriver.
Pour ces quatre-là, Erri de Luca se réfère aux très beaux textes de la Bible, à la fois incantatoires et énigmatiques, qu'il cite volontiers. Réponse à Naomi de Ruth la Moabite, jeune veuve qui refuse de quitter sa belle-mère comme le voudrait la tradition : « Pour aimer Yod ton Elohim, écouter dans sa voix et t'attacher en lui. »
Erri de Luca reprend son indépendance pour Marie, mère de Jésus. Il réinvente l'Annonciation, dans le récit qu'en fait Marie à sa mère. Il recrée Joseph et son amour sans condition. Il imagine la cruelle prescience qu'a Marie du destin de son fils. « Son fils se détacha du bois et alla à sa rencontre. Ils ne dirent rien pendant leur étreinte. Lui savait, elle, elle avait déjà su. »
Cinq portraits de femmes magnifiques, mettant leur sagesse et leur volonté au service de leur choix. Erri de Luca leur rend un hommage vibrant, dans une écriture d'une poésie à la fois puissante et émouvante.
Il y a une sixième femme dans ce texte, en avant-poste du livre. Giuseppina que l'auteur dit avoir connue servante, pendant plusieurs décennies, dans la famille de ses cousins. Giuseppina, analphabète, qui ne connaissait pas ce mot, qui disait « Moi, je suis sans école. » Giuseppina, la bonté et la dignité mêmes. Sans sainteté et sans scandale, aussi inoubliable que les cinq autres.
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De Luca est un savant lecteur de la Bible -il la lit en hébreu- alors même qu'il s'affirme non croyant. Il évoque la vie de cinq femmes célèbres qui n'eurent pas une vie exemplaire si l'on s'en tient à la seule morale, qui surent braver les interdits du sexe et de la violence. Cinq fêles déterminées courageuses, cinq femmes d'une grande beauté.
Erri de Luca donne une vision singulière de leur destin, en utilisant les ressources de la linguistique et l'analyse spirituelle.
C'est une lecture savoureuse d'un texte souvent poétique, d'une ode à la beauté des femmes et à celles qui sont libres.
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Cinq femmes dans la lignée masculine entre Abraham et Jésus.
Cinq cas uniques qui enfreignent la loi,confondent les hommes et imposent leur exception; Elles ont un but,une mission qui leur tient à coeur et qu'elles suivent sans faillir.
Erri de Luca revisite le rôle féminin dans l'Ancien testament. Les hommes, chargés par Dieu de L'annoncer, essaient de s'y soustraire. Les femmes,au contraire,ne flanchent pas. Aucune d'elle n'a reçu le réconfort d'une prophétie,d'une voix directe.
Elles vont contre les règles et sacrifient leur personnalité. Leur élan est plus solide que celui des prophètes, ce sont "les saintes du scandale".
Plus qu'une analyse religieuse (de Luca se dit non croyant),c'est une revisitation romancée de ces cinq femmes hors du commun.
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Les Saintes du Scandale n'est pas un livre scandaleux. eut être l'est-il pour quelques curés, talmudistes et autres étudiants orthodoxes de la théologie du Livre.
Mais pour le lecteur moderne, plus ou moins athée et pas trop attaché à la lettre du texte sacré mais plutôt à sa poésie, ce petit opuscule présente habilement et avec beaucoup d'intérêt quelques femmes présentes dans la Bible.
Toutes sont présentes dans l'ancien testament, commun aux trois religion monothéistes, aucune dans le nouveau... Qu'est-ce à dire sur le christianisme, qu'il est plus machiste ? Erri de Luca n'en fait rien, mais son livre parle pour lui.
On y retrouve Bethsabée, Marie et 3 autres femmes moins connues de la bible sous l'oeil neuf et pénétrant de l'auteur, lecteur et traducteur du texte dans sa version originale. On est donc gratifiés de quelques cours d'étymologie en hébreu, de scènes de vie de l'ancien temps et de réflexion sur la place des personnages selon leur sexe dans la bible...
C'est bien écrit, intéressant, revalorisant pour les femmes, mais du même auteur je préfère nettement ses fictions !
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L'auteur est un bon connaisseur de la Bible, même s'il se défend farouchement d'être croyant. A vrai dire, cela se voit bien à son interprétation des écrits bibliques qui est parfois un peu libre. En revanche, sa maîtrise de l'hébreu lui permet de goûter et par là même de nous faire goûter toute la saveur du texte et nous faire redécouvrir certains passages pourtant très connus.
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Pas grand chose à dire de ce petit opuscule si ce n'est qu'il se lit vite.
La seule évocation intéressante est la phrase d'un Napolitain retranscrite sur le panneau d'un musée d'Ellis Island à NY : "On m'avait dit que les rues de New York étaient pavées d'or. Quand je suis arrivé, j'ai constaté trois choses. Premièrement : qu'elles n'étaient pas pavées d'or. Deuxièmement : qu'elles n'étaient pas du tout pavées. Troisièmement : que c'était moi qui devrais les paver"
Après l'auteur nous étale sa connaissance de l'hébreu pour nous présenter des figures féminines de la Bible sous un autre angle et là ça ne m'a pas vraiment emballé.
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ces quelques femmes de la généalogie de Jésus selon Matthieu ont chacune un parcours fait de douleur et de désir. Avec le respect profond du texte qu'on lui connaît, De Luca décortique et met en évidence la beauté profonde de ces femmes. Sont elles si différentes de nous ?
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Déçue par ma lecture.
Il faut dire que je ne m'attendais pas vraiment à ce type d'histoire. Moins qu'une histoire, ce sont plutôt des passages sélectionnés sur cinq femmes dont il est fait mention dans la Bible, puis commentés.
Le livre peut s'avérer compliqué à aborder sans éducation religieuse chrétienne, puisqu'il faut situer un grand nombre de noms dans l'histoire et d'événements présentés seulement très rapidement.
La chose que j'ai réellement apprécié, c'est l'usage et l'explication de termes hébreux dans leur polysémie, dans le contexte, qui permettent de comprendre certains passages tout à fait différemment (je pense notamment à Ruth et son nouveau mari).
Cependant, j'ai trouvé que l'explication restait beaucoup trop en surface pour entrer vraiment dans le détail.
De plus, je remettrais en question le titre du livre, certes le comportement de ces femmes pourrait être jugé scandaleux, mais pour la plupart des cas (pour ne pas dire tous), la résolution de la situation est positive. de mon point de vue on ne peut pas vraiment parler de « scandale » dans cette optique, et cela encore moins à notre époque contemporaine.
Ce qui me laisse un gout particulièrement amer après cette lecture, c'est que le titre et l'objet du livre nous laissait penser à un essai plus ou moins féministe (c'était mon horizon d'attente lorsqu'on m'en a parlé) et j'ai lu un texte qui présentait des figures féminines de la Bible, certes, mais leur accordait une moyenne de 10 pages chacune, qui commençait par la présentation d'un homme (l'auteur)... pour finir sur la mention d'un homme (sachant que le livre fait 100 pages, c'est assez conséquent) !
Il ne fait que nous lancer des banalités sur la condition féminine sans les enrichir une quelconque réflexion.
De plus, je ne le trouve plus vraiment au gout du jour à cause des relectures de la bible faites dans le cadre des études de genre, qui souligne des traductions parallèles et tissent tout une nouvelle manière de voir les choses.
En bref, un bon exemple de livre sur des femmes écrit par un homme.

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On ne peut résumer l'entreprise matinale de relecture de la Bible par Erri de Luca à cet ouvrage. On sait qu'il pratique cet exercice de relecture, de retraduction, de compréhension depuis de nombreuses années et il nous a montré, notamment dans noyau d'olive, que la conjugaison ou la place d'un simple verbe dans une phrase peut tout changer.
Ici il nous explique que la Bible ayant été traduite par la gente masculine, les diverses traductions que nous connaissons, et donc l'histoire telle que nous nous la représentons, méprisent, oublient, omettent ou dissimulent la part fondamentale que jouèrent quelques femmes dans l'aventure biblique.
Un seul étonnement de ma part, il ne débute pas son analyse par Ève, même s'il la cite à la fin en parlant de Marie pour expliquer les douleurs de l'enfantement.
Avec ce petit livre, richement illustré de peintures classiques, nous sommes évidemment loin du roman.
Mais nous sommes avec Erri de Luca c'est à dire ce sens incroyable de la précision, de la concision, de l'analyse. Une volonté constante de simplifier pour mieux éclairer. Il me rappelle de plus en plus un de ses compatriotes pianistes, Arturo Benedetto Michelangeli, qui se produisait très peu, n'enregistrait quasiment pas, mais se révélait un travailleur inlassable pour appréhender, comprendre, traduire au mieux la partition, et ensuite nous la présenter de la manière prodigieusement virtuose et lumineuse qu'était sienne.
Ce livre est une pépite, et probablement l'objet de belles joutes théologiques. Mais quelle leçon de vie et d'humilité.
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